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Par Pestoune le 25 Novembre 2014 à 22:49
Faire sans cesse l’effort de penser
à qui est devant toi,
lui porter une attention réelle, soutenue,
ne pas oublier une seconde
que celui ou celle avec qui tu parles
vient d’ailleurs, que ses gouts,
ses pensées et ces gestes
ont été façonnés par une longue histoire,
peuplés de beaucoup de choses et
d’autres gens que tu ne connaitras jamais.
Te rappeler sans arrêt que celui ou celle
que tu regardes ne te doit rien.
Cet exercice te conduit
à la plus grande jouissance qui soit:
Aimer celui ou celle qui est devant toi,
l’aimer d’être ce qu’il est, une énigme,
et non pas d’être ce que tu crois,
ce que tu crains, ce que tu espères,
ce que tu attends, ce que tu cherches,
ce que tu veux."
Christian Bobin
auteur du fond d'écran tiré de sa Sculpture figurative : L'Artiste--- Emma sculpteur-graphiste4 commentaires
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Par Pestoune le 23 Novembre 2014 à 20:10
Avec sa queue en panache, ses petits yeux en boutons de bottine, l’écureuil ce petit mammifère, le plus souvent roux sous nos contrées, attire la sympathie des petits et grands. Nombreux sont les poètes qui l’ont célébré. Voici un poème de Fernando Arrabal
Bel écureuil couleur d'été
Toi qui n'es que légèreté
Vêtue des rousseurs du soleil;
Toi qui vois s'enfuir le sommeil
Car tu n'es fait que pour l'envol
Et touches à peine le sol;
Toi qui dois ton nom à ta queue
Qui dessine son ombre bleue
Pour protéger de son panache
Ton dos éclatant et sans tache;
Comme il en coûte au rimailleur
Qui cherche pour toi le meilleur
Parmi la crème des louanges
Et te voudrait comme les anges
Bondissant de joie jusqu'au ciel
Toi l'écureuil couleur de miel;
Comme il lui coûte de trouver
Lorsqu'il se surprend à rêver
De chanter ta grâce enfantine
En une petite comptine
Des mots qui finissent en euil
Sans jamais évoquer le deuil.
Bel écureuil couleur de feuille
D'automne : ô dieux, faites que veuille
L'été un peu se prolonger
Quand ta fourrure fait songer
Aux derniers rayons de septembre
Mon bel écureuil couleur d'ambre !
Poèmes polymorphes
https://www.youtube.com/watch?v=0bA4gb57dN4
Un extrait du film de Cyril Barbançon : Nain rouge, une vie d’écureuil
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Par Pestoune le 7 Novembre 2014 à 22:03
Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit,
Car chaque solitude a son propre mystère :
Les bois ont donc aussi leur façon de se taire
Et d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit.
On sent dans leur silence errer l'âme du bruit,
Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière.
Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manière
Selon ses souvenirs l'éprouve et le traduit.
La nuit des bois fait naître une aube de pensées ;
Et, favorable au vol des strophes cadencées,
Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort.
Et le cœur dans les bois se donne sans effort :
Leur nuit rend plus profonds les regards qu'on y lance,
Et les aveux d'amour se font de leur silence.
René-François Sully Prudhomme.
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Par Pestoune le 5 Novembre 2014 à 22:05
J’ai prié le ciel, parfois même j’ai pleuré
Je me demandais si j’allais continuer
Je me rappelle que partout où j’allais
Je me sentais seul tout à fait
Peu importe ce que je faisais, je regrettais
C’était seulement des échecs que j’avais
Rire ne m’aidait plus en aucun point
J’avais peur en pensant au lendemain
Une nuit pourtant, j’ai fait de beaux projets
J’ai rêvé que le bonheur m’accompagnait
Que je pouvais repartir, tout reconstruire
Quelque chose qui allait me convenir
Il y avait de belles choses à vivre
Et mes problèmes j’allais les voir mourir
Il y avait plein de choses à visiter
Tellement de gens sympas à rencontrer
Je pouvais écouter de la belle musique
Ne voir de la vie que son côté magique
Je pouvais aussi lire, je pouvais écrire
Raconter mon vécu dans un beau livre
Oui, je pouvais prendre soin de moi
Je pourrais sourire comme autrefois
Je me sentais fin prêt à remonter
Le bonheur, j’allais réussir à le trouver
Texte Claude Marcel Breault
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Par Pestoune le 3 Novembre 2014 à 20:29
Homme !
Je suis la chaleur de ton foyer par les froides nuits d’hiver,
l’ombrage ami lorsque brûle le soleil d’été.
Je suis la charpente de ta maison, la planche de ta table.
Je suis le lit dans lequel tu dors et le bois dont tu fis tes navires.
Je suis le manche de ta houe et la porte de ton enclos.
Je suis le bois de ton berceau et aussi de ton cercueil.
Ecoute ma prière veux-tu ?
Laisse-moi vivre pour tempérer les climats et favoriser l’éclosion des fleurs.
Laisse-moi vivre pour arrêter les typhons et empêcher les vents de sable.
Laisse-moi vivre pour calmer les vents et pousser les nuages
et apporter la pluie qui véhicule la vie du monde. Laisse-moi vivre pour empêcher les catastrophiques inondations qui tuent.
Je suis la source des ruisseaux. Je suis la vraie richesse de l’état.
Je contribue à la prospérité du petit village.
J’embellis ton pays par la verdure de mon manteau.
Homme, écoute ma prière
Ne me détruis pas !
(texte ancien d’un sage indochinois)
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