• Le gaz de schiste

    Le gaz de schiste

     

    On parle beaucoup de gaz de schiste depuis quelques années. Ce serait l’énergie de demain, le sous-sol en regorgerait. C’est l’avenir nous dit-on. Ignorante quant au sujet, je me suis demandé ce que c’était, ce que ça augurait pour demain. Voici un condensé de ce que j’ai trouvé sur le sujet. Après tout, je ne suis peut-être pas la seule à m’y intéresser. C’est de la simple vulgarisation, le B.A BA bref le gaz de schiste pour les nuls. 

     

    Le gaz de schiste, qu’est ce que c’est ?

     

    Le gaz de schiste est un gaz naturel piégé dans une roche rendue imperméable par l’argile qu’elle contient. Ce gaz se trouve à une très grande profondeur. Toute la difficulté est d’accéder à ce gaz pour l’extraire pour ce faire, on pratique des microfissures dans la roche par injection d’eau sous pression mélangée à des additifs. On parle de fracturation hydraulique, technique très coûteuse, demandeuse d’une grande quantité d’eau et polluante, dit-on.

    Enjeux économiques mondiaux du gaz de schiste

    La crise pétrolière, la stagnation de la production du gaz naturel, la croissance de la consommation énergétique mondiale ont incité les états à chercher de nouvelles sources d’énergie. Les réserves de gaz de schiste sont estimées à 206.000 milliards de m³ et à 345 milliards de barils d’huile de schiste. Réparties sur tous les continents sont une manne financière et une promesse d’indépendance énergétique pour les pays exploitants, ainsi qu’une baisse des prix des énergies sans compter l’impact sur l’emploi, bref un eldorado économique du moins à première vue.  L’exploitation à grande échelle du gaz de schiste a démarré dans les années 2000.  Chine, Argentine, Algérie, Etats-Unis, Canada sont actuellement les plus gros détenteurs et exploiteurs de réserve.

     

     

    Impact écologique de l’exploitation du gaz de schiste

    L’utilisation intensive de l’eau douce ou de mer (de 10.000 à 15.000 m3 par puits - l’équivalent de 4 piscines olympique) alors qu’elle devient denrée rare dans le monde, l’utilisation d’additifs (environ 0,5 %), dont on ne connait pas bien la composition, entrainent une défiance de certains pays et de l’opinion publique.  Le nombre important de puits nécessaire à l’exploitation du gaz a aussi un impact sur les paysages.

    Pour cette raison, dans certains pays comme la France, la recherche et la production du gaz de schiste font l’objet en 2013 d’un moratoire.

     

    Peut-on faire autrement ?

     

    La fracturation hydraulique à l’eau est la plus utilisée, car c’est la plus facile à imaginer et à mettre en œuvre. D’autres fluides peuvent être utilisés, tel le propane qui présente deux avantages principaux : il nécessite des volumes dix fois inférieurs à ceux de l’eau et il est entièrement récupéré. D’autres techniques sans fracturation sont à l’étude. Elles s’appuient sur la production spontanée d’eau dans la roche-mère par déshydratation des argiles, augmentation de la fracturation naturelle et sur l’évolution structurale des kérogènes par l’utilisation de procédés de chauffage en milieu souterrain, déjà développés par ailleurs dans l’industrie pétrolière. (cf :Bruno Goffé - SPS n°301, juillet 2012)

    On commence à parler d’une nouvelle forme d’extraction du gaz de schiste, l’extraction exothermique. Bien entendu les concepteurs crient à la méthode révolutionnaire et propre. Attendons d’en savoir plus avant de crier au miracle. Il s’agirait d’une fracturation sèche sans eau, explosifs, additifs chimiques qui utiliserait des composants inertes, non toxiques et non caustiques.  Développée en Chine puis au Texas et destinée au forage dans les régions arctiques la méthode pourrait paraitre rassurante et pleine d’espérance.

    La perforation serait non plus hydraulique mais pneumatique avec le recours à l’hélium qui a la capacité d’augmenter son volume 700 fois lorsqu’il passe du solide au gazeux. L’hélium est donc injecté sous forme liquide dans le sol et sous l’effet de la chaleur naturelle passerait au stade gazeux. L’augmentation de son volume donne une force mécanique assez puissante pour fracturer la roche.

    Impossible pour le moment d’avoir le recul nécessaire pour évaluer l’impact de ce type d’extraction. L’emploi de l’hélium en grosse quantité ne peut-il avoir un impact négatif pour l’atmosphère ? La question est en suspens mais mériterait d’être prise au sérieux.

    Pour compléter l’article, ce documentaire primé et diffusé sur ARTE à voir

    https://www.youtube.com/watch?v=l8MDDMyd_sI

     

    Je vous laisse seul juge quant à cette nouvelle énergie. Pour ma part, je trouve qu’une fois de plus, la planète est mise à mal. C’est sans doute un espoir énergétique mais peut-être eut-il été sage de continuer les recherches afin de trouver des procédés d’extraction les moins agressifs possibles avant de se lancer dans l’exploitation massive.

    « vitesse et précipitation ne font pas bon ménage » dit un adage.

    « Jean-Pierre Dutilleux - Raoni Mémoires d'un chef indienChampagney et l’abolition de l’esclavage »
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