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Par Pestoune le 22 Octobre 2020 à 21:16
Alexander Hairudin – peuples Dayaks (4 millions de personnes-Indonésie)
« Aujourd’hui, cette nature est menacée par la présence de compagnies minières internationales qui détruisent la forêt pour explorer les sous-sols, riches en charbon. Sur d’autres parties de l’île, la déforestation est due à l’exploitation de l’huile de palme à grande échelle. Ces entreprises amènent des conflits, nous envahissent et réclament l’autorité sur nos territoires… »
Paroles des peuples racines – Plaidoyer pour la terre (Extraits)
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Par Pestoune le 21 Octobre 2020 à 21:24
Hervé Soumouna Ngoto, dit Assossa – Peuple Pygmée (500 000 personnes-Gabon)
« Savez-vous que notre peuple puise sa force dans la forêt ? Nous pouvons communiquer avec elle ; parler aux arbres, avec l’air, le vent… Car tout est vivant dans le monde et chaque être a un langage propre. L’arbre vit à travers mon vent et moi à travers le sien ; nous sommes reliés à l’oxygène qu’il dégage, et lui, à l’air que nous expirons. C’est un partage. Notre énergie prend ainsi sa source dans la forêt et il est de notre devoir de la protéger. Car plus nous protégeons la nature, plus la nature nous protège. »
« L’homme blanc et ceux qui veulent les imiter sont orgueilleux face à la nature, ils veulent tout connaître et tout contrôler, c’est cela le problème. Or la nature appartient à celui qui se fait humble. Pour nous, l’humilité n’est pas synonyme de faiblesse. Car plus tu es humble, plus tu acquiers énergie, dynamisme, force et pureté. »
Paroles des peuples racines – Plaidoyer pour la terre (Extraits)
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Par Pestoune le 20 Octobre 2020 à 21:04
Pour revoir les idées reçues sur l'agriculture biologique et comprendre le fonctionnement de celle-ci, pour une fois je vais me faire le relais d'un autre article. Je vous invite à aller finir de lire ce texte passionnant sur le blog de l'auteur.
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L'agriculture biologique autorise-t-elle des pesticides ?
Par Jacques Caplat dans le 11 Octobre 2020 à 12:28La manière erronée, ou pour le moins simplificatrice, dont l'agriculture biologique est présentée dans la plupart des médias, des encyclopédies en ligne ou des textes institutionnels, conduit à un fréquent malentendu à propos des pesticides. Il n'est hélas pas étonnant que ce malentendu soit instrumentalisé par certains éditorialistes au service de l'agro-industrie, qui se délectent à accuser l'agriculture biologique d'utiliser des pesticides dangereux. Pour comprendre la situation réelle, il faut se pencher sur les caractéristiques des pesticides, et distinguer autorisation et utilisation.
Pulvérisateur à dos (photo Rustica)
Quel est le but de l'agriculture biologique ?
Les habitué·e·s de ce blog ont compris que la définition courante de l'agriculture biologique est problématique, car basée sur l'idée fausse qu'il y aurait une agriculture universelle qui serait « avec ou sans chimie », « intensive ou extensive », « industrielle ou paysanne », etc. Depuis 40 ans, des enseignants formés selon une approche réductionniste et découvrant la bio de l'extérieur, des lobbyistes ayant intérêt à nier la diversité agronomique des agricultures, des encyclopédistes que ce sujet dépasse (personne n'est expert en tout), des ministères totalement formatés, et j'en passe, propagent inlassablement l'idée que l'agriculture biologique se définirait comme une agriculture sans produits chimiques de synthèse. Cette caractéristique n'est pas fausse, mais en faire la définition de la bio est exactement du même ressort que de définir un livre comme un assemblage de feuilles de papier. Cela revient à définir un objet à partir d'un détail, exact mais factuel, au lieu d'en expliquer le but et l'usage. Cette désinvolture inexcusable provient d'un ethnocentrisme : cette définition est celle d'un règlement européen récent (1991, soit plus d'un demi-siècle après l'invention de la bio) et ultra-limité dans l'espace (l'Union européenne). Eh, réveillez-vous ! La bio est très antérieure à 1991, elle est présente dans le monde entier, et ce règlement européen réducteur n'est lui-même qu'éphémère, il est le résultat de jeux d'influence politiques et économiques complexes qui peuvent changer demain...
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Par Pestoune le 18 Octobre 2020 à 21:13
Jorge Quilaqueo – Peuple Mapuche (2 millions de personnes- Chili)
« Notre cosmo-philosophie
Que signifie mapuche ? Mapun signifie « terre » et che signifie « gens ». Nous sommes les gens de la terre. Dans le monde mapuche, l’essentiel est d’apprendre à être Terre et à être Soi. Un être connecté à la terre. Vous comprenez ? C’est un long processus. Apprendre à semer, cultiver, protéger, prendre soin de la terre et des animaux ou d’un animal qui dépend de la nature. Quand on comprend ce processus, on comprend ce qu’est « être terre ». Nous devons passer par ce chemin pour ensuite être une Personne. Cette deuxième étape est aussi une longue évolution, exigeante : elle consiste à devenir une personne honorable, respectable, qui ne ment pas, ne vole pas, ne trompe pas … Toutes les personnes ne sont pas une Personne, ni ne se comportent comme telle. Par Personne, nous entendons un véritable être humain, mentalement transformé, révolutionné. Ces concepts font partie de notre philosophie, de notre cosmo-philosophie. Parce que notre savoir et notre sagesse sont en lien avec l’équilibre naturel et l’harmonie de l’être humain.
Personnellement, je vis dans un lieu où la nature est la seule « chose » que l’on écoute. En écoutant le vent, les animaux, les insectes, etc, on crée ainsi de belles pensées, alors que lorsque notre écoute est altérée par d’autres bruits, nous contaminons notre mental. Le silence fait partie de cette sagesse. (…) Nous parlons ainsi de nous équilibrer car nous ne sommes que de passage sur cette planète : pour nous, le concept de mort n’existe pas, nous sommes sur un chemin provisoire. C’est pour celles et ceux qui viennent après nous, que nous devons protéger l’équilibre de la Terre. Il est essentiel de prendre soin de la terre comme elle prend soin de nous. »
« Tous les êtres humains passent par des étapes durant lesquelles nous sommes plus ou moins ouverts à la spiritualité, et parfois nous nous fermons. C’est naturel. Mais ce que nous devons maintenir, c’est l’équilibre. Pour le maintenir, nous devons chercher l’harmonie, et il n’est pas nécessaire d’avoir une fois religieuse, car elle se cherche aussi dans les choses qui nous plaisent. Au mieux, si vous ne croyez en rien, vous allez sourire en voyant un animal et croire en lui. Au mieux, si vous voyez la Lune, vous allez vous sentir heureux, et cela va vous connecter avec cette joie. C’est cela l’Amour ! C’est l’énergie de la Vie, c’est ce que nous appelons l’énergie positive. Si vous êtes une personne d’énergie positive, vous transmettez l’énergie positive, si vous êtes une personne triste, vous transmettez la tristesse. »
Paroles des peuples racines – Plaidoyer pour la terre (Extraits)
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Par Pestoune le 17 Octobre 2020 à 21:06
Mundiya Kepanga – Peuple Huli (70 000 personnes-Papouasie-Nouvelle-Guinée)
« Ces grandes zones de forêt primaire sont des territoires que nos ancêtres ont clairement délimités en plantant certaines espèces pour marquer les frontières de chaque tribu. Ils considéraient que les arbres sont les frères des hommes, qu’ils font partie de notre famille. Par conséquent, nous n’acceptons pas que d’autres personnes pénètrent sur ces terres pour y collecter des ressources ; c’est comme si l’on enlevait des gens de notre tribu. (…)
Nos ancêtres nous ont appris que si les arbres disparaissaient nous disparaîtrions nous aussi. Ils nous ont ainsi conseillé de planter régulièrement des arbres. Dès que j’en ai l’occasion, j’en plante alors deux ou trois par semaine ou par mois. Lorsqu’une femme accouche, on enterre le placenta et on plante un arbre par-dessus. On pourra ainsi observer la façon dont pousse l’arbre et faire un lien avec la manière dont grandit l’enfant ; si l’on arrose l’enfant avec de bons conseils, il deviendra comme un arbre fort et solide. »
« Ce sont les blancs qui ont provoqué le changement climatique en surexploitant la planète, et désormais tout le monde est touché. Parce que ce sont toujours des blancs qui viennent avec des sociétés qui exploitent les terres des autres. Ceux qui coupent le bois chez moi, ce ne sont pas des sociétés papoues, ce sont des entreprises étrangères qui viennent exploiter nos ressources. Je suis étonné qu’ensuite les blancs viennent nous demander comment il faudrait que l’on fasse pour éviter le réchauffement climatique. Je ne comprends pas pourquoi on me pose souvent cette question à moi, alors que ce sont eux qui ont créé ce problème…
J’observe simplement que les Blancs parlent beaucoup à l’occasion de leurs rassemblements autour des problèmes du réchauffement climatique, mais qu’en réalité, s’ils voulaient vraiment régler le problème, ils arrêteraient d’exploiter l’or, le bois, le gaz, tout ce qu’ils ont réé… et ils feraient une loi internationale qu’ils s’imposeraient à eux-mêmes et au monde. Chacun prendrait alors soin de l’environnement sur son propre territoire ; Ce serait sans doute ça la solution. Mais plutôt que de prendre des décisions radicales, ils continuent à discuter durant toutes ces COP 21,22,23,24 pour savoir ce qu4il faut faire ? sans finalement faire quoi que ce soit. »
Paroles des peuples racines – Plaidoyer pour la terre (Extraits)
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