-
Par Pestoune le 28 Juillet 2024 à 20:55
Christian Krohg 1852-1925) est un peintre, dessinateur, journaliste et écrivain norvégien.
autoportrait
Il était l'un des grands peintres norvégiens du mouvement réaliste, et un fervent défenseur de la justice et de la liberté d'expression. Krohg a peint les membres de la classe ouvrière de la Kristianie des années 1800 avec empathie et un désir de changement.
L'enfant malade
Sa famille s'attendait à ce qu'il exerce la profession d'avocat, comme son père, mais il souhaitait devenir artiste. Christian Krohg a réussi à faire les deux. Après avoir terminé ses études de droit à Kristiania (aujourd'hui Oslo), il s'est rendu à l'académie des beaux-arts de Karlsruhe pour y étudier l'art. Lorsque la plupart des jeunes étudiants norvégiens en art quittent Karlsruhe pour Munich afin de poursuivre leurs études, Krogh suit son professeur, Karl Gussow, à Berlin. Sa rencontre avec la métropole a éveillé sa conscience sociale et l'a incité à s'intéresser aux questions sociales tout au long de sa vie.
Madeleine
Il fait la connaissance du philosophe et écrivain danois Georg Brandes (1842-1927), qui lui fait découvrir des écrivains français contemporains tels qu'Émile Zola et contribue grandement à aiguiser sa conscience des problèmes sociaux et politiques.
Krohg visite Skagen pour la première fois durant l'été 1879 et s'y rend à plusieurs reprises au cours des années 1880. Le séjour de Krohg dans ce petit village du Danemark a laissé une impression durable. La plupart des artistes qui ont afflué à Skagen y sont allés pour capturer le paysage et la lumière. Krohg, lui, choisit de peindre les gens qui y vivent et la vie simple qu'ils mènent. Il a tissé des liens particulièrement étroits avec la famille Gaihede et a peint de nombreux motifs illustrant leur vie quotidienne. On y voit les aînés de la famille, Ane et Niels Gaihede, en train de couper du pain, de réparer des filets de pêche ou de se reposer. Leurs enfants et petits-enfants sont représentés en train de dormir, de tresser des cheveux ou de veiller un enfant malade. Krohg est retourné à Skagen à plusieurs reprises.
Au début des années 1880, un groupe de jeunes artistes, écrivains et intellectuels commence à se réunir dans les cafés de la capitale. Ils se rebellent contre la structure sociale dominante et discutent bruyamment de morale, de sexe, de drogue et d'amour libre. Krohg et l'écrivain Hans Jæger sont les figures de proue de ce groupe de « bohémiens de Kristiania ». Les membres du groupe étaient actifs dans la presse, en tant que poètes et romanciers, et Krohg et Jæger fondèrent le journal Impressionisten (L'Impressionniste). C'est là que Jæger présente ses neuf commandements, les règles de vie d'un bon bohémien. L'un des membres du groupe était Oda Engelhart, qui épousa Krohg en 1888. Christian et Oda Krohg furent les parents de l'artiste Per Krohg et les grands-parents de l'artiste Guy Krohg.
En 1886, il publie le roman « Albertine » et en 1888 le roman « Un duel ». A propos d'Albertine, il s'agit d'une jeune couturière qu'il a représenté endormie devant sa machine à coudre. Nous la retrouvons dans l'un des projets les plus importants de l'artiste, l'histoire d'Albertine. Krohg a peint plusieurs scènes de la vie d'Albertine, basées sur des histoires qu'il avait entendues et des personnes qu'il avait rencontrées. Et cela a fini en roman.
Albertine
Entre 1901 et 1909, il vit à Paris et, en 1902, il devient professeur à l'Académie Colarossi. À partir de 1909, il est directeur de la toute nouvelle Académie de peinture et de sculpture d'Oslo jusqu'à sa mort en 1925.
Peintre altruiste, féministe avant l'heure avec des prises de position tranchées, provocateurs. Ces oeuvres, touchant à la morale et à la condition sociale de la femme, sont considérées comme politiquement incorrectes. Son travail est une véritable mission humaniste. Un artiste qui mérite d'être découvert ou redécouvert.
Pour en voir plus
5 commentaires -
Par Pestoune le 23 Juillet 2024 à 20:55
Tout a commencé par un rêve...
Les artistes ukrainiens Anya Stasenko et Slava Leontyev se sont toujours connus. Ayant grandi en Ukraine, leur vie s'est enrichie de livres classiques, de folklore bien-aimé et de rêves visant à capturer l'émerveillement de l'enfance qui vit en chacun de nous.S'appuyant sur les histoires et les souvenirs de toute une vie, elles créent aujourd'hui de minuscules bêtes en porcelaine qui figurent dans le film « PORCELAIN WAR ».
PORCELAIN WAR, lauréat du grand prix du jury du festival du film de Sundance 2024 pour les documentaires.Des personnages débordants de détails minutieux, de couleurs éclatantes, d'une taille oscillant entre 4 et 40 cm. .
Et pourtant ces deux artistes n'ont pas été formés pour travailler à l'art de la sculpture. L'un est graphiste et l'autre est professeur de peinture. S'ils ne sont pas céramistes de formation, leur travail unique est fabuleux.
Pour en voir plus
https://www.youtube.com/watch?v=2hQmZl9eBNQ
4 commentaires -
Par Pestoune le 22 Juillet 2024 à 20:56
Je viens de découvrir ce jeune danseur exceptionnel. Il semble flotter dans les airs. J'aime beaucoup cette nouvelle vague de danseurs et celui-ci est particulièrement doué et brillant. Son nom d'artiste est Bruk Up Smoke ou Vladimir Smoke Pomeshikov.
https://www.youtube.com/shorts/4XCbHD0Tra0
https://www.youtube.com/shorts/64SzM0W_4mc
https://www.youtube.com/shorts/e9xoRs366Fw
3 commentaires -
Par Pestoune le 10 Juillet 2024 à 20:55
les citations de ce texte sont tirées de ce livre : Paroles d'artiste Bill Viola aux éditions Fage
Bill Viola est un vidéaste américain né à New York le 25 janvier 1951. Il s'est notamment illustré par la création d'installations vidéo monumentales comme celle au Grand Palais de Paris en 2014 ol il conviait le public à un voyage initiatique, une expérience sensorielle et intime .
https://www.youtube.com/watch?v=Jg19GwNCJU0
Il se sent comme un peintre qui a inventé une nouvelle palette de couleurs technologiques et numériques pour créer des tableaux en son et en image.
Laissons le raconter son art :
"L'art, pour moi, est une tentative de réveiller l'âme ; une âme que le onde industrialisé dans lequel nous vivons, préfère endormie.
La caméra n'est pas une métaphore de la vision, elle agit plutôt comme une conscience, une attention humaine.
Je peux prendre une image, la regarder, la ralentir... Il y a bien plus d'informations dans un seul moment que l'on pourrait imaginer. C'est pour moi l'aspect le plus important de ce moyen d'expression : il vous donne du temps, il nous REdonne du temps.
https://www.youtube.com/watch?v=9HvypNnEq1g
The Greeting inspiré de la Visitation du peintre maniériste Pontormo. Dans cette installation Viola donne vie à la peinture : sur un écran plat à cristaux liquides, cette œuvre présente les mouvements ralentis de femmes interprétant les personnages du tableau. En 2000, l'installation est présentée dans l'église Saint-Eustache de Paris. En 2001, elle a été la première œuvre d'art vidéo acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York.
Ce que la vidéo peut offrir est notre bien le plus précieux : le temps réel. Le temps réel signifie quelque chose qui existe en ce moment.
Sculpter le temps. Le temps est la matière première du film et de la vidéo. On travaille le temps, on crée des évènements qui vont se déplier sur une pellicule ou une cassette. Cela constitue l'expérience d'un déroulement.
Les caméras capturent les âmes, retiennent les âmes. Voilà une chose essentielle à comprendre à propos de ce médit : il vit, il renferme la vie, suffisamment pour conserver les sentiments, les émotions qui ne vont plus mourir. Ils sont ici et maintenant.
Je crée à partir de la dimension intense. Je ne veux pas voir le monde physique. Je veux voir ce qui se passe à l'intérieur. Sous le corps et au-delà.
En ignorant le côté émotionnel de notre nature, nous avons tourné le dos aux puissantes énergies de notre être, à la source de la plus humaine des qualités, la compassion sans laquelle aucun pouvoir moral authentique n'est possible.
https://www.youtube.com/watch?v=PobXKwTJLfk
The Passing (la transmission) : cette bande vidéo est une réflexion sur la vie et la mort, en réaction aux événements presque simultanés de la mort de sa mère et de la naissance de son deuxième fils. On peut y voir, accompagnés de sons sourds angoissants, des images de son fils, de sa mère agonisant sur son lit d'hôpital, de paysages déserts, de Viola se réveillant en sursaut dans son lit, d'objets tombants au ralenti ou dans l'eau, etc.
Ce film est vraiment une expérience sensorielle bouleversante. On entre dans une perception différente des choses dans laquelle les émotions brutes, les sensations sont exposées. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette vidéo est proche de certaines expériences personnelles et de fait, me touche profondément.
3 commentaires -
Par Pestoune le 7 Juillet 2024 à 20:55
L'artiste finlandais Akseli Gallen-Kallela, de son vrai nom Axel Waldemar Gallén, (1865-1931) était en son temps un héros national et une star internationale.
Après avoir débuté par une peinture réaliste en puisant ses sujets dans la vie rurale, Akseli Gallen-Kallela se forge un style personnel d'inspiration néo-romantique, caractérisé notamment par des contours marqués et des couleurs vives.
Aux alentours de 1900, la Finlande était un grand-duché qui cherchait à s'affranchir de la domination russe. Les représentations de Gallen-Kallela du peuple, des mythes et de la nature finlandaise ont joué un rôle essentiel dans la formation de l'identité nationale.
Parallèlement, son langage visuel moderne, développé dans un dialogue constant entre les sources d'inspiration finlandaises et les influences de centres artistiques tels que Paris, Berlin, Londres et Vienne, lui a valu une renommée internationale.
Il y a des interactions fascinantes dans l'engagement artistique de Gallen-Kallela avec son pays et son peuple, l'épopée nationale finlandaise Kalevala (épopée composée au xixe siècle par Elias Lönnrot, folkloriste et médecin, sur la base de poésies populaires de la mythologie finnoise transmises oralement), l'idée du Gesamtkunstwerk (œuvre d'art totale) et le paysage nordique.
Akseli Gallen-Kallela, les cycles du silence - Culture Prime
https://www.youtube.com/watch?v=u-tgL-f6e4g
6 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique