• Le Bio Business quand le bio devient industriel

    Le Bio Business quand le bio devient industriel

     

    En Europe, nous constatons une croissance de 10% de l’agriculture biologique par an. Or près de la moitié des produits bio sont vendus en grande surface qui privilégie la production industrielle.

    Du coup au royaume bio, rien n’est simple dès lors qu'on a à faire à deux sortes de producteurs bio : les industriels qui travaillent pour la grande distribution contre les traditionnels, petits producteurs.  Car là aussi, ce sont les gros industriels qui s’accaparent toutes les terres. Ils sont cotés en bourse et en plus avec leurs grandes quantités, ils bénéficient des subventions européennes. Ces géants de l’agroalimentaire sont en train de déposséder et de grignoter les petits producteurs qui eux sont empêtrés dans les obligations de certifications.

    Le Bio Business quand le bio devient industriel

    Mais le bio industriel est-ce vraiment de l’agriculture biologique ?

    Comme l’agroalimentaire bio acoquiné avec la grande distribution impose ses lois, on commence par faire preuve de condescendance. La réglementation s’assouplit, les normes sont de moins en moins strictes et certains produits chimiques sont autorisés. La culture devient intensive et avec des monocultures. Nous sommes loin de la production de graines anciennes dans le respect de la terre, bien loin de la permaculture, bien loin de la biodiversité et du respect de l’environnement.

    Et la déviance est la même pour les élevages. Les élevages bio industriels sont des monoélevages. Pour les volailles par exemple, il n’est pas rare de voir dans une « ferme » une production de 75 000 poulets bio. Les œufs bio ne viennent pas de poules en liberté mangeant sainement comme on pourrait l’imaginer, non ils viennent d’élevages intensifs. Bien sûr elles mangent des granulés à base de productions bio mais elles n’ont pas vraiment une meilleure qualité de vie que les poules en batterie.

    Quid des productions saisonnières, aujourd’hui il faut commercialiser des tomates, poivrons, courgettes toute l’année. Alors les légumes de saison entrent en concurrence avec des cultures bio certes mais sous serres et industrielle qui viennent d’Italie, Pays-Bas, Maroc… Une grande partie des fruits et légumes bio vendus en France viennent de ces pays. Pour chauffer, éclairer ces serres, il faut de l’énergie. Pour transporter ces productions, il faut de l’énergie. Pour les réfrigérer, il faut encore de l’énergie. Et le tout produit du C0². L’impact sur le réchauffement climatique est important et négatif.

    Le Bio Business quand le bio devient industriel

    Peut-on contrer les dérives du bio industriel ?

    « Il existe des produits répondant à des critères plus stricts que ceux fixés par la réglementation européenne. Il s’agit, par exemple, des certifications Nature & Progrès, Demeter, Biosuisse, et Naturland. Ils interdisent notamment la culture hors-sol, la possibilité sur une même exploitation de produire simultanément des produits bio et non bio et interdisent un temps de transport des animaux supérieur à quatre heures. Ces cahiers des charges stricts limitent considérablement l’adjonction d’arômes et d’enzymes, quand ils ne l’interdisent pas purement et simplement. Selon les fédérations, les produits contiennent entre 50 et 75 % d’additifs en moins par rapport à ceux qui répondent simplement aux exigences européennes. Vous trouverez ces produits dans les magasins bio spécialisés. La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique  (FNAB) et ses partenaires ont créé la certification privée Bio Cohérence, dont les premiers produits sont commercialisés depuis l’automne 2011. Avec une absence totale d’OGM, une nourriture 100 % bio des animaux d’élevage, et la non-mixité des fermes… le respect du cahier des charges permet d’afficher ce nouveau logo au côté du label AB classique. » (source : http://www.natura-sciences.com/agriculture/bio-industriel-supermarches.html )

    Le Bio Business quand le bio devient industriel

    Et en France ?

    Nous assistons, en France aussi, une purge au sein des acteurs du bio. Nous pouvons prendre le triste exemple de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Laurent Wauquiez, président de région, retire le financement des associations promouvant le bio : Le réseau des Amap, Terre de liens, la Frapna, le rés’OGM Info, etc. Nous assistons ainsi à un démantèlement des aides régionales au réseau paysan. Bref M. Wauquiez va retirer aux acteurs historiques du bio, leur rôle dans le développement d’une agriculture paysanne et locale au profit des industriels de la FNSEA, véritables promoteurs du productivisme. http://mediascitoyens-diois.info/2016/12/laurent-wauquiez-pt-de-region-auvergne-rhone-alpes-confie-la-bio-aux-agro-industriels-2/

     

    Une solution pour lutter contre cette industrialisation : acheter chez des producteurs locaux. Si vous cherchez bien autour de chez vous, vous trouverez forcément un producteur de légumes bio. Alors privilégiez les circuits courts de proximité. Vous permettrez ainsi une juste rémunération du producteur. Vous aurez la satisfaction d’avoir fait travailler un local. Et vous serez assurés de manger plus sain. Et surtout mangez des légumes de saisons. Achetez vos œufs, votre viande chez un fermier près de chez vous. Ils sont de plus en plus nombreux à vendre directement au consommateur. Court-circuitez la grande distribution pour montrer votre opposition au rendement industriel. A terme c’est nous tous qui en paieront le prix si nous ne nous battons pas contre.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=ysZgRKu9z9E

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 18 Mai 2017 à 06:15
    lapinbleu2

    Salut Brigitte !!

    Pour résumer nous retombons dans le même système que la culture traditionnelle, produire plus pour faire encore plus de fric. C'est scandaleux. Produire encore d'avantage sans se préoccuper de la nature (Ne pas demander à la nature plus que ce qu'elle peut nous offrir). Le consommateur a un rôle à jouer, boycotter tous les produits bio des grandes surface. Mais ce n'est pas gagné. Les gens sont demandeurs et ils tombent dans ce piège monstrueux. ça me révolte !! A quand le réveil des citoyens pour refuser ces pratiques malhonnêtes ? Merci Brigitte pour ce partage.

      • Jeudi 18 Mai 2017 à 07:54

        Nous pouvons boycotter les produits de supermarchés et nous diriger vers les labels Nature & Progrès, Demeter, Biosuisse, et Naturland. Mais les prix ne sont certes pas les mêmes. Ou nous pouvons, et ça me parait la démarche la plus juste, nous tourner vers nos producteurs locaux. Et bien sûr, il y a nos jardins.

      • Jeudi 18 Mai 2017 à 08:03
        lapinbleu2

        C'est tout à fait la démarche que j'ai. Merci Brigitte. Bonne journée !!

    2
    Jeudi 18 Mai 2017 à 07:37
    Séverine

    Je ne suis pas étonnée, je le disais à mon mari il y a peu que le bio était encore un truc pour nous faire acheter !

      • Jeudi 18 Mai 2017 à 07:55

        C'est notre choix Sev de nous diriger vers les bons vendeurs comme je l'écrivais dans ma réponse à JC. Nous ne sommes pas obligé de tomber dans leurs pièges. Mais le problème est que les gens ne sont pas informés.

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    3
    Jeudi 18 Mai 2017 à 08:01

    Il y a nos jardins mais aussi nos voisins et eux, je ne sais pas ce qu'ils font

    JP

      • Jeudi 18 Mai 2017 à 12:47

        On peut faire un petit paradis pleins de biodiversité dans nos jardins même si on n'est pas à l'abri d'une contamination dûe aux voisins. Mais ce sera toujours moins que les légumes arrosés de pesticides. Mais là le problème est plus d'ordre environnemental. Lorsqu'on parle d'industrie, ça ne va pas sans pollution. C'est un non sens pour du bio. Le cahier des charges des petits producteurs est tellement lourd que c'est compliqué mais bizarrement pour ces gros, il l'est beaucoup moins.

    4
    Jeudi 18 Mai 2017 à 12:17

    ça fait peur tout ça ... Le label n'est donc plus une certitude?

      • Jeudi 18 Mai 2017 à 12:48

        Non, il ne l'est plus à partir du moment où l'on ne sait pas de quel type de culture sont issus les fruits et légumes.

        C'est désolant, l'argent est roi et salit tout.

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