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Par Pestoune le 12 Septembre 2013 à 19:10
Edgar-Moskopp-Chanson en Si
Si j'étais noble Faucon,
Tournoîrais sur ton balcon...
- Taureau : foncerais ta porte...
- Vampire : te boirais morte...
Te boirais !
- Geôlier : lèverais l'écrou...
- Rat : ferais un petit trou...
Si j'étais brise alizée,
Te mouillerais de rosée...
Roserais !
Si j'étais gros Confesseur,
Te fouaillerais, ô Ma Soeur !
Pour seconde pénitence,
Te dirais ce que je pense...
Te dirais...
Si j'étais un maigre Apôtre,
Dirais : " Donnez-vous l'un l'autre,
Pour votre faim apaiser :
Le pain-d'amour : Un baiser. "
Si j'étais !...
Si j'étais Frère-quêteur,
Quêterais ton petit coeur
Pour Dieu le Fils et le Père,
L'Eglise leur Sainte Mère...
Quêterais !
Si j'étais Madone riche,
Jetterais bien, de ma niche,
Un regard, un sou béni
Pour le cantique fini...
Jetterais!
Si j'étais un vieux bedeau,
Mettrais un cierge au rideau...
D'un goupillon d'eau bénite,
L'éteindrais, la vespre dite,
L'éteindrais !
Si j'étais roide pendu,
Au ciel serais tout rendu :
Grimperais après ma corde,
Ancre de miséricorde,
Grimperais !
Si j'étais femme... Eh, la Belle,
Te ferais ma Colombelle...
A la porte les galants
Pourraient se percer des flancs...
Te ferais...
Enfant, si j'étais la duègne
Rossinante qui te peigne,
Senora, si j'étais Toi...
J'ouvrirais au pauvre Moi,
- Ouvrirais !Tristan CORBIERE (1845-1875)
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Par Pestoune le 6 Septembre 2013 à 16:52
Le pardon
Pour peu que votre image en mon âme renaisse,
Je sens bien que c'est vous que j'aime encor le mieux.
Vous avez désolé l'aube de ma jeunesse,
Je veux pourtant mourir sans oublier vos yeux,
Ni votre voix surtout, sonore et caressante,
Qui pénétrait mon coeur entre toutes les voix,
Et longtemps ma poitrine en restait frémissante
Comme un luth solitaire encore ému des doigts.
Ah ! j'en connais beaucoup dont les lèvres sont belles,
Dont le front est parfait, dont le langage est doux.
Mes amis vous diront que j'ai chanté pour elles,
Ma mère vous dira que j'ai pleuré pour vous.
J'ai pleuré, mais déjà mes larmes sont plus rares ;
Je sanglotais alors, je soupire aujourd'hui ;
Puis bientôt viendra l'âge où les yeux sont avares,
Et ma tristesse un jour ne sera plus qu'ennui.
Oui, pour avoir brisé la fleur de ma jeunesse,
J'ai peur de vous haïr quand je deviendrai vieux.
Que toujours votre image en mon âme renaisse !
Que je pardonne à l'âme au souvenir des yeux !René-François SULLY PRUDHHOMME
(1839 - 1907)
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Par Pestoune le 2 Septembre 2013 à 07:09
Les chats
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Charles BAUDELAIRE
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Par Pestoune le 27 Août 2013 à 07:35
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !Martha Medeiros
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Par Pestoune le 25 Août 2013 à 06:13
Le bonheur ne se trouve pas avec beaucoup d’effort et de volonté
Mais réside là, tout près, dans la détente et l’abandon.
Ne t’inquiète pas, il n’y a rien à faire.
Tout ce qui s’élève dans l’esprit n’a aucune importance
Parce qu’il n’a aucune réalité.
Ne t’y attache pas.
Ne te juge pas.
Laisse le jeu se faire tout seul, s’élever et retomber, sans rien changer
Et tout s’évanouit et commence à nouveau sans cesse.
Seule cette recherche du bonheur nous empêche de le voir.
C’est comme un arc-en-ciel qu’on poursuit sans jamais le rattraper.
Parce qu’il n’existe pas, qu’il a toujours été là
Et t’accompagne à chaque instant.
Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises
Elles sont comme des arcs-en-ciel.
A vouloir saisir l’insaisissable, on s’épuise en vain.
Dès lors qu’on relâche cette saisie
L’espace est là, ouvert, hospitalier et confortable.
Alors, profites-en.
Tout est à toi, déjà.
Ne cherche plus.
Ne va pas chercher dans la jungle inextricable
L’éléphant qui est tranquillement à la maison.
Rien à faire.
Rien à forcer.
Rien à vouloir.Et tout s’accomplit spontanément…
Lama Gendune Rinpoche
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