•  

    Faire sans cesse l’effort de penser

    à qui est devant toi,

    lui porter une attention réelle, soutenue,

    ne pas oublier une seconde

    que celui ou celle avec qui tu parles

    vient d’ailleurs, que ses gouts,

    ses pensées et ces gestes

    ont été façonnés par une longue histoire,

    peuplés de beaucoup de choses et

    d’autres gens que tu ne connaitras jamais.

     

    Te rappeler sans arrêt que celui ou celle

    que tu regardes ne te doit rien.

     

    Cet exercice te conduit

    à la plus grande jouissance qui soit:

    Aimer celui ou celle qui est devant toi,

    l’aimer d’être ce qu’il est, une énigme,

    et non pas d’être ce que tu crois,

    ce que tu crains, ce que tu espères,

    ce que tu attends, ce que tu cherches,

    ce que tu veux."

     

    Christian Bobin

    artiste-6-800
    auteur du fond d'écran tiré de sa Sculpture figurative : L'Artiste--- Emma sculpteur-graphiste
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  • Ecureuil
     

    Avec sa queue en panache, ses petits yeux en boutons de bottine, l’écureuil ce petit mammifère, le plus souvent roux sous nos contrées, attire la sympathie des petits et grands. Nombreux sont les poètes qui l’ont célébré. Voici un poème de Fernando Arrabal

     

    Bel écureuil couleur d'été

    Toi qui n'es que légèreté

    Vêtue des rousseurs du soleil;

    Toi qui vois s'enfuir le sommeil

     

    Car tu n'es fait que pour l'envol

    Et touches à peine le sol;

    Toi qui dois ton nom à ta queue

    Qui dessine son ombre bleue

     

    Pour protéger de son panache

    Ton dos éclatant et sans tache;

    Comme il en coûte au rimailleur

    Qui cherche pour toi le meilleur

     

    Parmi la crème des louanges

    Et te voudrait comme les anges

    Bondissant de joie jusqu'au ciel

    Toi l'écureuil couleur de miel;

     

    Comme il lui coûte de trouver

    Lorsqu'il se surprend à rêver

    De chanter ta grâce enfantine

    En une petite comptine

     

    Des mots qui finissent en euil

    Sans jamais évoquer le deuil.

    Bel écureuil couleur de feuille

    D'automne : ô dieux, faites que veuille

     

    L'été un peu se prolonger

    Quand ta fourrure fait songer

    Aux derniers rayons de septembre

    Mon bel écureuil couleur d'ambre !

                                                                   Poèmes polymorphes

     

    https://www.youtube.com/watch?v=0bA4gb57dN4

     

    Un extrait du film de Cyril Barbançon : Nain rouge, une vie d’écureuil

    https://www.youtube.com/watch?v=DAGWGnuDb7o

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  •  

    Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit,

    Car chaque solitude a son propre mystère :

    Les bois ont donc aussi leur façon de se taire

    Et d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit.

     

    On sent dans leur silence errer l'âme du bruit,

    Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière.

    Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manière

    Selon ses souvenirs l'éprouve et le traduit.

     

    La nuit des bois fait naître une aube de pensées ;

    Et, favorable au vol des strophes cadencées,

    Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort.

     

    Et le cœur dans les bois se donne sans effort :

    Leur nuit rend plus profonds les regards qu'on y lance,

    Et les aveux d'amour se font de leur silence.

     

    René-François Sully Prudhomme.

     

    Sans titre 1
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  •  

    J’ai prié le ciel, parfois même j’ai pleuré

    Je me demandais si j’allais continuer

    Je me rappelle que partout où j’allais

    Je me sentais seul tout à fait

     

    Peu importe ce que je faisais, je regrettais

    C’était seulement des échecs que j’avais

    Rire ne m’aidait plus en aucun point

    J’avais peur en pensant au lendemain

     

    Une nuit pourtant, j’ai fait de beaux projets

    J’ai rêvé que le bonheur m’accompagnait

    Que je pouvais repartir, tout reconstruire

    Quelque chose qui allait me convenir

     

    Il y avait de belles choses à vivre

    Et mes problèmes j’allais les voir mourir

    Il y avait plein de choses à visiter

    Tellement de gens sympas à rencontrer

     

    Je pouvais écouter de la belle musique

    Ne voir de la vie que son côté magique

    Je pouvais aussi lire, je pouvais écrire

    Raconter mon vécu dans un beau livre

     

    Oui, je pouvais prendre soin de moi

    Je pourrais sourire comme autrefois

    Je me sentais fin prêt à remonter

    Le bonheur, j’allais réussir à le trouver

     

                              Texte Claude Marcel Breault

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  • Homme !

    Je suis la chaleur de ton foyer par les froides nuits d’hiver,

    l’ombrage ami lorsque brûle le soleil d’été.

    Je suis la charpente de ta maison, la planche de ta table.

    Je suis le lit dans lequel tu dors et le bois dont tu fis tes navires.

    Je suis le manche de ta houe et la porte de ton enclos.

    Je suis le bois de ton berceau et aussi de ton cercueil.

    Ecoute ma prière veux-tu ?

    Laisse-moi vivre pour tempérer les climats et favoriser l’éclosion des fleurs.

    Laisse-moi vivre pour arrêter les typhons et empêcher les vents de sable.

    Laisse-moi vivre pour calmer les vents et pousser les nuages

    et apporter la pluie qui véhicule la vie du monde. Laisse-moi vivre pour empêcher les catastrophiques inondations qui tuent.

    Je suis la source des ruisseaux. Je suis la vraie richesse de l’état.

    Je contribue à la prospérité du petit village.

    J’embellis ton pays par la verdure de mon manteau.

    Homme, écoute ma prière

    Ne me détruis pas !

     

    (texte ancien d’un sage indochinois)

     

    le Président Forêt domaniale de Quers
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