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Par Pestoune le 27 Juillet 2015 à 21:37
Chaque soir
quand je me couche
une araignée
vient du plafond me souhaiter le bonsoir
je l’aime bien
moi
cette araignée
je la soupçonne même de venir
dans la nuit de mon sommeil
trottiner avec ses longues pattes douces dans ma tête
(elle doit rentrer par les yeux)
elle fait de nombreux tours et dessine parfois de drôles d’images
moi pour m'amuser
le matin
j’essaie de les reproduire sur ma toile
mais c'est compliqué
le dessin d'une araignée
surtout quand on n'a
que son sang au bout des doigts
pour dessiner plusieurs fois
je me suis réveillé tout à coup pour la surprendre
mais elle est maligne
cette araignée
il est vrai qu’avec ses longues pattes
elle peut courir vite
je ne suis jamais arrivé à l’attraper
alors je me rendors en me disant que
demain peut-être
je la prendrai dans mes filets
Gilbert Saint-Pré
Gilbert Saint-Pré est un poète, illustrateur, peintre. L’artiste a eu une carrière publique assez courte puisqu’il a fait le choix personnel de se mettre en retrait. Si vous souhaitez en savoir plus sur lui, sur son travail artistique, voici un site qui lui est consacré : http://gilbert.saint.pre.free.fr/
Voici une vidéo faite à partir d’un de ces poèmes : Perles de Rose
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Par Pestoune le 11 Juillet 2015 à 23:49
Je prendrai dans ma main gauche, une poignée de mer
et dans ma main droite une poignée de terre;
puis je joindrai mes deux mains comme pour une prière,
et dans cette poignée de boue, je lancerai dans le ciel une planète nouvelle.
Vêtue de quatre saisons et pourvue de gravité
pour retenir la maison que j’y rêve d’habiter.
Une ville, un réverbère, un lac, un poisson rouge,
un arbre et à peine un oiseau.
Car une telle planète ne tournera
que le temps de donner à l’univers la pesanteur d’un instant.
Gilles Vigneault
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Par Pestoune le 7 Juillet 2015 à 20:48
Quand je n’ai rien à faire et qu’à peine un nuage
dans les champs bleus du ciel, flocon de neige nage,
j’aime à m’écouter vivre et libre de soucis.
Loin des chemins poudreux, à demeurer assis
sur un moelleux tapis de fougère et de mousse
au bord des bois touffus ou la chaleur s’émousse.
Là pour tuer le temps, j’observe la fourmi
qui, pensant au retour de l’hiver ennemi,
pour son grenier dérobe un grain d’orge à la gerbe,
le puceron qui grimpe et se pend au brin d’herbe,
la chenille traînant ses anneaux veloutés,
la limace baveuse aux sillons argentés,
et le frais papillon qui, de fleur en fleur vole.
Ensuite je regarde, amusement frivole,
la lumière brisant dans chacun de mes cils,
palissade opposée à ses rayons subtils,
les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte
en l’air, comme sur l’onde un vaisseau sans pilote.
Et lorsque je suis las, je me laisse endormir,
au murmure de l’eau qu’un caillou fait gémir
où j’écoute chanter près de moi la fauvette,
et là-haut dans l’azur gazouiller l’alouette.
Théophile Gauthier
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Par Pestoune le 6 Juillet 2015 à 23:07
Viens prendre ton cœur dans l’arbre, dans le ciel, dans l’eau.
Viens, viens prends une échelle pour monter dans l’arbre, prends un avion pour monter au ciel, prends un bateau pour aller jusqu’au cœur.
Tu as les trois cœurs.
Donnes à la ville le premier cœur.
Donnes au monde le deuxième cœur.
Donnes aux gens le troisième cœur.
La planète peut vivre grâce à toi.
Gaëlle Daumal
Cette jeune auteure a eu la malchance de naître avec une cardiopathie congénitale. Lors de ses nombreux séjours en hôpital, elle ressentit le besoin de partager ses émotions, son vécu, ses souvenirs. C’est surtout dans la solitude de la nuit qu’elle transcrit son expérience. Son tout premier poème fut celui-ci « le cœur ». L’ensemble de ses textes est publié dans le recueil « Ma vie en poésie ».
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Par Pestoune le 27 Juin 2015 à 22:28
Quand nous chantons nos amours,
Les vieux chênes sont-ils sourds
Non sans doute,
Mais à leurs pieds par bonheur,
Dans l’ombre un beau promeneur nous écoute!
On le devine à ses yeux,
C’est un amant soucieux,
Las d’attendre.
Charmez oiseaux son ennui,
Et trouvez un chant pour lui,
vif et tendre !
Battez de l’aile, on entend
Deux soupirs à chaque instant
Se confondre.
Voilà, voilà le fruit d’un baiser,
Il va sans plus s’apaiser, vous répondre.
Victor Hugo
https://www.youtube.com/watch?v=jreEzsF0AYY
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