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Par Pestoune le 17 Décembre 2015 à 21:48
J'ai fait un rêve, la nuit de Noël.
Je cheminais sur la plage, côte à côte avec le Seigneur.
Nos pas se dessinaient sur le sable en laissant une double empreinte, la mienne et celle du Seigneur.
L'idée me vint, c'était en songe, que chacun de nos pas représentait un jour de ma vie.
Je me suis arrêté pour regarder en arrière.
J'ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin.
Mais je remarquai qu'en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n'y en avait qu'une.
J'ai revu le film de ma vie. Ô surprise !
Les lieux à l'empreinte unique correspondaient aux jours les plus sombres de mon existence.
Jours d'angoisse ou de mauvais vouloir,
Jours d'égoïsme ou de mauvaise humeur,
Jours d'épreuve et de doute,
Jours intenables...
Jours où moi aussi j'avais été intenable.
Alors me tournant vers le Seigneur,
J'osai lui faire des reproches :
"Tu nous avais pourtant promis d'être avec nous tous les jours !
Pourquoi n'as-tu pas tenu ta promesse ?
Pourquoi m'avoir laissé seul aux pires moments de ma vie ?
Aux jours où j'avais le plus besoin de Ta présence ?"
Mais le Seigneur m'a répondu :
"Mon ami,
Les jours où tu ne vois qu'une trace de pas sur le sable, ce sont les jours où je t'ai porté !"
Adémar de Barros
(Poète brésilien)
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Par Pestoune le 13 Décembre 2015 à 22:26
I.
Mon Dieu m’a dit : “Mon fils, il faut m’aimer. Tu vois
Mon flanc percé, mon cœur qui rayonne et qui saigne,
Et mes pieds offensés que Madeleine baigne
De larmes, et mes bras douloureux sous le poids
De tes péchés, et mes mains ! Et tu vois la croix,
Tu vois les clous, le fiel, l’éponge, et tout t’enseigne
À n’aimer, en ce monde amer où la chair règne,
Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix.
Ne t’ai-je pas aimé jusqu’à la mort moi-même,
Ô mon frère en mon Père, ô mon fils en l’Esprit,
Et n’ai-je pas souffert, comme c’était écrit ?
N’ai-je pas sangloté ton angoisse suprême
Et n’ai-je pas sué la sueur de tes nuits,
Lamentable ami qui me cherches où je suis ? »
II
J’ai répondu : « Seigneur, vous avez dit mon âme.
C’est vrai que je vous cherche et ne vous trouve pas.
Mais vous aimer ! Voyez comme je suis en bas,
Vous dont l’amour toujours monte comme la flamme.
Vous, la source de paix que toute soif réclame,
Hélas ! Voyez un peu tous mes tristes combats !
Oserai-je adorer la trace de vos pas,
Sur ces genoux saignants d’un rampement infâme ?
Et pourtant je vous cherche en longs tâtonnements,
Je voudrais que votre ombre au moins vêtît ma honte (…)
2 commentaires -
Par Pestoune le 11 Décembre 2015 à 22:31
Renal, amie et blogueuse de talent m'a fait un merveilleux cadeau que je veux partager avec vous : ce magnifique poème qu'elle a composé pour le Jardin de mes étoiles. C'est une délicate attention qui m'a énormément touchée. Merci Renal, du fond du coeur. Je suis particulièrement touchée par ton geste d'amitié.
Allez la voir sur "Le monde de la philo et de la poésie" :
http://www.philosophie-poeme.com/
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Par Pestoune le 7 Décembre 2015 à 21:33
Il y a fête au dehors :
On dit que c’est Noël et qu’un enfant est venu
Qui doit sauver les hommes.
Quels hommes ?
Je souris,
Et le bonheur de dehors vient mourir contre ma peau noire…
Depuis quand est-il né cet enfant sauveur
Et vient-il pour délivrer tous les hommes
Il y a des contes très beaux,
Des mythes merveilleux ;
Mais j’ai faim,
Mais j’ai froid,
Mais j’ai soif,
Et la joie du dehors ne fait que heurter ma fatigue
Et blesser ma peau noire…
Viendra-t-il jamais un enfant,
Un enfant capable de sauver les hommes à peau noire ?
Régnor Charles BERNARD (Nègre)
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Par Pestoune le 4 Décembre 2015 à 21:40
Pour célébrer la terre
Verte et fraîche
Hors de la nuit
Arrachée verte et fraîche
A la nuit
Pour célébrer la terre
Hors du lit de la nuit
Où dormait la nuit
Molle et douce dans chaque creux de la terre
La nuit comblait chaque creux de la terre
Coulant jusqu’au profond de chaque ravin
Le long de toutes les pentes
Et chaque pente surélevée
Chaque doux mamelon de colline
Toutes les montagnes brandies le jour comme un cri
Chaque pente chaque montagne
Etaient enveloppées par la nuit
Enveloppées dans la nuit
Prises dans la pesanteur mouillée
Des bras de la nuit
La terre entière
Dans ses creux
Dans ses collines
Enveloppées dans la pesanteur mouillée de la nuit
Pour célébrer la terre hors de la nuit
Verte et fraîche
Mille rayons clairs debout
Derrière d’autres mornes
Jusqu’à d’autres raons clairs
Derrière d’autres mornes
Mille rayons clairs
De mornes à mornes
Dentelés
Dans les rayons clairs
Mille par mille rayons clairs
Font une tente de clarté
Au-dessus des creux profonds
Arrachés à la nuit
Au-dessus des creux profonds
Hors de la nuit
Au-dessus des creux
Entre les mornes
Crêtés de rayons clairs
Hors du creux profond de la nuit
Hors du creux noir et mouillé de la nuit
Dans un creux profond de mornes
Dans un creux entre des mornes crêtés de rayons clairs
Dans un creux hors de la nuit
Hors de la mollesse ouverte
Profonde et mouillée de la nuit
Dans un creux profond de mornes
Dans un creux de clarté
Couvert de clarté
Des tentes de la clarté
Un arbre seul
Pour célébrer la terre
Un arbre seul
Dur et droit
Que cachait la nuit (…)
Roger Dorsinville (Pour célébrer la terre - extrait)
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