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Par Pestoune le 12 Mars 2024 à 20:55
Jean, médecin généraliste, n'arrive plus à pleurer. Et pourtant ça lui ferait du bien, comme une soupape de sécurité. Pourtant des histoires tristes, émouvantes, il en vit. Mais non rien à faire, les larmes ne coulent pas.
Jean nous raconte les belles rencontres, celles dramatiques, l'émotion, l'humanité au coeur de la souffrance, la solitude, les violences, la mort. Le quotidien d'un médecin mais pas n'importe quel médecin. Pour Jean, le patient est une personne qui mérite l'écoute, l'attention, le temps qu'il lui faut. Avec le dialogue, l'écoute, la présence, il rassure, soutient, soigne. Car le rôle du médecin de famille va au-delà du simple soin. Faire une ordonnance, ça n'est pas compliqué. Mais sonder le coeur du patient, ça va bien plus loin.
Jean ? ou Baptiste ? peu importe, l'un porte l'autre en son sein. La seule chose qui compte, c'est l'humanité dont fait preuve ce médecin. Loin d'être imbu d'un savoir universitaire, il est présence aimante et rassurance. Mais pour lui, ne pas pouvoir pleurer face à tant de désarroi est une souffrance. Il a besoin de pouvoir verser des larmes salvatrices. Puissent-elles enfin laver ses yeux et son esprit de tout ce qu'il porte.
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Par Pestoune le 5 Mars 2024 à 20:55
Suite de "Dans la mer, il y a des crocodiles", dix ans après. Enaiatollah est bien installé en Italie. Il a repris ses études tout en travaillant, il prépare un doctorat. Il a des amis, des amours.
Mais ce livre-là, c'est le livre des retrouvailles. Enaiat a retrouvé sa mère, qui se trouve au Pakistan. C'est un homme qui appelle mais c'est l'enfant qui retrouve la voix de sa mère. Elle a du fuir son village, une fois de plus et est installée avec sa fille et son plus jeune fils au Pakistan. La soeur est mariée et maman elle aussi. Malgré la peur, la violence, la vie continue.
La vente du livre où il raconte son émigration est un succès et lui permet d'aider un peu les siens. Mais c'est quand on pense que tout va bien, que le malheur s'abat. La mère d'Enaiat décède dans un accident, laissant le jeune homme dans un désert de l'âme profond. Il lui faut retrouver la force d'aller de l'avant.
Il finira par retourner sur ces pas pour retrouver sa soeur. De nouveau confronté à la violence, au danger, il découvre les tracasseries administratives comme on ne peut les imaginer chez nous qui nous plaignons des nôtres, les pots de vin.
Une histoire pleine d'émotion, qui se finit sur une belle note d'espoir, cette suite touche autant que la 1ère partie.
Ce second opus peut se lire indépendamment du 1er puisqu'il commence par retracer les gros traits du voyage d'Enaiat enfant
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Par Pestoune le 1 Mars 2024 à 20:55
La maman d'Enaiatollah, appelé Enaiat, quitte l'Afghanistan avec son fils de 10 ans pour lui éviter d'être pris comme esclave en paiement d'une prétendue dette ou pris par les Talibans. La seule solution qu'elle ait trouvé, était de lui faire franchir la frontière pakistanaise. Deux autres enfants une fillette et un tout petit garçon l'attendent dans son village, elle laisse donc seul ce petit garçon qui va devoir apprendre à survivre seul. Le Pakistan, la Turquie, la Grèce, l'Italie, autant de pays qui va traverser Enaiat au mépris du danger. Cinq ans d'errance avant de trouver l'endroit où il allait enfin pouvoir s'installer et vivre.
Il nous raconte son histoire bouleversante, pleine d'espoir, avec l'aide de Fabio Geda. Parce que l'histoire d'Enaiatollah est une histoire vraie. L'histoire de la migration d'un enfant, de la clandestinité, de la peur mais aussi l'histoire de tous ces gens généreux qui l'ont aidé, soutenu tout le long de sa route.
Une histoire que l'on peut lire en famille, transmettre. Une histoire de vie racontée à travers le regard émerveillé d'un enfant qui a du grandir trop vite car Enaiat n'a aucune amertume. Il garde un regard plein d'espoir sur la vie.
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Par Pestoune le 27 Février 2024 à 20:55
Lorsque Karim Lebhour, reporter, se retrouve en poste à l'ONU, il découvre une machinerie dont il n'avait aucune idée. De 2010 à 2014, il y a vécu, au siège de New-York, et couvert l’actualité de l’ONU. Il nous raconte le fonctionnement de cette organisation mondiale qui se bat pour conserver la paix dans le monde, sous forme de BD avec l'aide de la dessinatrice Aude Massot.
Le 24 octobre 1945 naissait l’Organisation des Nations-Unies. Un événement clé dans l’histoire de la diplomatie mondiale, et de la mondialisation.
Les rouages de cette machine sont bien complexes. Sans complaisance Karim Lebhour raconte les forces, les faiblesses de cette institution. Il est difficile de se battre pour la paix alors que chacun cherche à protéger ses intérêts, que la langue de bois fait office de diplomatie. Et puis il ne faut fâcher personne, entendre tout le monde. Difficile aussi de trouver des soldats casques bleus qui doivent mourir pour une cause qui leur est étrangère.
Et pourtant l'ONU reste le seul endroit où des petits pays considérés comme insignifiant , peuvent faire entendre leur voix, exposer leurs problèmes ; le seul endroit où tous les pays, soit 193 états membres, peuvent parler de paix, de guerre, de santé, de misère. Sans l'ONU, les petits pays n'auraient jamais ni la parole, ni la considération, donc aucune chance de survivre face aux grands. Dans la parole parfois du bon peut sortir... parfois. Il est donc faux de dire que l'ONU n'a aucune utilité même si on comprend combien il est difficile de naviguer dans la diplomatie mondiale.
Facile à lire, ce témoignage nous apprend ce qu'est L'ONU, ses rouages. C'est vraiment très intéressant.
https://www.youtube.com/watch?v=DZksumeNByk
Karim Lebhour invité de la Matinale
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Par Pestoune le 26 Février 2024 à 20:55
Il y a au sein de la plupart des familles des dissensions, des heurts, des fâcheries. C'est le cas de la famille d'Alexandre, agriculteur dans le lot, qui a repris la ferme familiale à la retraite de ses parents.
Ses 3 soeurs sont parties à la ville, puis ont cédé une partie des terres familiales pour y laisser installer des éoliennes. La fratrie est en froid depuis lors.
Mais face à l'adversité, il va leur falloir réapprendre à vivre ensemble. Le Covid est là. Confinement, peur, chacun finit par revenir dans la campagne qui les a vu naître. Cela ne va pas sans heurts. La promiscuité alors qu'on est adulte et qu'on est fâché depuis si longtemps, ce n'est pas simple. Mais dans les gestes ancestraux du travail de la terre, au sein d'une nature malmenée par l'homme et le climat changeant, les uns et les autres retrouvent le sens de la famille. On se réconcilie avec les autres mais on se réconcilie avec soi aussi.
La chaleur humaine au coeur de la famille, c'est ce qu'il y a de plus doux, de plus rassurant pour affronter n'importe quelle situation.
Ce n'est pas un roman sur cette pandémie même si elle en est le centre. C'est une histoire de vie où les personnages attachants retrouvent le sens de la chaleur humaine dans une fraternité retrouvée
J'ai beaucoup aimé cette histoire
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