•  

    Il y a fête au dehors :

    On dit que c’est Noël et qu’un enfant est venu

    Qui doit sauver les hommes.

     

    Quels hommes ?

     

    Je souris,

    Et le bonheur de dehors vient mourir contre ma peau noire…

     

    Depuis quand est-il né cet enfant sauveur

    Et vient-il pour délivrer tous les hommes

     

    Il y a des contes très beaux,

    Des mythes merveilleux ;

    Mais j’ai faim,

    Mais j’ai froid,

    Mais j’ai soif,

    Et la joie du dehors ne fait que heurter ma fatigue

    Et blesser ma peau  noire…

     

    Viendra-t-il jamais un enfant,

    Un enfant capable de sauver les hommes à peau noire ?

     

                                                                   Régnor Charles BERNARD (Nègre)

     

    poésie fête
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  • 007

     

    Pour célébrer la terre

    Verte et fraîche

    Hors de la nuit

    Arrachée verte et fraîche

    A la nuit

     

    Pour célébrer la terre

    Hors du lit de la nuit

    Où dormait la nuit

    Molle et douce dans chaque creux de la terre

     

    La nuit comblait chaque creux de la terre

    Coulant jusqu’au profond de chaque ravin

    Le long de toutes les pentes

     

    Et chaque pente surélevée

    Chaque doux mamelon de colline

    Toutes les montagnes brandies le jour comme un cri

    Chaque pente chaque montagne

    Etaient enveloppées par la nuit

    Enveloppées dans la nuit

    Prises dans la pesanteur mouillée

    Des bras de la nuit

    La terre entière

    Dans ses creux

    Dans ses collines

    Enveloppées dans la pesanteur mouillée de la nuit

     

    Pour célébrer la terre hors de la nuit

    Verte et fraîche

    Mille rayons clairs debout

    Derrière d’autres mornes

    Jusqu’à d’autres raons clairs

    Derrière d’autres mornes

     

    Mille rayons clairs

    De mornes à mornes

    Dentelés

    Dans les rayons clairs

     

    Mille par mille rayons clairs

    Font une tente de clarté

    Au-dessus des creux profonds

    Arrachés à la nuit

    Au-dessus des creux profonds

    Hors de la nuit

    Au-dessus des creux

    Entre les mornes

    Crêtés de rayons clairs

    Hors du creux profond de la nuit

    Hors du creux noir et mouillé de la nuit

     

    Dans un creux profond de mornes

    Dans un creux entre des mornes crêtés de rayons clairs

    Dans un creux hors de la nuit

    Hors de la mollesse ouverte

    Profonde et mouillée de la nuit

     

    Dans un creux profond de mornes

    Dans un creux de clarté

    Couvert de clarté

    Des tentes de la clarté

     

    Un arbre seul

    Pour célébrer la terre

    Un arbre seul

    Dur et droit

    Que cachait la nuit (…)

     

                                                        Roger Dorsinville (Pour célébrer la terre - extrait)

     

    Photo0149

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  •  

     

    Hé ! Bonjour Monsieur l’hiver!

    Ça faisait longtemps ….!

    Bienvenue sur notre terre,

    Magicien tout blanc.

     

    449222floconneigebleunoelbandeau11205.gif

     

    Les montagnes t’espéraient,

    Les sapins pleuraient

    Les marmottes s’indignaient

    Reviendra-t-il jamais?

     

    449222floconneigebleunoelbandeau11205.gif

     

    Mes patins s’ennuyaient

    Mes petits skis aussi

    On était tous inquiets

    Reviendra-t-il ?

     

    449222floconneigebleunoelbandeau11205.gif

     

     Hé! Bonjour monsieur l’hiver!

    Ça faisait longtemps….

    Bienvenue sur notre terre

    Magicien tout blanc.

     

                                                   Patrick Bousquet

     

    Sans titre 32
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  • http://img15.hostingpics.net/pics/343650Sanstitre7.jpg

     

    Aux branches que l'air rouille et que le gel mordore,

    Comme par un prodige inouï du soleil,

    Avec plus de langueur et plus de charme encore,

    Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.

     

    Sanstitre4

     

    Dans sa corbeille d'or, août cueillit les dernières :

    Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.

    Mais voici que, soudain, les touffes printanières

    Embaument les matins de l'arrière-saison.

     

    Sanstitre5

     

    Les bosquets sont ravis, le ciel même s'étonne

    De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,

    Malgré le vent, la pluie et le givre d'automne,

    Les boutons, tout gonflés d'un sang rouge, fleurir.

     

    Sanstitre4

     

    En ces fleurs que le soir mélancolique étale,

    C'est l'âme des printemps fanés qui, pour un jour,

    Remonte, et de corolle en corolle s'exhale,

    Comme soupirs de rêve et sourires d'amour.

     

     

    Sanstitre5

     

    Tardives floraisons du jardin qui décline,

    Vous avez la douceur exquise et le parfum

    Des anciens souvenirs, si doux, malgré l'épine

    De l'illusion morte et du bonheur défunt.

     

                                            Nérée Beauchemin

     

    Sanstitre6

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  • Tomasz-Skoczen-10
     
     

    Sur mes cahiers d’écolier

    Sur mon pupitre et les arbres

    Sur le sable sur la neige

    J’écris ton nom

     

    Sur toutes les pages lues

    Sur toutes les pages blanches

    Pierre sang papier ou cendre

    J’écris ton nom

     

    Sur les images dorées

    Sur les armes des guerriers

    Sur la couronne des rois

    J’écris ton nom

     

    Sur la jungle et le désert

    Sur les nids sur les genêts

    Sur l’écho de mon enfance

    J’écris ton nom

     

    Sur les merveilles des nuits

    Sur le pain blanc des journées

    Sur les saisons fiancées

    J’écris ton nom

     

    Sur tous mes chiffons d’azur

    Sur l’étang soleil moisi

    Sur le lac lune vivante

    J’écris ton nom

     

    Sur les champs sur l’horizon

    Sur les ailes des oiseaux

    Et sur le moulin des ombres

    J’écris ton nom

     

    Sur chaque bouffée d’aurore

    Sur la mer sur les bateaux

    Sur la montagne démente

    J’écris ton nom

     

    Sur la mousse des nuages

    Sur les sueurs de l’orage

    Sur la pluie épaisse et fade

    J’écris ton nom

     

    Sur les formes scintillantes

    Sur les cloches des couleurs

    Sur la vérité physique

    J’écris ton nom

     

    Sur les sentiers éveillés

    Sur les routes déployées

    Sur les places qui débordent

    J’écris ton nom

     

    Sur la lampe qui s’allume

    Sur la lampe qui s’éteint

    Sur mes maisons réunies

    J’écris ton nom

     

    Sur le fruit coupé en deux

    Du miroir et de ma chambre

    Sur mon lit coquille vide

    J’écris ton nom

     

    Sur mon chien gourmand et tendre

    Sur ses oreilles dressées

    Sur sa patte maladroite

    J’écris ton nom

     

    Sur le tremplin de ma porte

    Sur les objets familiers

    Sur le flot du feu béni

    J’écris ton nom

     

    Sur toute chair accordée

    Sur le front de mes amis

    Sur chaque main qui se tend

    J’écris ton nom

     

    Sur la vitre des surprises

    Sur les lèvres attentives

    Bien au-dessus du silence

    J’écris ton nom

     

    Sur mes refuges détruits

    Sur mes phares écroulés

    Sur les murs de mon ennui

    J’écris ton nom

     

    Sur l’absence sans désir

    Sur la solitude nue

    Sur les marches de la mort

    J’écris ton nom

     

    Sur la santé revenue

    Sur le risque disparu

    Sur l’espoir sans souvenir

    J’écris ton nom

     

    Et par le pouvoir d’un mot

    Je recommence ma vie

    Je suis né pour te connaître

    Pour te nommer

     

    Liberté.

     

    Paul Eluard Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)

     

    https://www.youtube.com/watch?v=RIyR7iY5Xdc

     

     

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