-
Par Pestoune le 1 Novembre 2017 à 21:46
J’atteste de Abdellatif LAÂBI
J’atteste qu’il n’y a d’Etre humain
que Celui dont le cœur tremble d’amour
pour tous ses frères en humanité
Celui qui désire ardemment
plus pour eux que pour lui-même
liberté, paix, dignité
Celui qui considère que la Vie
est encore plus sacrée
que ses croyances et ses divinités
J’atteste qu’il n’y a d’être humain
que Celui qui combat sans relâche la Haine
en lui et autour de lui
Celui qui dès qu’il ouvre les yeux au matin
se pose la question :
Que vais-je faire aujourd’hui pour ne pas perdre
ma qualité et ma fierté
d’être homme ?
Abdellatif LAÂBI
4 commentaires -
Par Pestoune le 25 Octobre 2017 à 21:54
La peur est l'énergie qui contracte, referme, attire, court, cache, entasse et blesse.
L'amour est l’énergie qui s'étend, s'ouvre, envoie, reste, révèle, partage et guérit.
La peur enveloppe nos corps dans les vêtements,
l'amour nous permet de rester nus.
La peur s'accroche et se cramponne à tout ce que nous avons,
l'amour donne tout ce que nous avons.
La peur retient, l'amour chérit.
La peur empoigne, l'amour lâche prise.
La peur laisse de la rancœur, l'amour soulage.
La peur attaque, l'amour répare.
Chaque pensée, parole ou action humaine est fondée sur l'une ou l'autre émotion.
Vous n’avez aucun choix à cet égard, car il n'y pas d'autre choix;
Mais vous êtes libre de choisir entre les deux.
Avoir, faire et être....
Etre, avoir et faire.
La peur et la culpabilité seul "ennemis" de l'homme.
L'amour et la conscience sont vos véritables amis.
La peur et la prudence sont deux choses différentes.
Soyez prudent, soyez conscient mais ne soyez pas craintif.
Car la peur ne fait que paralyser tandis que la conscience mobilise.
Soyez mobilisé et non paralysé.
Soyez ouvert : la vie commence à la limite de votre zone de confort.
Neale Donald Walsch « Conversations avec Dieu » Volume 2
2 commentaires -
Par Pestoune le 8 Octobre 2017 à 22:06
Soyez polis de Jacques Prévert
I
Soyez polis
Couronné d’étincelles
Un marchand de pierre à briquet
Elève la voix le soir
Dans les couloirs de la station Javel
Et ses grands écarts de langage
Déplaisent à la plupart des gens
Mais la brûlure de son regard
Les rappelle à de bons sentiments
Soyez polis
Crie l’homme
Soyez polis avec les aliments
Soyez polis
Avec les éléments avec les éléphants
Soyez polis avec les femmes
Et avec les enfants
Soyez polis
Avec les gars du bâtiment
Soyez polis
Avec le monde vivant.
II
Il faut aussi être très poli avec la terre
Et avec le soleil
Il faut les remercier le matin en se réveillant
Il faut les remercier pour la chaleur
Pour les arbres
Pour les fruits
Pour tout ce qui est bon à manger
Pour tout ce qui est beau à regarder
A toucher
Il faut les remercier
Il ne faut pas les embêter...
Les critiquer
Ils savent ce qu’ils ont à faire
Le soleil et la terre
Alors il faut les laisser faire
Ou bien ils sont capables de se fâcher
Et puis après
On est changé
En courge
En melon d’eau
Ou en pierre à briquet
Et on est bien avancé...
Le soleil est amoureux de la terre
Ça les regarde
C’est leur affaire
Et quand il y a des éclipses
Il n’est pas prudent ni discret de les regarder
Au travers de sales petits morceaux de verre fumé
Ils se disputent
C’est des histoires personnelles
Mieux vaut ne pas s’en mêler
Parce que
Si on s’en mêle on risque d’être changé
En pomme de terre gelée
Ou en fer à friser
Le Soleil aime la terre
La terre aime le soleil
C’est comme ça
Le reste ne nous regarde pas.
La terre aime le soleil
Et elle tourne
Pour se faire admirer
Et le soleil la trouve belle
Et il brille sur elle
Et quand il est fatigué
Il va se coucher
Et la lune se lève
La lune c’est l’ancienne amoureuse du soleil
Mais elle a été jalouse
Et elle a été punie
Elle est devenue toute froide
Et elle sort seulement la nuit
Il faut aussi être très poli avec la lune
Ou sans ça elle peut vous rendre un peu fou
Et elle peut aussi
Si elle veut
Vous changer en bonhomme de neige
En réverbère
Ou en bougie
En somme pour résumer
Deux points ouvrez les guillemets :
" Il faut que tout le monde soit poli avec le monde ou alors
il y a des guerres ... des épidémies des tremblements
de terre des paquets de mer des coups de fusil ...
Et de grosses méchantes fourmis rouges qui viennent vous
dévorer les pieds pendant qu’on dort la nuit. "
4 commentaires -
Par Pestoune le 20 Septembre 2017 à 22:09
Vous est-il arrivé une fois d’entendre la Terre parler ? Moi oui… Partout où je suis. Elle n’arrête pas de me poursuivre, dans mon réveil, dans mon sommeil, sous ma douche, quand je marche, même quand je mange. Elle est même sur ma table. Elle n’arrête pas de me parler : « Vous me fatiguez, vous m’épuisez, vous me déchirez avec vos bombes …
Vous me poignardez avec vos missiles, vous faites trop de bruit ;
je vous donne à boire, je vous donne à manger, et certains trouvent le moyen de laisser les autres mourir de faim…
Je vous allaite dès votre naissance, et à la fin de votre vie, je vous reçois
je vous accueille, je me fais lit pour votre repos
je vous amande, je vous mandarine, je vous fleure, je vous jasmine,
je vous donne mes odeurs pour vous égayer,
je vous emmène dans ma mémoire jusqu’à vos ancêtres,
je me tapisse de neige pour vous distraire,
et de sable pour vous plaire,
je me grotte, je me roche, je minéralise,
je cicatrise vos blessures,
je vous donne les fruits de mes entrailles,
je vous porte, je vous emporte,
je vous supporte, je vous transporte…
Sur chacun de vous il y a mes empreintes, mes couleurs et mes accents…
C’est par ma forme que sont formés les gestes de vos mains quand vous mangez, de vos pieds quand vous dansez.
C’est sur moi que tout s’appuie … Votre équilibre vous me le devez.
Ne vous ai-je pas ouvert mon ventre pour répondre à vos besoins ? satisfaire vos caprices ? abriter vos corps ?
Si je disparaissais, où pourriez-vous planter vos arbres ?
Si je retirais mes eaux que pourriez-vous boire ?
Si je voilais mes beautés, que pourriez-vous voir ?
Si j’emportais mes céréales, mes fruits, mes forêts, mes océans,
sur quoi iraient se poser les oiseaux ? Sur quoi iraient courir les chevaux ?
Comment iriez-vous peindre vos gloires, vos victoires, vos guerres, vos misères, vos haines et vos amours ?
Quand vous suffoquez, qui vous aère ?
Quand vous vous chagrinez qui vous console, vous cajole ?
Je me laisse labourer, vous me goudronnez ;
je me laisse vendanger, vous me nucléarisez….
Ah je vous connais, ceux que vous avez enterrés m’ont tout raconté de vous.
Attendez-vous à voir mes rivières sécher, mes montagnes s’écrouler…
Vous ai-je déprimé avec mes jardins ?
Vous ai-je stressé avec mes parfums ?
J’étouffe.
Allez-vous enterrer ailleurs, votre mort n’est plus dans ma vie…
Vous voulez le ciel, allez-y !
Grimpez dans l’air …réinventez-vous une existence, mais sans moi.
Quand je suis arbre, vous me coupez,
Quand je suis céréale, vous me brûlez,
Quand je suis eau, vous me polluez.
Quand je suis fertile, vous me gaspillez
Quand je suis Afrique vous m’affamez,
Quand je suis pétrole vous me pompez,
Quand je suis Nord vous me modernisez,
Quand je suis Sud vous me sous-développez …
Je n’en peux plus …
Qui pourra me ressourcer ?
Quel autre peuple pourra m’habiter ? »
Vous est-il arrivé une fois d’entendre la terre parler ?
moi oui…
Raouf Ben Yaghlane
1 commentaire -
Par Pestoune le 16 Septembre 2017 à 23:02
Ne plus te voir
Ne plus te voir
C’est chercher dans les particules d’air ta respiration
Dans chaque grain de sable ta peau
Dans chaque larme ton goût
Derrière l’arbre ton ombre
Ne plus te voir
C’est courir dans le vide pour suivre ton pas
Tourner la tête partout derrière tes yeux
Me recroqueviller sur mon corps adossé à ton bras
Ne plus te voir
C’est écouter ta voix qui tambourine contre mon âme
Ouvrir toutes les portes du temps sur ta silhouette
Ne plus te voir
C’est déshabiller mon cœur et t’attendre sous le drap
Scruter mes mains regorgeant de ton odeur
Ne plus te voir
C’est m’étendre sur le sol et murmurer tes mots
Prendre toute poignée de terre et souffler dessus mes poumons
Épier les bourgeons qui porteront ton visage
Ne plus te voir
C’est habiller le vent d’espérances et le laisser partir
Féconder l’eau des ruisseaux de tous les chagrins et ne laisser nul s’y abreuver
Ne plus te voir
Ne plus te voir
Qui comprendrait ?
Siham Bouhlal
2 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique