•  

    Demandez à une fleur des champs:

    « Te sens-tu inutile, puisque tu ne fais que reproduire d’autres fleurs semblables? »

    Elle répondra:

    « Je suis belle, et la beauté en soi est ma raison de vivre. » 

    Demandez à un fleuve:

    « Te sens-tu inutile, puisque tu ne fais que couler toujours dans la même direction? »

     Il répondra:

    « Je n’essaie pas d’être utile, j’essaie d’être un fleuve. »

     Rien dans ce monde n’est inutile aux yeux de Dieu. Tout a une raison d’être.

     Y compris toi qui vient de poser cette question.

    « Je suis inutile » est une réponse que tu ne donnes à toi-même.

    Bientôt elle aura empoisonné et tu seras un mort vivant.

    Même si tu continues à marcher, manger, dormir et tacher de t’amuser quand ce sera possible.

    N’essaie pas d’être utile.

    Essaie d’être toi.

    Cela suffit et cela fait toute la différence.

                                                                                                                         Paulo Coelho

     

    coquelicots
    Pin It

    2 commentaires
  •  

    Et si c'était la dernière fois que tu voyais, tu regarderais avec une telle attention

    que ton regard d'un seul coup d'œil embrasserait tout l'horizon.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu marchais, tu poserais tes pieds avec tant de douceur et de légèreté

    qu'ils deviendraient des ailes et tu pourrais voler.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu respirais, tu humerais l'air avec un tel allant

    que tu te trouverais vivant jusqu'à la fin des temps.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu t'éveillais, ce moment d'ultime conscience aurait tellement de force et de clarté

    qu'il éclairerait tes nuits jusqu'à l'éternité.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu pensais, la plus vulgaire de tes pensées s'auréolerait de tant d'innocence

    qu'elle te conduirait jusqu'à la source : au pays du silence.

     

    Et si c'était la dernière fois que de la solitude tu souffrais, tu serais si reconnaissant de connaître l'absence que tu percevrais le parfum de l'éternelle présence.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu jugeais, tu serais si confus de ce penchant coupable que tu verrais le beau au sein du condamnable.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu te remémorais les bons moments et les mauvais, tu remercierais si fort de les avoir connus

    que tu verrais les fils entre les deux tendus.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu créais, ton inspiration serait si féconde

    que tu pourrais comprendre l'origine du monde.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu aimais, tu glorifierais l'instant avec un tel zèle

    qu'il emplirait ton cœur à jamais d'amour universel.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu riais, ton esprit tant se dilaterait

    qu'au mirage du petit "je" jamais plus ne se prendrait.

     

    Et si c'était la dernière fois que face à toi-même tu te trouvais, tu rentrerais tant dans ce jeu de miroir

    que tu pourrais percer le secret de ton histoire.

     

    Et si c'était la dernière fois que tu lisais, les mots au fond de toi prendraient âme et corps

    et donneraient naissance à l'Etre que tu n'es pas encore.

     

    Si tu fais toute chose avec autant de passion, d'attention et d'amour que si c'était la dernière fois, alors, ce sera la première fois où tu SERAS.

     

     Gérard Bellebon

     

    oiseau dans le ciel
     

     

    Source : http://www.lapetitedouceur.org/article-et-si-c-etait-la-derniere-fois-123291433.html

    Pin It

    2 commentaires
  •  

        J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

        Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant

        Et de baiser sur cette bouche la naissance

        De la voix qui m'est chère?

     

        J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués

        En étreignant ton ombre

        A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas

        Au contour de ton corps, peut-être.

        Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante

        Et me gouverne depuis des jours et des années,

        Je deviendrais une ombre sans doute.

        O balances sentimentales.

     

        J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps

        Sans doute que je m'éveille.

        Je dors debout, le corps exposé

        A toutes les apparences de la vie

        Et de l'amour et toi, la seule

        qui compte aujourd'hui pour moi,

        Je pourrais moins toucher ton front

        Et tes lèvres que les premières lèvres

        et le premier front venu.

     

        J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,

        Couché avec ton fantôme

        Qu'il ne me reste plus peut-être,

        Et pourtant, qu’à être fantôme

        Parmi les fantômes et plus ombre

        Cent fois que l'ombre qui se promène

        Et se promènera allègrement

        Sur le cadran solaire de ta vie.

     

                                                                 Robert Desnos, "Corps et biens".

     

    13989844

     

    Pin It

    2 commentaires
  •  

    Femme noire, femme africaine,

    Ô toi ma mère, je pense à toi...

     

    Ô Daman, ô ma Mère, toi qui me portas sur le dos, toi qui m'allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas, toi qui la première m'ouvris les yeux aux prodiges de la terre, je pense à toi...

     

    Femme des champs, femme des rivières, femme du grand fleuve, ô toi, ma mère, je pense à toi…

     

    Ô toi Dâman, Ô ma mère, toi qui essuyais mes larmes, toi qui me réjouissais le cœur, toi qui, patiemment, supportais mes caprices, comme j'aimerais encore être près de toi, être enfant près de toi !

     

    Femme simple, femme de la résignation, Ô toi ma mère, je pense à toi…

     

    Ô Dâman, Dâman de la grande famille des forgerons, ma pensée toujours se tourne vers toi, la tienne à chaque pas m'accompagne, Ô Daman, ma mère, comme j'aimerais encore être dans ta chaleur, être enfant près de toi...

     

    Femme noire, femme africaine, Ô toi, ma mère, merci ; merci pour tout ce que tu fis pour moi, ton fils si loin, si près de toi.

     

    AmamreCamaraLaye

    Pin It

    2 commentaires
  •  

    Tu ne peux pas retenir le temps.
    Il passe.
    Il coule entre tes doigts
    comme l’eau de la fontaine.
    Il glisse dans ta main
    comme le sable de la mer.
    Tu ne peux rattraper le passé.
    Il n’est plus.
    Il s’en est allé
    comme le couchant d’hier.
    Il est disparu
    comme un souvenir perdu.

    Tu ne peux emprisonner le futur.
    Il n’est pas encore.
    Il viendra à son heure
    comme le levant de demain.
    Il te rejoindra
    comme la vague qui s’approche du rivage.
    Mais tu peux toujours cueillir le présent
    comme un beau présent de Dieu.

    Ce présent est comme un grand arbre :
    il plonge ses profondes racines
    dans ton passé tout plein
    de souvenir et d’expérience,
    comme une sagesse accumulée.
    Et il lance ses longues branches
    vers ton futur tout plein
    de promesse et d’espérance,
    comme un projet emballant.

    Le présent est fait
    de ton passé qui n’est plus
    et de ton futur qui n’est pas encore.
    Prends le temps qui t’est donné
    à chaque instant qui passe.

    Cueille-le précieusement
    comme l’eau du ruisseau
    qui t’est toujours disponible.
    Ne gaspille pas ton temps,
    c’est un cadeau de Dieu.
    Ne passe pas ton temps
    à courir après le temps.

    Prends ton temps.
    Ne dis pas : je n’ai pas le temps.
    Dis plutôt : j’ai tout mon temps.
    Ne sois pas avare de ton temps.
    Donne de ton temps aux autres
    comme Dieu te le donne à toi.

    Ne cours pas tout le temps,
    prends ton temps.
    Et laisse au temps
    le temps
    de faire son temps.
    Alors, tu gagneras du temps.
    Et tu découvriras
    que c’est beau et bon le temps,
    que c’est plein de Dieu dedans.

     

     (Jules Beaulac, homme d'Église et un écrivain québécois)

     

    121106122928554280

    Pin It

    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique