• Omair AHMAD -  Jimmy le terroriste

     

    A Moazzamabad, il y avait un jeune garçon qui répondait au nom de Jamaal Ansari, fils de Rafiq Ansari et de Shaista Shabbir, et la route qu’a empruntée cet enfant avait été tracée longtemps auparavant par ses deux parents.

    Ainsi commence l’histoire de Jamaal dit Jimmy le terroriste qui portait l’histoire de sa famille, l’histoire de son quartier musulman au cœur de l’Inde hindouiste des années 1990 et qui un jour de révolte a commis le geste ultime qui lui valut la mort.

    Au cœur de l’histoire nous découvrons le conflit entre la minorité musulmane et les hindous. Jamaal grandit entre son père devenu mollah, la violence, les couvre-feux. On suit la progression de l’enfant, de l’adolescent avant qu’il devienne ce Jimmy le terroriste parce qu’il s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. 

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  • Jean Anglade – Le semeur d’alphabets

    Jean Anglade – Le semeur d’alphabets

    Romain Fougères, un auvergnat né au début du XXème siècle a passé sa carrière comme imprimeur. Alors lorsqu’à l’heure de la retraite on propose à cet homme de lettres de partir installer et enseigner le travail sur des machines d’impression, Romain n’hésite pas. A la veille de son départ, il nous raconte sa vie, celle des siens avant de nous narrer son aventure au Congo.

    Bien que j’aime habituellement Jean Anglade, j’avoue avoir trouvé son livre long et ennuyeux. Il y a trop de thèmes différents ne s’emboitant pas forcément à la suite l’un de l’autre. Dommage, le sujet aurait mérité d’être exploité d’une façon différente.

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    « Pour guérir le monde, il ne suffit pas de se concentrer sur un seul symptôme et de penser que, en le traitant avec une bonne dose d’antibiotique, tout repartira comme avant. Il convient de considérer le monde pour ce qu’il est : un organisme complexe et, qui plus est, atteint de nombreux maux : crise économique et financière, certes, mais aussi crise environnementale, agricole, sanitaire, crise psychologique et identitaire ; crise du sens et des valeurs ; crise du politique, c’est-à-dire du vivre-ensemble, et cela à l’échelle de la planète. »

    Ce livre récapitule tous les maux dont souffre notre monde moderne pour en faire une synthèse sans pour autant tomber dans une vision noire et déprimée de la situation. 

    Cette première partie devrait être lue par tous. Elle apporte un éclairage sur notre quotidien, un regard neuf amenant à la réflexion. Ainsi nous comprenons, par exemple,  pourquoi et comment le flot d’informations de tous genres nous empêche de les contextualiser et nous transforment en spectateurs passifs

    Puis il nous propose des pistes pour redevenir plus humains, retrouver un sens à nos vies. Pour retrouver le sens du bonheur autrement que dans la consommation qui n’apporte qu’un plaisir sommaire et éphémère. Pour retrouver le sens de la solidarité dans un monde d’indifférence et d’individualisme.

    « Par la maîtrise de soi, l’homme parvient à modérer ses désirs, véritable condition du bonheur individuel et de l’harmonie sociale. L’un des drames de notre époque est que la convoitise n’est plus perçue par la majorité comme un vice pernicieux devant être combattu, mais comme un comportement normal, quasiment à encourager.  Encore une fois, c’est toute l’idéologie consumériste, escortée et stimulée par le matraquage publicitaire, qui finit par opérer ainsi un véritable lavage  de cerveau. Tant que nous croirons que bonheur et reconnaissance viendront essentiellement de l’«avoir », il y a peu de chances que nous changions notre regard sur le monde et nos modes de vie. C’est cet état d’esprit, encore largement dominant dans nos sociétés, qui fait que des pères de famille, honteux d’avoir perdu leur emploi et de n’en avoir pas retrouvé, n’osent pas avouer à leurs proches qu’ils sont au chômage, ou que ne plus pouvoir changer de voiture apparaît comme une calamité à de nombreux foyers en difficulté.

    C’est un changement de conscience individuel et collectif qu’il convient donc d’opérer, impliquant le passage d’une logique de l’ «avoir » à une logique de l’ «être ». Apprenons à réorienter nos désirs vers des choses plus simples, vers une qualité de vie qui produise un « mieux être ». La presse populaire en fait ses choux gras : on peut être richissime et très malheureux ; ce que les médias montrent moins, c’est qu’on peut vivre sobrement et être heureux. Parce qu’on prend du temps pour contempler, du plaisir à se promener, à lire, à nourrir des besoins qui ne sont pas matériels, à tisser ou resserrer des liens avec sa famille, ses amis, ses voisins. J’ai dressé dans la première partie de ce livre le portrait de Pierre Rabhi ; c’est à cette philosophie de la « sobriété heureuse » qu’appelle notre philosophe et agriculteur : « Seul le choix de la modération de nos besoins et désirs, le choix d’une sobriété libératrice et volontairement consentie, permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé « mondialisation » »

    « Le deuxième poison (…) c’est le découragement (…) Aujourd’hui par Internet et médias interposés, le monde que nous voyons est celui de la planète entière. Et de ce monde ne nous parviennent que les échos négatifs, puisque, comme on le sait,  les médias parlent essentiellement de ce qui va mal : des assassinats et des actes de barbarie, des tsunamis et des incendies, des pays en proie à de graves troubles économiques et sociaux, des guerres, etc. Pourtant, des milliards d’individus passent des journées heureuses et nous n’en saurons jamais rien. Des centaines de millions d’avions, de bateaux, de trains, de voitures arrivent chaque jour sans encombre à destination, mais nous ne connaîtrons que les accidents. De même les usines en déroute, les forêts qui brûlent, les épidémies, qui fauchent des milliers de vies. Cette vision déformée de la réalité nous procure le sentiment que tout, absolument tout, va de mal en pis, que notre Terre est en permanence au bord du chaos.

    Ce sentiment est exacerbé par le fait que nous sommes réduits au rang de simples spectateurs du monde : nous ne sommes plus acteurs comme hier dans le village, quand nous pouvions intervenir dans les disputes, donner un coup de main au voisin pour sauver ses récoltes, courir avec des seaux d’eau pour éteindre l’incendie d’une grange. Mais que faire face aux guerres civiles en Afrique, aux tremblements de terre dévastateurs en Chine, aux actes de terrorisme perpétrés aux quatre coins du monde ? Nous y assistons par écrans interposés. Nous voyons les forces occultes de la finance se livrer des combats titanesques, des Etats sombrer dans la faillite, des cyclones emporter des dizaines de milliers de vies en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Nous en arrivons à la conviction que ce monde-là est désormais immaîtrisable, qu’il nous échappe totalement, que nous ne pouvons plus rien faire à titre individuel. D’où le sentiment d’impuissance et parfois le désespoir qui nous étreignent face à cette scène du monde dons nous ne voyons que la face ensanglantée, meurtrie, grimaçante et dangereuse. (…)

    Il convient d’abord d’avoir à l’esprit que le monde que nous voyons à travers les médias n’est pas le monde réel, mais un spectacle du monde, quotidiennement mis en scène par les médias selon une partition limitée à la litanie des mauvaises nouvelles. A moins de vivre dans les pires ghettos de misère et de non-droit (ce qui malheureusement concerne encore une trop forte minorité de la population), on peut voir autour de soi que la violence n’est pas omniprésente, qu’il existe plein de gens heureux, positifs, que l’amour, la famille, l’amitié sont des valeurs encore puissantes, que la solidarité s’exprime de mille et une manières. (…)

    « Le regard devient ce qu’il contemple » disait le philosophe antique Plotin. A force de ne regarder que des informations déprimantes à la télévision ou sur le Net, on finit en effet par être déprimé. Sans ignorer les mauvaises nouvelles, regardons aussi et plus encore des programmes positifs, constatons autour de nous que nombre de gens, même placés dans des situations parfois difficiles, manifestent de grandes qualités de cœur et restent attachés à des valeurs fondamentales comme le respect, la justice, le partage.

    Cette attitude positive ne conduit nullement à nier les problème (…) mais permet de les relativiser et de sortir du découragement et de l’attitude passive qu’il provoque. Elle nous redonne confiance pour nous battre, nous impliquer, nous engager. Pour être des acteurs de la guérison du monde. »

     

    Frédéric LENOIR – La guérison du monde

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  • Michèle BARRIERE – Innocent breuvage

     

    Nous sommes en 1536, la guerre entre François 1er et Charles Quint fait rage. Et lorsque le dauphin meurt brutalement, le roi est persuadé que son ennemi a fait empoisonner le jeune dauphin. Un homme est arrêté sur le champ et soumis à la question. Au grand dam de Quentin du Mesnil maître d’hôtel et ami d’enfance de François 1er, car l’accusé est un ami et Quentin est persuadé qu’il est innocent. En ces temps où la médecine balbutie, comment prouver que le dauphin est mort non pas d’empoisonnement mais de cause naturelle. Il espère en un grand médecin, spécialiste des poisons et écrivain à ses heures : François Rabelais. Il part donc sur le champ retrouver l’homme. Hélas les rumeurs, les soupçons sont durs à combattre. De plus une véritable tentative d’empoisonnement à la cour complique la tâche de notre héros.

    Passionnant petit roman où l’on rentre dans les us et coutumes ainsi que dans les cuisines du XVIème siècle.

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  • Baptiste BEAULIEU – La ballade de l’enfant gris

     

    Un jeune interne Jo prend en affection No’ un petit patient de 7 ans atteint de la maladie de l’enfant gris. Tout est bon pour le distraire, lui faire fuir sa réalité et surtout pallier à l’absence de la mère Maria qui ne vient qu’une fois par semaine. Bien sûr tout le monde la trouve indigne comme mère. Et pourtant quand elle est près de No’ une complicité se fait entre les deux. Maria raconte son histoire dans un petit carnet. Elle raconte comme il lui a difficile de se sentir mère, comme elle aurait voulu l’éviter et comment elle a découvert qu’elle était maman.

    Et lorsque l’enfant s’éteint la mère n’est pas là. Et c’est là que la vie de l’interne va être bouleversée. No’ apparait à Jo. Petit fantôme en quête d’une vérité sur ses origines. Jo décide de retrouver Maria pour que le petit garçon puisse enfin trouver la paix. La quête va l’emmener à Rome, puis  à Jérusalem.  La mère indigne ne l’est pas tant qu’elle le paraissait et son histoire reconstituée est bouleversante.

    Un roman qui m’a émue, profondément. La mise en route a été un peu longue. Mais dès que nous entrons dans le cœur de l’histoire, l’émotion est là tout le long. Un superbe livre de cet auteur qui est aussi médecin et blogueur.

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