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Par Pestoune le 7 Décembre 2015 à 21:33
Il y a fête au dehors :
On dit que c’est Noël et qu’un enfant est venu
Qui doit sauver les hommes.
Quels hommes ?
Je souris,
Et le bonheur de dehors vient mourir contre ma peau noire…
Depuis quand est-il né cet enfant sauveur
Et vient-il pour délivrer tous les hommes
Il y a des contes très beaux,
Des mythes merveilleux ;
Mais j’ai faim,
Mais j’ai froid,
Mais j’ai soif,
Et la joie du dehors ne fait que heurter ma fatigue
Et blesser ma peau noire…
Viendra-t-il jamais un enfant,
Un enfant capable de sauver les hommes à peau noire ?
Régnor Charles BERNARD (Nègre)
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Par Pestoune le 4 Décembre 2015 à 21:40
Pour célébrer la terre
Verte et fraîche
Hors de la nuit
Arrachée verte et fraîche
A la nuit
Pour célébrer la terre
Hors du lit de la nuit
Où dormait la nuit
Molle et douce dans chaque creux de la terre
La nuit comblait chaque creux de la terre
Coulant jusqu’au profond de chaque ravin
Le long de toutes les pentes
Et chaque pente surélevée
Chaque doux mamelon de colline
Toutes les montagnes brandies le jour comme un cri
Chaque pente chaque montagne
Etaient enveloppées par la nuit
Enveloppées dans la nuit
Prises dans la pesanteur mouillée
Des bras de la nuit
La terre entière
Dans ses creux
Dans ses collines
Enveloppées dans la pesanteur mouillée de la nuit
Pour célébrer la terre hors de la nuit
Verte et fraîche
Mille rayons clairs debout
Derrière d’autres mornes
Jusqu’à d’autres raons clairs
Derrière d’autres mornes
Mille rayons clairs
De mornes à mornes
Dentelés
Dans les rayons clairs
Mille par mille rayons clairs
Font une tente de clarté
Au-dessus des creux profonds
Arrachés à la nuit
Au-dessus des creux profonds
Hors de la nuit
Au-dessus des creux
Entre les mornes
Crêtés de rayons clairs
Hors du creux profond de la nuit
Hors du creux noir et mouillé de la nuit
Dans un creux profond de mornes
Dans un creux entre des mornes crêtés de rayons clairs
Dans un creux hors de la nuit
Hors de la mollesse ouverte
Profonde et mouillée de la nuit
Dans un creux profond de mornes
Dans un creux de clarté
Couvert de clarté
Des tentes de la clarté
Un arbre seul
Pour célébrer la terre
Un arbre seul
Dur et droit
Que cachait la nuit (…)
Roger Dorsinville (Pour célébrer la terre - extrait)
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Par Pestoune le 29 Novembre 2015 à 21:04
Hé ! Bonjour Monsieur l’hiver!
Ça faisait longtemps ….!
Bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.
Les montagnes t’espéraient,
Les sapins pleuraient
Les marmottes s’indignaient
Reviendra-t-il jamais?
Mes patins s’ennuyaient
Mes petits skis aussi
On était tous inquiets
Reviendra-t-il ?
Hé! Bonjour monsieur l’hiver!
Ça faisait longtemps….
Bienvenue sur notre terre
Magicien tout blanc.
Patrick Bousquet
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Par Pestoune le 20 Novembre 2015 à 21:39
Aux branches que l'air rouille et que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.
Dans sa corbeille d'or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l'arrière-saison.
Les bosquets sont ravis, le ciel même s'étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d'automne,
Les boutons, tout gonflés d'un sang rouge, fleurir.
En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
C'est l'âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s'exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d'amour.
Tardives floraisons du jardin qui décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l'épine
De l'illusion morte et du bonheur défunt.
Nérée Beauchemin
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Par Pestoune le 18 Novembre 2015 à 05:25
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)
https://www.youtube.com/watch?v=RIyR7iY5Xdc
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