-
Par Pestoune le 1 Décembre 2016 à 22:04
Lorsque j’ai feuilleté le livre de Zohra Guillaume, dès la 1ère page, ces quelques vers m’ont interpelée :
Douce et violente France, avec tes cités multicolores.
Tu es ouvert sur le monde d’aujourd’hui.
Enfermée dans un pays ambigu, tu as peur de perdre ton âme.
A l’aube du troisième millénaire, ouvre ton cœur !
Reconnais la richesse de tes immigrations successives. Utopie
Ou future réalité !
Illusions dérisoires ou siècle des Lumières ressuscité !
Toi seule peux le décider !
1 commentaire -
Par Pestoune le 29 Novembre 2016 à 21:07
C’est une si longue douleur ce mal d’être
Un piétinement dans lequel je me tiens
Immobile
Une rage immense me fait des ailes de pierre
Lourdes et dures
Qui ne battent l’air sec que pour mesurer leur
Emprisonnement
Longue
Longue douleur d’être
Cette incomplétude sans mesure
Où s’abîment et l’âme et le corps
Des courbatures profondes sillonnent les instants,
Les regards
Je songe en langue de gouffre
Jusqu’à être et l’abîme et la chute.
Leïla ZHOUR Dans l’envers du silence Ed L’Ours Blanc.
1 commentaire -
Par Pestoune le 25 Novembre 2016 à 22:25
Très haut amour, s’il se peut que je meure
Sans avoir su d’où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais,
Très haut amour qui passez la mémoire,
Feu sans foyer dont j’ai fait tout mon jour,
En quel destin vous traciez mon histoire
En quel sommeil se voyait votre gloire,
O mon séjour…
Quand je serai pour moi-même perdue
Et divisée à l’abîme infini,
Infiniment, quand je serai rompue,
Quand le présent dont je suis revêtue
Aura trahi,
Par l’univers en mille corps brisée,
De mille instants non rassemblés encor,
De cendre aux cieux jusqu’au néant vannée,
Vous referez pour une étrange année
Un seul trésor
Vous referez mon nom et mon image
De mille corps emportés par le jour,
Vive unité sans nom et sans visage,
Cœur de l’esprit, ô centre du mirage
Très haut amour.
2 commentaires -
Par Pestoune le 22 Novembre 2016 à 20:16
Mon cartable a mille odeurs,
Mon cartable sent la pomme,
Le livre, l’encre, la gomme
Et les crayons de couleurs.
Mon cartable sent l’orange,
Le bison et le nougat,
Il sent tout ce que l’on mange
Et ce qu’on ne mange pas.
La figue et la mandarine,
Le papier d’argent ou d’or,
Et la coquille marine,
Les bateaux sortant du port.
Les cow-boys et les noisettes,
La craie et le caramel,
Les confettis de la fête,
Les billes remplies de ciel.
Les longs cheveux de ma mère
Et les joues de mon papa,
Les matins dans la lumière,
La rose et le chocolat.
Pierre GAMARRA
6 commentaires -
Par Pestoune le 20 Novembre 2016 à 21:04
Toujours est difficile ce chemin jusqu’à la parole
Du tourbillon de l’émotion naît le mot
Puis il se heurte
Ivre
Au mur des solitudes
Se dire les mots
C’est se taire encore
Un lent vacarme aux allures de séisme
Ils restent
Et leur austère vérité
Joue comme reflets de lames
Sous l’étoffe sans paix de mes yeux clos
Silences, silences
Si redoutables silences
Je les implore et les écoute
Mots et silences vivent sans moi
Me roulent et me retournent
Dans l’effrayant roulis de leurs clameurs
Mais dire est l’introuvable porte
Si lointaine
Si haute
Si close aussi
Que le silence reste mon oraison
Revenir au chemin
Voie difficultueuse où je suis assaillie
Mais sans défaite
Aux lisières du murmure se trouve l’écume des houles tues
Et je me rends à l’embarcadère
Où gronde la parole
Impossible douleur des mots
En chemin vers l’orée de soi.
Leïla Zhour – Dans l’envers du silence aux éditions l’Ours Blanc
3 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique