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    Poème de Jean Pierre BOULIC - Citation en image

     

    Ces quelques vers de Jean-Pierre Boulic, tirés du recueil « Cette simple joie » mis en image.

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    Le soleil, immense œil unique,

    Ne voit pas autant de choses que moi ;

    Et la lune, fière, tout-argent,

    Pourrait aussi bien n’être qu’un nuage.

     

    Et le Printemps, oh le Printemps !

    Je mène une vie de Roi !

    Couché dans l’herbe foisonnante

    J’observe les jeunes beautés.

     

    J’ose regarder ce que nul n’ose voir

    Et j’observe ce que nul n’observe

    Et quand la nuit s’approche

    Les moutons bêlent ma berceuse.

     

                                                                                John Keats

                                                                   Les Odes Ed Arfuyen

                                                                   Traduction Alain Suied

     

    Le chant de la marguerite de John Keats

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  • Ode à un Rossignol  -  John Keats

    Source photo http://www.oiseaux.net/

     

     

    Mon cœur souffre et la douleur engourdit

    Mes sens, comme si j’avais bu d’un trait

    La ciguë ou quelque liquide opiacé

    Et coulé, en un instant, au fond du Léthé :

    Ce n’est pas que j’envie ton heureux sort,

    Mais plutôt que je me réjouis trop de ton bonheur,

    Quand tu chantes, Dryade des bois aux ailes

    Légères, dans la mélodie d’un bosquet

    De hêtres verts et d’ombres infinies,

    L’été dans l’aise de ta gorge déployée.

     

    Oh, une gorgée de ce vin !

    Rafraîchi dans les profondeurs de la terre,

    Ce vin au goût de Flore, de verte campagne,

    De danse, de chant provençal et de joie solaire !

    Oh, une coupe pleine du Sud brûlant,

    Pleine de la vraie Hippocrène, si rougissante,

    Où brillent les perles des bulles au bord

    Des lèvres empourprées ;

    Oh, que je boive et que je quitte le monde en secret,

    Pour disparaître avec toi dans la forêt obscure :

     

    Disparaître loin, m’évanouir, me dissoudre et oublier

    Ce que toi, ami des feuilles, tu n’a jamais connu,

    Le souci, la fièvre, le tourment d’être

    Parmi les humains qui s’écoutent gémir.

    Tandis que la paralysie n’agite que les derniers cheveux,

    Tandis que la jeunesse pâlit, spectrale, et meurt ;

    Tandis que la pensée ne rencontre que le chagrin

    Et les larmes du désespoir,

    Tandis que la Beauté perd son œil lustral,

    Et que l’amour nouveau languit en vain.

     

    Fuir ! Fuir ! m’envoler vers toi,

    Non dans le char aux léopards de Bacchus,

    Mais sur les ailes invisibles de la Poésie,

    Même si le lourd cerveau hésite :

    Je suis déjà avec toi ! Tendre est la nuit,

    Et peut-être la Lune-Reine sur son trône,

    S’entoure-t-elle déjà d’une ruche de Fées, les étoiles ;

    Mais je ne vois ici aucune lueur,

    Sinon ce qui surgit dans les brises du Ciel

    à travers les ombres verdoyantes et les mousses éparses.

     

    Je ne peux voir quelles fleurs sont à mes pieds,

    Ni quel doux parfum flotte sur les rameaux,

    Mais dans l’obscurité embaumée, je devine

    Chaque senteur que ce mois printanier offre

    à l’herbe, au fourré, aux fruits sauvages ;

    à la blanche aubépine, à la pastorale églantine ;

    Aux violettes vite fanées sous les feuilles ;

    Et à la fille aînée de Mai,

    La rose musquée qui annonce, ivre de rosée,

    Le murmure des mouches des soirs d’été.

     

    Dans le noir, j’écoute ; oui, plus d’une fois

    J’ai été presque amoureux de la Mort,

    Et dans mes poèmes je lui ai donné de doux noms,

    Pour qu’elle emporte dans l’air mon souffle apaisé ;

    à présent, plus que jamais, mourir semble une joie,

    Oh, cesser d’être - sans souffrir - à Minuit,

    Au moment où tu répands ton âme

    Dans la même extase !

    Et tu continuerais à chanter à mes oreilles vaines

    Ton haut Requiem à ma poussière.

     

    Immortel rossignol, tu n’es pas un être pour la mort !

    Les générations avides n’ont pas foulé ton souvenir ;

    La voix que j’entends dans la nuit fugace

    Fut entendue de tout temps par l’empereur et le rustre :

    Le même chant peut-être s’était frayé un chemin

    Jusqu’au cœur triste de Ruth, exilée,

    Languissante, en larmes au pays étranger ;

    Le même chant a souvent ouvert,

    Par magie, une fenêtre sur l’écume

    De mers périlleuses, au pays perdu des Fées.

     

    Perdu ! Ce mot sonne un glas

    Qui m’arrache de toi et me rend à la solitude !

    Adieu ! L’imagination ne peut nous tromper

    Complètement, comme on le dit - ô elfe subtil !

    Adieu ! Adieu ! Ta plaintive mélodie s’enfuit,

    Traverse les prés voisins, franchit le calme ruisseau,

    Remonte le flanc de la colline et s’enterre

    Dans les clairières du vallon :

    était-ce une illusion, un songe éveillé ?

    La musique a disparu : ai-je dormi, suis-je réveillé ?

     

                    John Keats. Les Odes

                    Traduit de l’anglais para Alain Suied

     

    https://www.youtube.com/watch?v=FcQP8W9Dhks

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    Victime de la vie

    Sous les lumières de Paris

    Témoin du malheur de la France

     

    Tu t’engloutis

    Ivre de la mort immense ouverte

    Dans la douleur

     

    Tu cries

    Routes de la vie fermées

    Du fond de ta raison étouffée

     

    Teint cendreux

    Sous la lumière funèbre silencieuse des projecteurs

     

    Teint cendreux

    Près de morceaux de cadavres entassés

    Près des fragments de chair collés au sol

     

    Tu écoutes

    Le hoquet des caillots de sang

    Les sourdes et longues plaintes

     

    Tu veux

    Entravé

    Renouveler les doux rêves du sommeil

     

    Mémoire revenue

    Tu râles

     

     

    Laissé

    Force enlevée

    Dans les mains du passé

     

    Tu reviens mal

    Dégoût venu

    Dans la douleur sans fin

     

    Tu ne regardes

    Yeux égarés

    Plus rien

     

     

    Visage rouge de larmes

    Dans la détresse sans bornes secourue

     

    Tu reviens

    Cœur épuisé entamé

    Peu à peu à la vie insultée

     

    Tu entends sans cesse

    Plus vite que la balle qui tue

    La sang qui coule

     

     

    Pensée silencieuse révélée

    Effroi révélé

    Loin des regards

     

    Tu t’interroges

    Abattu

    Sur le bien et le mal

     

    Tu as l’âme

    Près du sang refroidi qui coule à peine

    Sans père.

     

                             Jean-Pierre PARRA

                         Poème écrit après l’acte terroriste à Paris le 13 nov 2015

     

       Dans la détresse sans borne de  Jean-Pierre PARRA

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