-
Par Pestoune le 15 Janvier 2019 à 22:15
C’était la fin de l’été, avec l’ancien nous étions allés cueillir des framboises dans son jardin, au bas du pays. L’Ancien un peu fatigué, s’était assis sur les pierres du murget. Il faisait chaud, les abeilles bourdonnaient autour de nous, se saoulant aux framboises trop mûres.
Tout à coup, à son habitude, l’ancien laissa tomber quelques mots sibyllins : Ah, ce Gorenflot !
Je me gardais bien de réagir, car il se serait alors fermé comme une huître. Je tournais simplement la tête vers lui, sans rien dire. Oui, poursuivit-il, quel heureux homme. Comme mon mutisme persistait, il sourit, car il savait bien que je bouillais d’impatience, mais c’était là notre jeu. Enfin, il se décida, sortit sa pipe, il la bourra avec soin, se cala à son aise entre les pierres et, prenant ce ton un peu pensif du conteur, il commença.
« Il y a bien des années de cela, venant de Toulouse, un mendiant pénétra au village. Maigre, habillé de haillons, même en cette époque de pauvreté, son aspect inspirait la pitié. Sans doute affamé, il passait de porte en porte, sans recevoir de meilleur accueil qu’un chien. Sur la place, il fit le tour des plus riches maisons, mais l’accueil ne fut pas meilleur et il essuya même quelques moqueries.
Découragé, il prit le chemin d’Arlay. Arrivé à l’orée du bois, il aperçut une fumée qui s’élevait à quelques centaines de pieds de là. Prenant cette direction, il ne tarda pas à découvrir une cabane de bûcheron, faite en rondins. Devant la porte, surveillant son feu, se tenait Gorenflot.
Il était né au village. Jeune encore, il avait été entrainé dans la guerre « hallebardier de la milice ». Suivant les armées, il avait traversé toute l’Europe. Un jour, enfin, il avait pu revenir au pays, mais sans un sou. Depuis, il vivait dans cette cabane, louant ses bras, mais vivant le plus souvent de champignons, de fruits des bois et du miel de quelques ruches. Les enfants l’aimaient bien car il leur racontait ce qu’il avait vu, au loin, dans ces pays étrangers où l’on ne parle pas comme chez nous.
Voyant le mendiant, Gorenflot se leva pour l’accueillir. Il lui tendit de l’eau pour s’abreuver et se nettoyer. Puis il ne tarda pas à lui offrir des noix, des noisettes et du miel. Le mendiant mangea sans dire un mot puis, rassasié, il leva les yeux vers son bienfaiteur et lui sourit.
Gorenflot alors se figea, n’osant croire ses yeux, car dans ce sourire merveilleux luisait tout l’amour du monde. Sa tête se mis à tourner comme s’il s’était trouvé devant un précipice vertigineux. Mais il reprit vite ses esprits et tomba à genoux car il avait reconnu Jésus.
Celui-ci le releva et ils s’assirent et causèrent une partie de l’après-midi. Le soir tombait et Jésus se leva pour reprendre sa route.
- Tu m’as reçu, frère, que pourrais-je t’offrir ? Tu vis heureux.
- Non, répondit Gorenflot, j’ai peur. Quand je m’éteindrai, Seigneur, il n’y aura personne pour suivre mon cercueil et cette pensée m’attriste.
Alors, Jésus, le bénissant, lui dit : « Ne crains rien, tu auras plus d’amis fidèles à ton enterrement que le plus puissant des roi ».
Puis le mendiant reprit sa route vers Arlay et se perdit dans le Grand Bois d’Amont.
Gorenflot resta pensif fort longtemps, qu’avait voulu dire Jésus. Certes il ne mettait pas en doute la parole de notre Seigneur, mais il se demandait quels amis pourraient l’accompagner à sa dernière demeure. Sa crainte cependant avait disparue et il était plus joyeux qu’avant. Les enfants en venaient encore plus souvent et il leur apprenait les secrets des bois : les taches de champignons, les traces des animaux, le chant des oiseaux…
Bien des années passèrent et, un jour de printemps, les enfants le trouvèrent mort, assis, le visage serein, à l’entrée de sa cabane. Ils coururent vite prévenir Monsieur le Curé qui, comme le pauvre Gorenflot n’avait plus de famille, prit la direction des opérations.
Deux jours après le pauvre cercueil montait vers le village tiré par la jument du père Prost. La pauvre Soubise, déjà âgée, n’allait pas bien vite, mais cela n’avait pas d’importance car personne ne suivait le convoi.
A l’église, seul le Curé, les rouges-cottes, les hommes qui avaient porté le cercueil et deux ou trois bigotes étaient là, pendant que Cedot sonnait le glas. Mais d’ami véritable il n’y en avait pas. La messe terminée, les hommes chargèrent le cercueil et, en procession, derrière le Curé, suivis des bigotes, ils se dirigèrent vers la sortie de l’église.
Sur le parvis l’affolement les gagna et ils abandonnèrent Gorenflot pour refluer le plus vite possible dans l’église en refermant le portail avec précipitation. Le cimetière bruissait de milliers, de millions, de milliards d’abeilles. Cedot, le bedot, fin apiculteur, ne comprenait pas ce qui se passait. Au bout de quelques minutes, plus courageux que les autres, il entrouvrit la porte. Tout était calme, il sortit et ne vit rien d’alarmant. Alors la cérémonie reprit son cours et la procession se dirigea vers le fond du cimetière.
Mais là, sur les arbres, les essaims s’étaient formés, les abeilles de Gorenflot l’accompagnaient à sa dernière demeure. A côté d’elles, sur les branches se tenaient les oiseaux et les écureuils des bois, ses voisins et amis.
Jésus avait tenu sa promesse. »
Puis l’ancien se tut, méditant. Après un long moment, en silence, on reprit le travail.
Le soir, à la maison, assis dans son fauteuil, l’ancien fumait sa pipe. Seul une bulle crevant à la surface des gaudes qui migeotaient doucement sur la cuisinière troublait le silence. D’un ton de profonde envie, jaloux même, le vieux laissa tomber « tout de même elles devaient l’aimer pour venir à son enterrement ses abeilles ! Ah, nom de Dieu, qu’il devait être bon dans son cœur ! »
Georges Thoma
(source La Racontotte - Nature et traditions comtoises)
2 commentaires -
Par Pestoune le 20 Décembre 2018 à 21:35
Belle collaboration entre le conteur Fred Pellerin et l'Orchestre symphonique de Montréal, dirigé par Kent Nagano, qui nous offrent un conte de Noël en musique, la « tuque en mousse de nombril ».
" Diplômé en littérature à l'Université du Québec à Trois-Rivières, fils de comptable agréé, Fred Pellerin est devenu «conteur agréable par mégarde» après avoir été bercé par les histoires de sa grand-mère, de son voisin Eugène et de son père. Les histoires de Fred Pellerin sont celles de son village: Saint-Élie-de-Caxton, petit village québécois de la Mauricie, «où les lutins et les fées s’écrasent dans les pare-brises le soir». Anecdotes, potins, rumeurs passent à la moulinette de Fred Pellerin pour en ressortir sous forme de contes pour adultes. La frontière entre réalité et imaginaire est ténue et toute ressemblance avec des personnages ayant réellement existé n’est pas fortuite. Et la force de ce formidable bonimenteur est, sans être démagogique, de nous raconter des histoires… toujours vraies! Fred Pellerin met des enjoliveurs à la surréaliste banalité, brasse notre mémoire collective par ses acrobaties verbales. Fred Pellerin, figure emblématique du conte au Québec, s’est aussi illustré au-delà de nos frontières avec plus de 3000 représentations professionnelles au sein de la francophonie mondiale. "
http://www.fredpellerin.com/biographie
https://www.youtube.com/watch?v=DrQOfoAehi8
votre commentaire -
Par Pestoune le 19 Décembre 2018 à 22:08
Au temps où dieu était en train de créer les animaux, il en avait mis quelques-uns à paître au bord d’un torrent. Jésus arriva et voulut traverser le torrent. Il demanda au renne de le porter sur son dos.
- En récompense, tu pourras te reposer toute la nuit sans avoir à chercher ta nourriture.
Mais le renne s’en alla en disant :
- Je n’ai pas envie de passer une nuit entière sans manger.
Alors Jésus lui dit :
- Tu seras condamné à chercher ta nourriture tout en haut de l’alpage, tu peineras à la chercher sous la neige en hiver, tu perdras tous tes poils, et tu seras poursuivi, attaqué et mis en pièces par les loups, les renards et toutes les autres bêtes, mais pas les lièvres ni les moutons, qui sont tes parents.
Alors Dieu pria l’élan de le faire traverser. Mais lui aussi refusa : il n’avait pas le temps. Et en punition, il fut condamné lui aussi à chercher sa nourriture au prix de grands efforts et à devoir manger l’écorce des bouleaux.
Et quand Dieu demanda l’aide du mouton, celui-ci ne fit que dire njim, njim, njim et continua de paître. Et depuis ce jour, le mouton broute incessamment.
Dieu demanda alors au cheval de lui faire traverser le torrent. Mais le cheval refusa, car ses sabots étaient ronds, et il avait peur de glisser sur les pierres au fond de l’eau. Et en punition, le cheval devint l’esclave de l’homme et porte continuellement un licou.
Mais l’ours, qui avait tout entendu, dit au Seigneur :
- Monte sur mon dos. Certes, mes pattes sont un peu courtes pour traverser le torrent. Mais mes griffes sont pointues, et je pourrai m’agripper aux pierres.
Et en récompense, l’ours a eu la permission de dormir tout l’hiver sans avoir à chercher sa nourriture. Il ne se réveille qu’une fois au milieu de l’hiver pour se retourner et il se rendort aussitôt.
De plus, l’ours a promis de ne jamais attaquer les hommes. C’est pourquoi, si jamais il tue un être humain, il en sera fini de son hibernation.
Aux origines du monde – Contes et légendes de Laponie (Ed Flies France)
1 commentaire -
Par Pestoune le 14 Décembre 2018 à 22:18
Les hommes sont, les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face.
Chaque mur est percé d'une multitude de petits trous où nichent des oiseaux gris et des oiseaux multicolores.
Les oiseaux gris, ce sont les mauvaises pensées et les paroles négatives.
Les oiseaux multicolores, ce sont les bonnes pensées et les paroles positives.
Les oiseaux multicolores, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d'oiseaux multicolores.
Il en va de même pour les oiseaux gris qui ne peuvent nicher que dans des trous d'oiseaux gris.
Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l'un de l'autre.
Appelons-les A et B.
Un jour, A, persuadé que B lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée.
Ce faisant, il lâche un oiseau gris et, du même coup, libère un trou correspondant.
Son oiseau gris s'envole vers B et cherche, pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme.
Si, de son côté, B n'a pas envoyé d'oiseau gris vers A, c'est-à-dire s'il n'a émis aucune pensée négative, aucun de ses trous gris ne sera vide.
Ne trouvant pas où se loger, l'oiseau gris de A sera obligé de revenir vers son trou d'origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira par ronger et détruire A lui-même.
Mais, imaginons que B a, lui aussi, émis une mauvaise pensée.
Ce faisant, il a libéré un trou où l'oiseau gris de A pourra entrer afin d'y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction.
Pendant ce temps, l'oiseau gris de B volera vers A et viendra loger dans le trou libéré par l'oiseau gris de ce dernier.
Ainsi les deux oiseaux gris auront atteint leur but et travailleront à détruire l'homme auquel ils étaient destinés.
Mais une fois leur tâche accomplie, ils reviendront chacun à leur nid d'origine, car il est dit:
« Toute chose retourne à sa source».
Le mal dont ils étaient chargés n'étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire.
L'auteur d'une mauvaise pensée, d'un mauvais souhait ou d'une malédiction, est donc atteint à la fois par l'oiseau gris de son ennemi et par son propre oiseau gris, lorsque celui-ci revient vers lui.
La même chose se produit avec les oiseaux multicolores :
Si nous n'émettons que des bonnes pensées envers notre ennemi alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaises pensées, ses oiseaux gris ne trouveront pas de place où loger chez nous, et retourneront à leur expéditeur.
Quant aux oiseaux multicolores porteurs des bonnes pensées que nous lui aurons envoyées, s'ils ne trouvent aucune place chez notre ennemi, nous reviendront chargés de toute l'énergie bénéfique dont ils étaient porteurs.
Ainsi, si nous n'émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être.
C'est pourquoi il faut toujours bénir, et ses amis, et ses ennemis.
Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour accomplir sa mission d'apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l'autre, avec tout le bien dont elle était chargée.
Adapté d'une histoire de Tierno Bokar Salif Tall, citée par Amadou Hampâté Bâ dans «Tierno Bokar, le sage de Bandiagara», Éditions Seuil, 1980
2 commentaires -
Par Pestoune le 12 Décembre 2018 à 21:43
Lorsque Jupmele, le Créateur, créa le monde, il le créa bon et beau de toutes les manières. Les montagnes étaient recouvertes d’or et d’argent, les vallées émaillées de fleurs retentissaient de chants d’oiseaux.
La nourriture était abondante. Les arbres portaient non seulement des fruits, mais aussi des rôtis et des fromages, les buissons ployaient sous les baies, et les sources jaillissaient de partout, pleines de lait bien crémeux. Les rivières et les ruisseaux regorgeaient de poissons. L’abondance régnait, et personne ne savait ce qu’était le travail.
Jupmele donna le monde qu’il venait de créer en cadeau à son fils le Soleil, avec mission de bien veiller sur lui du haut du ciel. Là où le Soleil règne, il chasse les ténèbres. On ne connait ni la nuit, ni le froid, ni le malheur.
Et dans ce pays merveilleux vivaient deux frères : Naevi, qui était bon et pieux, et Adtjis, qui était avide, violent et sans scrupules. On raconte que le Soleil appréciait tellement Naevi qu’il lui donna sa fille en mariage et l’appela Naevi-ietnie. En revanche, il donna à Adtjis une épouse qui lui convenait parfaitement : Adtjis-ietnie. Elle venait des enfers et régnait sur toutes les maladies, qu’elle portait partout avec elle dans une besace.
L’univers regorgeait de biens de toutes sortes, dont les hommes profitaient gratuitement. Mais l’oisiveté est mère de tous les vices, et un beau jour Adtjis, pris d’avidité, voulut posséder la terre, et décida de mettre une clôture autour de son bien. Puis il alla trouver Naevi et lui dit :
- Partageons la terre entre nous deux, comme cela nous aurons chacun notre domaine.
- Pourquoi ? demanda Naevi. La terre regorge de biens, nous pouvons en profiter ensemble.
Mais Adtjis tient bon, et Naevi finit par céder.
Un beau jour, Adtjis se dit que sa part était trop petite. En douce, il déplaça sa clôture et empiéta sur le domaine de Naevi. Celui-ci fit comme si de rien n’était.
Quelque temps après, Adtjis se dit avec envie que l’herbe était bien plus verte sur la terre de Naevi. Et il déplaça sa clôture encore plus loin dans les terres de son frère.
Le bon Naevi ne voulait toujours pas se quereller avec son frère.
« Cette fois sûrement, il a assez de terrain » se dit-il, et il le laissa encore une fois empiéter sur ses propres terres.
De sorte que Naevi n’eut bientôt plus qu’une seule source de lait, et juste le petit lopin de terre où se dressait sa cabane pour lui et les siens.
Alors la jalousie rendit Adtjis fou furieux. Il saisit un bois de renne, frappa Naevi à la tête et le tua d’un coup.
Au même instant, un horrible cri retentit, venant de la forêt. Il s’intensifia, donna de l’écho contre la montagne, et toute la lumière disparut. Des silhouettes effrayantes jaillirent de toutes les brèches, des mares et des étangs. Alors Adtjis-ienis, l’épouse d’Adtjis, éclata d’un rire horrible. Elle défit le cordon de sa besace et déversa les maladies sur le monde. Bientôt une odeur de malheur et de mort s’éleva des eaux et des forêts. Les oiseaux cessèrent de voler, les poissons de nager. Les humains commencèrent à se battre. Les hommes erraient dans les campagnes en frappant tout sur leur passage et les femmes tuaient leurs propres enfants.
Voyant que les hommes n’avaient pas supporter de jouir des fruits de la terre sans devoir travailler, le Soleil leur tourna le dos et pleura.
Quand Jupmele réalisa le méfait d’Adtjis, son cœur se remplit de colère et de tristesse. Ses présents n’avaient pas été source de bénédiction pour les hommes. Alors il descendit sur terre. Il fait tarir les sources de lait, ôta les viandes qui poussaient encore sur les arbres et vida les ruisseaux de leurs derniers poissons. Il décida de cacher les fruits de la terre, pour que personne ne puisse désormais en jouir sans un dur labeur.
Il retourna les montagnes et enfouit l’or et les minerais précieux dans leurs profondeurs. Quant à la viande, il la répartit sur le corps des animaux, et ne laissa qu’un tout petit peu de lait dans leurs mamelles. Il donna aux poissons des nageoires et inculqua à tous les animaux la peur des hommes, pour les inciter à s’enfuir à leur approche.
Ainsi, la vie devient de plus en plus difficile pour les hommes. Désormais ils durent travailler et peiner pour survivre.
Mais Jupmele voulut que les hommes se souviennent de Naevi et de l’âge d’or. C’est pourquoi il dota les rennes mâles d’une longue barbiche qu’il appela naevi. Il n’y a rien au monde de plus doux et de plus bénéfique. Les lapons en garnissent le berceau des nouveau-nés, pour leur procurer un sommeil paisible.
Et Jupmele déclara que lorsque les hommes deviendraient aussi bons et pieux que Naevi, ce serait à nouveau l’âge d’or. Tout redeviendrait alors comme avant qu’il ait mis la terre sens dessus dessous.
Quant au Soleil, il veille toujours sur le monde du haut du ciel. Et tant que le Soleil brillera, il y aura de l’espoir pour les hommes…
Aux origines du monde – Contes et légendes de Laponie (Ed Flies France)
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique