•  

    Femme noire, femme africaine,

    Ô toi ma mère, je pense à toi...

     

    Ô Daman, ô ma Mère, toi qui me portas sur le dos, toi qui m'allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas, toi qui la première m'ouvris les yeux aux prodiges de la terre, je pense à toi...

     

    Femme des champs, femme des rivières, femme du grand fleuve, ô toi, ma mère, je pense à toi…

     

    Ô toi Dâman, Ô ma mère, toi qui essuyais mes larmes, toi qui me réjouissais le cœur, toi qui, patiemment, supportais mes caprices, comme j'aimerais encore être près de toi, être enfant près de toi !

     

    Femme simple, femme de la résignation, Ô toi ma mère, je pense à toi…

     

    Ô Dâman, Dâman de la grande famille des forgerons, ma pensée toujours se tourne vers toi, la tienne à chaque pas m'accompagne, Ô Daman, ma mère, comme j'aimerais encore être dans ta chaleur, être enfant près de toi...

     

    Femme noire, femme africaine, Ô toi, ma mère, merci ; merci pour tout ce que tu fis pour moi, ton fils si loin, si près de toi.

     

    AmamreCamaraLaye

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  •  

    Tu ne peux pas retenir le temps.
    Il passe.
    Il coule entre tes doigts
    comme l’eau de la fontaine.
    Il glisse dans ta main
    comme le sable de la mer.
    Tu ne peux rattraper le passé.
    Il n’est plus.
    Il s’en est allé
    comme le couchant d’hier.
    Il est disparu
    comme un souvenir perdu.

    Tu ne peux emprisonner le futur.
    Il n’est pas encore.
    Il viendra à son heure
    comme le levant de demain.
    Il te rejoindra
    comme la vague qui s’approche du rivage.
    Mais tu peux toujours cueillir le présent
    comme un beau présent de Dieu.

    Ce présent est comme un grand arbre :
    il plonge ses profondes racines
    dans ton passé tout plein
    de souvenir et d’expérience,
    comme une sagesse accumulée.
    Et il lance ses longues branches
    vers ton futur tout plein
    de promesse et d’espérance,
    comme un projet emballant.

    Le présent est fait
    de ton passé qui n’est plus
    et de ton futur qui n’est pas encore.
    Prends le temps qui t’est donné
    à chaque instant qui passe.

    Cueille-le précieusement
    comme l’eau du ruisseau
    qui t’est toujours disponible.
    Ne gaspille pas ton temps,
    c’est un cadeau de Dieu.
    Ne passe pas ton temps
    à courir après le temps.

    Prends ton temps.
    Ne dis pas : je n’ai pas le temps.
    Dis plutôt : j’ai tout mon temps.
    Ne sois pas avare de ton temps.
    Donne de ton temps aux autres
    comme Dieu te le donne à toi.

    Ne cours pas tout le temps,
    prends ton temps.
    Et laisse au temps
    le temps
    de faire son temps.
    Alors, tu gagneras du temps.
    Et tu découvriras
    que c’est beau et bon le temps,
    que c’est plein de Dieu dedans.

     

     (Jules Beaulac, homme d'Église et un écrivain québécois)

     

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  • Je ne crois pas décidément que nous ferons ce voyage

    à travers tous ces ciels qui seraient de plus en plus clairs,

    emportés au défi de toutes les lois de l'ombre.
    Je nous vois mal en aigles invisibles, à jamais tournoyant autour de cimes invisibles elles aussi par excès de lumière...

    (À ramasser les tessons du temps, on ne fait pas l'éternité.
    Le dos se voûte seulement comme aux glaneuses.
    On ne voit plus que les labours massifs et les traces de la charrue à travers notre tombe patiente.)


    Il est vrai qu'on aura peu vu le soleil tous ces jours,

    espérer sous tant de nuages est moins facile,

    le socle des montagnes fume de trop de brouillard...

    (Il faut pourtant que nous n'ayons guère de force

    pour lâcher prise faute d'un peu de soleil

    et ne pouvoir porter sur les épaules, quelques heures,

    un fagot de nuages...

    Il faut que nous soyons restés bien naïfs

    pour nous croire sauvés par le bleu du ciel

    ou châtiés par l'orage et par la nuit.)


    Mais où donc pensiez-vous aller encore, avec ces pieds usés ?

    Rien que tourner le coin de la maison, ou franchir, de nouveau, quelle frontière ?

    (L'enfant rêve d'aller de l'autre côté des montagnes, le voyageur le fait parfois, et son haleine là-haut devient visible, comme on dit que l'âme des morts...
    On se demande quelle image il voit passer dans le miroir des neiges, luire quelle flamme, et s'il trouve une porte entrouverte derrière.
    On imagine que, dans ces lointains, cela se peut : une bougie brûlant dans un miroir, une main de femme proche, une embrasure...)

    Mais vous ici, tels que je vous retrouve,

    vous n'aurez plus la force de boire dans ces flûtes de

    cristal, nous serez sourds aux cloches de ces hautes tours, aveugles à ces phares qui tournent selon le soleil, piètres navigateurs pour une aussi étroite passe...

    On vous voit mieux dans les crevasses des labours, suant une sueur de mort, plutôt sombres qu'emportés vers ces derniers cygnes fiers...


    Je ne crois pas décidément que nous ferons encore

    ce voyage, ni que nous échapperons au merlin sombre une fois que les ailes du regard ne battront plus.

    Des passants.
    On ne nous reverra pas sur ces routes, pas plus que nous n'avons revu nos morts ou seulement leur ombre...

    Leur corps est cendre, cendre leur ombre et leur souvenir ; la cendre même, un vent sans nom et sans visage la disperse et ce vent même, quoi l'efface ?

    Néanmoins, en passant, nous aurons encore entendu

    ces cris d'oiseaux sous les nuages

    dans le silence d'un midi d'octobre vide,

    ces cris épars, à la fois près et comme très loin

    (ils sont rares, parce que le froid

    s'avance telle une ombre derrière la charrue des pluies),

    ils mesurent l'espace...

    El moi qui passe au-dessous d'eux, il me semble qu'ils ont parlé, non pas questionné, appelé,

    niais répondu.
    Sous les nuages bas d'octobre.
    Et déjà c'est un autre jour, je suis ailleurs, déjà ils disent autre chose ou ils se taisent, je passe, je m'étonne, et je ne peux en dire plus.

     

                                                                   Philippe Jaccottet

     

    nuages de philippe jaccottet

     

     
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  • Un astre luit au ciel et dans l'eau se reflète.

     

    Un homme qui passait dit à l'enfant-poète :

    - Toi qui rêves avec des roses dans les mains

    Et qui chantes, docile au hasard des chemins,

    Tes vains bonheurs et ta chimérique souffrance,

    Dis, entre nous et toi, quelle est la différence ?

    - Voici, répond l'enfant. Levez la tête un peu ;

    Voyez-vous cette étoile, au lointain du soir bleu ?

    - Sans doute !

    - Fermez l'œil. La voyez-vous, l'étoile ?

    - Non, certes.

    Alors l'enfant pour qui tout se dévoile

    Dit en baissant son front doucement soucieux :

    - Moi, je la vois encore quand j'ai fermé les yeux. 

                      

                                                   Catulle Mendès (Intermède)

     

    lenfantetltoile

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  • capteur de rêves
     

     

    Dominique Rankin ou T8aminik, dont le nom spirituel Kapiteotak signifie  " Celui qu'on entend chanter de loin ", est un algonquin. Dès son plus jeune âge il est désigné pour prendre la succession de son père à titre de chef héréditaire et homme-médecine. A partir de là débute pour lui un long itinéraire d’initiation. Aujourd’hui c’est à son tour de transmettre le flambeau. Dans cette courte vidéo, il nous raconte sa vie. Sa sagesse lui a appris que le pardon est la seule façon de vivre en paix et de pouvoir vivre dans l’amour, lui qui a dû vivre et survivre aux sévices infligés aux enfants dans les pensionnats indiens. Aujourd’hui il s’est donné pour mission de propager un message de paix.

    Le message qu’il nous délivre dans cette vidéo, est plein de bon sens, d’espoir que ce soit sur le plan humain ou sur le plan écologique.

     

    https://www.youtube.com/watch?t=170&v=03n9bSWYmuA

     

    Pour en savoir plus sur Dominique Rankin http://www.slog.fr/dominiquerankin

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