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    Guérir les blessures

    Apaiser les insomnies

    Abréger la douleur

    Maîtriser la peur

    Eclairer le doute

     

    Je demande aux mots

    Ce pouvoir essentiel

    Défendre la vie

    Protéger les vertus

    Incertaines et cachées

    Effacer les craintes

    Oublier les intrigues

    Triompher des limites

    Je demande aux mots

    De témoigner

    D’allumer la joie

    De roucouler comme une colombe

    D’ouvrir nos cœurs

    A la vie, au monde.

                                                               Jean METELLUS (inédit)

     

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    Au bout des faubourgs là-bas,

    Hors de ville est la chaumine

    A tout le monde. Un bœuf las

    Y dort - ou bien il rumine -

     

    Entre-là qui veut. Les fous,

    Les rôdeurs, les rien-qui-vaille,

    Les faiseurs de mauvais coups

    Par terre ont usé la paille

    Et laissé dedans leurs poux.

     

    Le vent de la nuit déserte

    Y pénètre tout transi.

    La porte en est grande ouverte,

    Les murs et le toit aussi.

     

    Mais qui donc s'arrête ici,

    Ce soir ? ... Une femme lasse,

    Un vieux, un âne peureux...

    Il ne reste pas de place

    Sous les autres toits pour eux.

     

    Pour loger à la froidure

    Ils ne sont guère exigeants.

    Ils n'ont pas belle figure,

    Ils n'ont pas beaucoup d'argent ;

    Ils n'ont pas grand'couverture.

     

    Mais ô ciel, quelle aventure !

    Voici qu'en ce pauvre lieu,

    Ces pauvres gens sur la dure

    A minuit ont couché Dieu,

     

    Dieu, le Roi des Cieux, qui passe

    Sa nuit sur la terre basse.

                                   Marie Noël 

                                   (Noël et morale aux maisons sur la prudence)

     

    DSC00045

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    J'ai fait un rêve, la nuit de Noël.

    Je cheminais sur la plage, côte à côte avec le Seigneur.

    Nos pas se dessinaient sur le sable en laissant une double empreinte, la mienne et celle du Seigneur.

    L'idée me vint, c'était en songe, que chacun de nos pas représentait un jour de ma vie.

    Je me suis arrêté pour regarder en arrière.

    J'ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin.

    Mais je remarquai qu'en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n'y en avait qu'une.

    J'ai revu le film de ma vie. Ô surprise !

    Les lieux à l'empreinte unique correspondaient aux jours les plus sombres de mon existence.

    Jours d'angoisse ou de mauvais vouloir,

    Jours d'égoïsme ou de mauvaise humeur,

    Jours d'épreuve et de doute,

    Jours intenables...

    Jours où moi aussi j'avais été intenable.

    Alors me tournant vers le Seigneur,

    J'osai lui faire des reproches :

    "Tu nous avais pourtant promis d'être avec nous tous les jours !

    Pourquoi n'as-tu pas tenu ta promesse ?

    Pourquoi m'avoir laissé seul aux pires moments de ma vie ?

    Aux jours où j'avais le plus besoin de Ta présence ?"

    Mais le Seigneur m'a répondu :

    "Mon ami,

    Les jours où tu ne vois qu'une trace de pas sur le sable, ce sont les jours où je t'ai porté !"

     

    Adémar de Barros

    (Poète brésilien)

     

    pasdanslesable

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  • fleursbouquet

                             I.

    Mon Dieu m’a dit : “Mon fils, il faut m’aimer. Tu vois

    Mon flanc percé, mon cœur qui rayonne et qui saigne,

    Et mes pieds offensés que Madeleine baigne

    De larmes, et mes bras douloureux sous le poids

     

    De tes péchés, et mes mains ! Et tu vois la croix,

    Tu vois les clous, le fiel, l’éponge, et tout t’enseigne

    À n’aimer, en ce monde amer où la chair règne,

    Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix.

     

    Ne t’ai-je pas aimé jusqu’à la mort moi-même,

    Ô mon frère en mon Père, ô mon fils en l’Esprit,

    Et n’ai-je pas souffert, comme c’était écrit ?

     

    N’ai-je pas sangloté ton angoisse suprême

    Et n’ai-je pas sué la sueur de tes nuits,

    Lamentable ami qui me cherches où je suis ? »

                                        II

    J’ai répondu : « Seigneur, vous avez dit mon âme.

    C’est vrai que je vous cherche et ne vous trouve pas.

    Mais vous aimer ! Voyez comme je suis en bas,

    Vous dont l’amour toujours monte comme la flamme.

     

    Vous, la source de paix que toute soif réclame,

    Hélas ! Voyez un peu tous mes tristes combats !

    Oserai-je adorer la trace de vos pas,

    Sur ces genoux saignants d’un rampement infâme ?

     

    Et pourtant je vous cherche en longs tâtonnements,

    Je voudrais que votre ombre au moins vêtît ma honte (…)

     

    ciergePascal

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  • Renal, amie et blogueuse de talent m'a fait un merveilleux cadeau que je veux  partager avec vous : ce magnifique poème qu'elle a composé pour le Jardin de mes étoiles. C'est une délicate attention qui m'a énormément touchée. Merci Renal, du fond du coeur. Je suis particulièrement touchée par ton geste d'amitié.

    Allez la voir sur "Le monde de la philo et de la poésie" :

    http://www.philosophie-poeme.com/

     

    posiedeRenal

     

     

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