-
Par Pestoune le 1 Mars 2017 à 21:08
Du mois d’avril au mois de mai
La terre se fait plus gentille.
Un joli temps de jeune fille,
tire l’aiguille, prend le dé.
Parfois un bel arc irisé
Pavoise l’averse qui brille.
Du mois d’avril au mois de mai
La terre se fait plus gentille.
La violette est dans le pré.
Dans la clairière, la jonquille
Sous l’arbre en espoir de famille
On entend le merle chanter
Du mois d’avril au mois de mai
Pierre MÉNANTEAU
7 commentaires -
Par Pestoune le 25 Février 2017 à 23:34
Je l’attendais
On m'avait pourtant prévenu qu'elle viendrait.
Puis, un bon matin, il y a bien quelques années, j'ai senti son souffle
Elle était là, dans mon dos,
m'enlaçait tout doucement de ses grands bras
tout en m'enveloppant dans son manteau moelleux.
Seule, devant mon miroir,
j'ai levé les yeux et je l'ai enfin aperçue.
Ses petits yeux bleus, myopes,
probablement charmeurs autrefois,
étaient particulièrement cachés par d'étranges lunettes grises
Autour d'eux cherchaient à se camoufler tant bien que mal
l'arnaque de sa vie, ses rides.
Une cicatrice à la lèvre supérieure lui rappelait sans nul doute
l'exubérance de sa jeunesse
Ses cheveux, blanchis par un quelconque processus biologique,
qu'elle seule devait connaitre,
dégarnissaient de plus en plus sa tête. Sur son front et dans son cou,
les plis se multipliaient, signes évidents d'une grande sagesse.
Enfin, la peau striée de ses mains meurtries, devenues tremblantes,
ne parvenaient plus à dissimuler le labeur de sa vie
Malgré tout, elle me fascinait.
Son sourire moqueur et la naïveté de son regard enfantin l'embellissaient.
Le temps ne semblait plus pressé
Sa joie de vivre se lisait sur ses traits
comme si elle goûtait à chaque instant qui passait
Elle paraissait tellement heureuse...
J'ai penché doucement la tête, baissé les yeux
La vieillesse, timidement,
s'excusa de son intrusion dans mon existence et,
par peur de me perdre,
me pressa tout contre elle
Jovette Mimeault
6 commentaires -
Par Pestoune le 18 Février 2017 à 22:22
Pâquerette, pâquerette,
Il y a des gouttes d’eau
Sur ta collerette
Et tu plies un peu le dos…
Pâquerette, pâquerette,
Le beau soleil printanier
Viendra-t-il les essuyer ?
Pâquerette, pâquerette,
Qui souris près du sentier,
Je te le souhaite…
Pâquerette, pâquerette,
Il y a sur ton cœur d’or
Un frelon en fête ;
Tant il est ivre qu’il dort !
Pâquerette, pâquerette,
L’aile du vent printanier
Va-t-elle le balayer ?
Pâquerette, pâquerette,
Qui rêves près du sentier,
Je te le souhaite.
Philéas Lebesgue
4 commentaires -
Par Pestoune le 13 Février 2017 à 21:00
Les arbres se sont habillés de couleurs pastel,
Jonquilles, crocus ont bravé la fraîcheur du temps,
Que déjà, les oiseaux publient leurs noces dans le ciel.
Neiges et froidures sont parties : " vive le Printemps ! "
Immense symphonie, où des millions de fleurs,
Se mélangent en un jour, aux bourgeons de velours
D'un coup de baguette magique : le ciel sort ses couleurs
Pour éblouir nos yeux, il devient troubadour.
Dans un ballet de cabrioles fantastiques
Les oiseaux dansent, s'accouplent et préparent leur nid,
Guidés par une force invisible et mystique,
Leur chant monte en hommage : au Maître de Symphonie.
Les oiseaux se sont embrassés sur les branches,
Et des angelots coquins ont ajusté leurs flèches...
Etrange ! tout ce que le Printemps en un jour change !
Les arbres se sont habillés de couleurs pastels,
Tandis que sous leurs branches les amoureux de mèche,
Se content fleurette quand roucoulent les tourterelles.
Jean-Claude Brinette
2 commentaires -
Par Pestoune le 29 Janvier 2017 à 20:31
Voici venir l'Hiver, tueur des pauvres gens.
Ainsi qu'un dur baron précédé de sergents,
Il fait, pour l'annoncer, courir le long des rues
La gelée aux doigts blancs et les bises bourrues.
On entend haleter le souffle des gamins
Qui se sauvent, collant leurs lèvres à leurs mains,
Et tapent fortement du pied la terre sèche.
Le chien, sans rien flairer, file ainsi qu'une flèche.
Les messieurs en chapeau, raides et boutonnés,
Font le dos rond, et dans leur col plongent leur nez.
Les femmes, comme des coureurs dans la carrière,
Ont la gorge en avant, les coudes en arrière,
Les reins cambrés. Leur pas, d'un mouvement coquin,
Fait onduler sur leur croupe leur troussequin.
Oh ! comme c'est joli, la première gelée !
La vitre, par le froid du dehors flagellée,
Étincelle, au dedans, de cristaux délicats,
Et papillotte sous la nacre des micas
Dont le dessin fleurit en volutes d'acanthe.
Les arbres sont vêtus d'une faille craquante.
Le ciel a la pâleur fine des vieux argents.
Voici venir l'Hiver, tueur des pauvres gens.
Voici venir l'Hiver dans son manteau de glace.
Place au Roi qui s'avance en grondant, place, place !
Et la bise, à grands coups de fouet sur les mollets,
Fait courir le gamin. Le vent dans les collets
Des messieurs boutonnés fourre des cents d'épingles.
Les chiens au bout du dos semblent traîner des tringles.
Et les femmes, sentant des petits doigts fripons
Grimper sournoisement sous leurs derniers jupons,
Se cognent les genoux pour mieux serrer les cuisses.
Les maisons dans le ciel fument comme des Suisses.
Près des chenets joyeux les messieurs en chapeau
Vont s'asseoir ; la chaleur leur détendra la peau.
Les femmes, relevant leurs jupes à mi-jambe,
Pour garantir leur teint de la bûche qui flambe
Étendront leurs deux mains longues aux doigts rosés,
Qu'un tendre amant fera mollir sous les baisers.
Heureux ceux-là qu'attend la bonne chambre chaude !
Mais le gamin qui court, mais le vieux chien qui rôde,
Mais les gueux, les petits, le tas des indigents ...
Voici venir l'Hiver, tueur des pauvres gens.
Jean Richepin
2 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique