• Les chats - Charles Baudelaire

     

    Les chats

     

    Les amoureux fervents et les savants austères
    Aiment également, dans leur mûre saison,
    Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
    Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

    Amis de la science et de la volupté
    Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
    L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
    S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

    Ils prennent en songeant les nobles attitudes
    Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
    Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;

    Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
    Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
    Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

     

     

    Charles BAUDELAIRE  

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    Il meurt lentement
    celui qui ne voyage pas,
    celui qui ne lit pas,
    celui qui n’écoute pas de musique,
    celui qui ne sait pas trouver
    grâce à ses yeux.

    Il meurt lentement
    celui qui détruit son amour-propre,
    celui qui ne se laisse jamais aider.

    Il meurt lentement
    celui qui devient esclave de l'habitude
    refaisant tous les jours les mêmes chemins,
    celui qui ne change jamais de repère,
    Ne se risque jamais à changer la couleur
    de ses vêtements
    Ou qui ne parle jamais à un inconnu

    Il meurt lentement
    celui qui évite la passion
    et son tourbillon d'émotions
    celles qui redonnent la lumière dans les yeux
    et réparent les coeurs blessés

    Il meurt lentement
    celui qui ne change pas de cap
    lorsqu'il est malheureux
    au travail ou en amour,
    celui qui ne prend pas de risques
    pour réaliser ses rêves,
    celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
    n'a fui les conseils sensés.

    Vis maintenant !

    Risque-toi aujourd'hui !

    Agis tout de suite!

    Ne te laisse pas mourir lentement !


    Ne te prive pas d'être heureux !
     

     

     

    Martha Medeiros
     
     

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    Le bonheur ne se trouve pas avec beaucoup d’effort et de volonté

    Mais réside là, tout près, dans la détente et l’abandon.

    Ne t’inquiète pas, il n’y a rien à faire.

    Tout ce qui s’élève dans l’esprit n’a aucune importance

    Parce qu’il n’a aucune réalité.

    Ne t’y attache pas.

    Ne te juge pas.

    Laisse le jeu se faire tout seul, s’élever et retomber, sans rien changer

    Et tout s’évanouit et commence à nouveau sans cesse.

    Seule cette recherche du bonheur nous empêche de le voir.

    C’est comme un arc-en-ciel qu’on poursuit sans jamais le rattraper.

    Parce qu’il n’existe pas, qu’il a toujours été là

    Et t’accompagne à chaque instant.

    Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises

    Elles sont comme des arcs-en-ciel.

    A vouloir saisir l’insaisissable, on s’épuise en vain.

    Dès lors qu’on relâche cette saisie

    L’espace est là, ouvert, hospitalier et confortable.

    Alors, profites-en.

    Tout est à toi, déjà.

    Ne cherche plus.

    Ne va pas chercher dans la jungle inextricable

    L’éléphant qui est tranquillement à la maison.

    Rien à faire.
    Rien à forcer.
    Rien à vouloir.

    Et tout s’accomplit spontanément…

     

    Lama Gendune Rinpoche 

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    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement

    J’ai tout appris de toi sur les choses humaines
    Et j’ai vu désormais le monde à ta façon
    J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
    Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
    Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
    J’ai tout appris de toi jusqu’au sens du frisson

    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement

    J’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
    Qu’il fait jour à midi qu’un ciel peut être bleu
    Que le bonheur n’est pas un quinquet de taverne
    Tu m’as pris par la main dans cet enfer moderne
    Où l’homme ne sait plus ce que c’est qu’être deux
    Tu m’as pris par la main comme un amant heureux

    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement

    Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
    N’est-ce pas un sanglot de la déconvenue
    Une corde brisée aux doigts du guitariste
    Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
    Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues
    Terre terre voici ses rades inconnues

    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement

    LOUIS ARAGON 

     

    Les textes d'Aragon ont été merveilleusement interprétés par Jean Ferrat.

     

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