•  

    J'ai fait un rêve, la nuit de Noël.

    Je cheminais sur la plage, côte à côte avec le Seigneur.

    Nos pas se dessinaient sur le sable en laissant une double empreinte, la mienne et celle du Seigneur.

    L'idée me vint, c'était en songe, que chacun de nos pas représentait un jour de ma vie.

    Je me suis arrêté pour regarder en arrière.

    J'ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin.

    Mais je remarquai qu'en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n'y en avait qu'une.

    J'ai revu le film de ma vie. Ô surprise !

    Les lieux à l'empreinte unique correspondaient aux jours les plus sombres de mon existence.

    Jours d'angoisse ou de mauvais vouloir,

    Jours d'égoïsme ou de mauvaise humeur,

    Jours d'épreuve et de doute,

    Jours intenables...

    Jours où moi aussi j'avais été intenable.

    Alors me tournant vers le Seigneur,

    J'osai lui faire des reproches :

    "Tu nous avais pourtant promis d'être avec nous tous les jours !

    Pourquoi n'as-tu pas tenu ta promesse ?

    Pourquoi m'avoir laissé seul aux pires moments de ma vie ?

    Aux jours où j'avais le plus besoin de Ta présence ?"

    Mais le Seigneur m'a répondu :

    "Mon ami,

    Les jours où tu ne vois qu'une trace de pas sur le sable, ce sont les jours où je t'ai porté !"

     

    Adémar de Barros

    (Poète brésilien)

     

    pasdanslesable

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  • fleursbouquet

                             I.

    Mon Dieu m’a dit : “Mon fils, il faut m’aimer. Tu vois

    Mon flanc percé, mon cœur qui rayonne et qui saigne,

    Et mes pieds offensés que Madeleine baigne

    De larmes, et mes bras douloureux sous le poids

     

    De tes péchés, et mes mains ! Et tu vois la croix,

    Tu vois les clous, le fiel, l’éponge, et tout t’enseigne

    À n’aimer, en ce monde amer où la chair règne,

    Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix.

     

    Ne t’ai-je pas aimé jusqu’à la mort moi-même,

    Ô mon frère en mon Père, ô mon fils en l’Esprit,

    Et n’ai-je pas souffert, comme c’était écrit ?

     

    N’ai-je pas sangloté ton angoisse suprême

    Et n’ai-je pas sué la sueur de tes nuits,

    Lamentable ami qui me cherches où je suis ? »

                                        II

    J’ai répondu : « Seigneur, vous avez dit mon âme.

    C’est vrai que je vous cherche et ne vous trouve pas.

    Mais vous aimer ! Voyez comme je suis en bas,

    Vous dont l’amour toujours monte comme la flamme.

     

    Vous, la source de paix que toute soif réclame,

    Hélas ! Voyez un peu tous mes tristes combats !

    Oserai-je adorer la trace de vos pas,

    Sur ces genoux saignants d’un rampement infâme ?

     

    Et pourtant je vous cherche en longs tâtonnements,

    Je voudrais que votre ombre au moins vêtît ma honte (…)

     

    ciergePascal

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  • Renal, amie et blogueuse de talent m'a fait un merveilleux cadeau que je veux  partager avec vous : ce magnifique poème qu'elle a composé pour le Jardin de mes étoiles. C'est une délicate attention qui m'a énormément touchée. Merci Renal, du fond du coeur. Je suis particulièrement touchée par ton geste d'amitié.

    Allez la voir sur "Le monde de la philo et de la poésie" :

    http://www.philosophie-poeme.com/

     

    posiedeRenal

     

     

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  •  

    Il y a fête au dehors :

    On dit que c’est Noël et qu’un enfant est venu

    Qui doit sauver les hommes.

     

    Quels hommes ?

     

    Je souris,

    Et le bonheur de dehors vient mourir contre ma peau noire…

     

    Depuis quand est-il né cet enfant sauveur

    Et vient-il pour délivrer tous les hommes

     

    Il y a des contes très beaux,

    Des mythes merveilleux ;

    Mais j’ai faim,

    Mais j’ai froid,

    Mais j’ai soif,

    Et la joie du dehors ne fait que heurter ma fatigue

    Et blesser ma peau  noire…

     

    Viendra-t-il jamais un enfant,

    Un enfant capable de sauver les hommes à peau noire ?

     

                                                                   Régnor Charles BERNARD (Nègre)

     

    poésie fête
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  • 007

     

    Pour célébrer la terre

    Verte et fraîche

    Hors de la nuit

    Arrachée verte et fraîche

    A la nuit

     

    Pour célébrer la terre

    Hors du lit de la nuit

    Où dormait la nuit

    Molle et douce dans chaque creux de la terre

     

    La nuit comblait chaque creux de la terre

    Coulant jusqu’au profond de chaque ravin

    Le long de toutes les pentes

     

    Et chaque pente surélevée

    Chaque doux mamelon de colline

    Toutes les montagnes brandies le jour comme un cri

    Chaque pente chaque montagne

    Etaient enveloppées par la nuit

    Enveloppées dans la nuit

    Prises dans la pesanteur mouillée

    Des bras de la nuit

    La terre entière

    Dans ses creux

    Dans ses collines

    Enveloppées dans la pesanteur mouillée de la nuit

     

    Pour célébrer la terre hors de la nuit

    Verte et fraîche

    Mille rayons clairs debout

    Derrière d’autres mornes

    Jusqu’à d’autres raons clairs

    Derrière d’autres mornes

     

    Mille rayons clairs

    De mornes à mornes

    Dentelés

    Dans les rayons clairs

     

    Mille par mille rayons clairs

    Font une tente de clarté

    Au-dessus des creux profonds

    Arrachés à la nuit

    Au-dessus des creux profonds

    Hors de la nuit

    Au-dessus des creux

    Entre les mornes

    Crêtés de rayons clairs

    Hors du creux profond de la nuit

    Hors du creux noir et mouillé de la nuit

     

    Dans un creux profond de mornes

    Dans un creux entre des mornes crêtés de rayons clairs

    Dans un creux hors de la nuit

    Hors de la mollesse ouverte

    Profonde et mouillée de la nuit

     

    Dans un creux profond de mornes

    Dans un creux de clarté

    Couvert de clarté

    Des tentes de la clarté

     

    Un arbre seul

    Pour célébrer la terre

    Un arbre seul

    Dur et droit

    Que cachait la nuit (…)

     

                                                        Roger Dorsinville (Pour célébrer la terre - extrait)

     

    Photo0149

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