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    Voici la nuit, l'immense nuit des origines

    Et rien n'existe hormis l'Amour, Hormis l'Amour qui se dessine

    En séparant le sable et l'eau, Dieu préparait comme un berceau

    La terre où il viendrait au jour (bis)

     

    Voici la nuit, l'heureuse nuit de Palestine

    Et rien n'existe hormis l'enfant, hormis l'enfant de vie divine

    En prenant chair de notre chair, Dieu transformait  tous nos déserts

    En terre d'immortels printemps (bis)

     

    Voici la nuit, la longue nuit où l'on chemine

    Et rien n'existe hormis ce lieu, hormis ce lieu d'espoirs en ruines

    En s'arrêtant dans nos maisons, Dieu préparait comme un buisson

    La terre où tomberait le feu (bis)

     

     

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  • La nuit de Pâques - Paul Claudel

     

    "À travers la fenêtre sans rideau, depuis longtemps je vois une petite étoile me luire.

    Je ne dors pas. Mais entre le Samedi Saint et Pâques la nuit n'est pas faite pour dormir.

    Les montagnes et les forêts attendent, elles m'entourent dans une émanation lumineuse.

    La pleine lune pas à pas élève, suspend sa face pieuse.

    La pleine lune sans un mouvement rayonne au milieu de l'éternité.

    Heureuse nuit qui toute seule sait l'heure où Jésus est ressuscité !

    Rien ne résiste à ce vainqueur : portes closes il passe de l'autre côté du mur.

    C'est ainsi qu'à travers le temps il passe sans qu'il en rompe la mesure.

    Nous ne savons qu'une chose arrive que si déjà elle est arrivée.

    Nous apprenons tout à coup que le Seigneur est ressuscité !

    Ce silence de tous les siècles avant Moi, il n'y avait pas moyen qu'il continue !

    Il n'y avait pas moyen de la terre interrogée que l'on dise plus longtemps : elle s'est tue !

    Les étoiles, ce qu'elles ont vu, l'une à l'autre en tumulte se sont mises à le raconter !

    La terre a rompu le silence, tout à coup elle s'est mise à dire ce qu'elle sait !

    Le soleil n'est pas levé encore : il y a une heure encore de cette immense solitude !

    Il n'y a pour garder le tombeau que ces millions d'étoiles en armes, vigilantes depuis le Pôle jusqu'au Sud !

    Et tout à coup dans le clair de lune les cloches en une grappe énorme dans le clocher,

    Les cloches au milieu de la nuit comme d'elles-mêmes, les cloches se sont mises à sonner !

    On ne comprend pas ce qu'elles disent, elles parlent toutes à la fois !

    Ce qui les empêche de parler, c'est l'amour, la surprise toutes ensemble de joie !

    Ce n'est pas un faible murmure, ce n'est pas cette langue au milieu de nous-mêmes qui commence à remuer !

    C'est la cloche vers les quatre horizons chrétiennes qui campane à toute volée !

    Les deux plus claires par-dessus l'une sur l'autre qui montent dans un dialogue infatigable !

    Et les quatre plus graves à coups profonds par-dessous à leur tour qui se sont mises à table !

    Après les siècles révolus, au milieu de cette éternité à la fin autour de nous lumineuse et étalée,

    Parce que l'heure est venue tout à coup, surprise que l'on soit capable de parler !

    Ce n'est point une parole humaine, c'est le triomphe, la vendange énorme de toutes les étoiles du ciel !

    C'est la terre délivrée vers Dieu coup sur coup qui pousse cet aboiement solennel !

    C’est l'âme à moitié déshabillée déjà qui pousse cette acclamation délirante !

    C’est les morts de tous les cimetières à moitié vivants qui se mêlent à ces cloches énormes et bredouillantes !

    C’est le chaos du monde avec le péché dans une étreinte inextricable

    Qui sur son visage tout à coup a ressenti l'impression de ces lèvres ineffables !

    Vous qui dormez, ne craignez point, parce que c'est vrai que J'ai vaincu la mort !

    J'étais mort et Je suis ressuscité dans Mon âme et dans Mon corps !

    La loi du chaos est vaincue et le Tartare est souffleté !

    La terre qui dans un ouragan de cloches de toutes parts s'ébranle vous apprend que Je suis ressuscité !

    Femmes, que cherchez-vous dans la tombe ? Mais non ! Vous n'avez plus rien à faire avec ceci !

    Les linges sont roulés dans un coin. Jésus vit, Il n'est plus ici !

    Mon âme à son tour de la tombe s'arrache avec un rire éperdu !

    Moi aussi j'ai vaincu la mort et je crois en mon sauveur Jésus !

    Au centre du monastère tout seul, il médite, le haut veilleur tout seul peu à peu il s'apaise en frémissant.

    C'est le tour de toutes les églises là-bas de répondre dans le soleil levant !

    Elles s'éveillent l'une après l'autre, tour à tour je les entends qui s'interrogent dans la nuit.

    Pour chaque étoile qui s'éteint il s'éveille une brebis."

     

    Poème issu de "Toi, qui es-tu ?"  que nous entendons, dans la vidéo qui suit, lu par Paul Claudel lui-même en 1950.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=DtjNATDuspY

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  • Le chemin de Croix

     

    Un franciscain suit les étapes du chemin de Croix dans la vieille ville de Jérusalem. Là où le Christ a souffert sa passion. Accompagnée de la musique de Bach, notamment son Oratorio de la Passion du Christ selon Saint Matthieu, illustrée d'icônes romaines et orthodoxes et rythmée par les 14 stations de la via dolorosa, cette oeuvre se veut un support à la méditation plus qu'un documentaire, en cette période de carême. 

     

    https://www.youtube.com/watch?v=lRF0LkTxFZ8

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    Ce soir nous entrons dans le Triduum pascal où l'on commémore la Cène, le dernier repas du Christ avec ses disciples qui instituera pour les chrétiens, l'Eucharistie.  Au cours de ce repas,  Jésus fait un geste fort : le lavement des pieds de ses disciples. Ainsi le Maître et Seigneur se fait humble  et fraternellement lave les pieds des disciples présents. Il n'y a aucun abaissement à ce geste, bien au contraire c'est un symbole de purification, un acte d'amour infini. Et le Christ nous montre encore que si un plus grand que nous, témoigne de sa fraternité en se mettant au service de ceux qu'il aime, combien nous, nous devons nous mettre au service du plus grand nombre, et laver symboliquement les pieds meurtris et salis de ceux qui ont cheminé sur les durs chemins de la vie.

    A l'inverse, quel humilité il faut pour accepter de se laisser laver les pieds, pour accepter d'être aidé, aimé, porté. 

    Pour illustrer ce moment important dans la foi chrétienne voici deux tableaux. 

    Le 1er Le lavement des pieds de Giovanni Francesco Caroto (c. 1480-1555) que l'on trouve au Musée de Vérone.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=RB4PZ5G8Jns&list=PLOGDOQZGaTja6_MWUtbIjRyb53jKpmB2u&index=6&t=3s

     

    Et le second Lavement des pieds de Giotto di Bondone (1267-1337) que l'on retrouve à l'Eglise de l'Arena à Padoue

     

    https://www.youtube.com/watch?v=4A2fnyFRsig

     

    Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  (Jn 13, 1-15)

    Avant la fête de la Pâque,
    sachant que l’heure était venue pour lui
    de passer de ce monde à son Père,
    Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
    les aima jusqu’au bout.

    Au cours du repas,
    alors que le diable
    a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote,
    l’intention de le livrer,
    Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains,
    qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu,
    se lève de table, dépose son vêtement,
    et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ;
    puis il verse de l’eau dans un bassin.
    Alors il se mit à laver les pieds des disciples
    et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
    Il arrive donc à Simon-Pierre,
    qui lui dit :
    « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? »
    Jésus lui répondit :
    « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ;
    plus tard tu comprendras. »
    Pierre lui dit :
    « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! »
    Jésus lui répondit :
    « Si je ne te lave pas,
    tu n’auras pas de part avec moi. »
    Simon-Pierre
    lui dit :
    « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds,
    mais aussi les mains et la tête ! »
    Jésus lui dit :
    « Quand on vient de prendre un bain,
    on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds :
    on est pur tout entier.
    Vous-mêmes,
    vous êtes purs,
    mais non pas tous. »
    Il savait bien qui allait le livrer ;
    et c’est pourquoi il disait :
    « Vous n’êtes pas tous purs. »

    Quand il leur eut lavé les pieds,
    il reprit son vêtement, se remit à table
    et leur dit :
    « Comprenez-vous
    ce que je viens de faire pour vous ?
    Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”,
    et vous avez raison, car vraiment je le suis.
    Si donc moi, le Seigneur et le Maître,
    je vous ai lavé les pieds,
    vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
    C’est un exemple que je vous ai donné
    afin que vous fassiez, vous aussi,
    comme j’ai fait pour vous. »

     

    La Semaine Sainte |

     

     

     

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  • Chamane de Sibérie, Olga perpétue son art dans les Alpes suisses

     

    Le son sourd d'un tambour résonne dans une vallée encaissée. Olga Letykai Csonka danse et chante d'un timbre gutturale et caverneux, comme venu des tripes, elle réveille et exalte la nature et ses esprits. Olga est une chamane originaire de Tchoukotka, un district autonome de l'extrême nord-est de la Russie. Depuis plus de 20ans, elle vit en Suisse en Valais, mais son coeur et son âme restent profondément lié à sa terre natale.

    Elevée dans une famille d’éleveurs de rennes nomades tchouktches, elle est également
    imprégnée de la culture de sa mère Inuit, chasseurs de mammifères marins. Ce portrait est une immersion dans l'univers d'Olga où la nature occupe une place centrale dans son approche spirituelle de l’existence.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=l_Tl188T-S8

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