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Jean-Pierre Dutilleux - Raoni Mémoires d'un chef indien
Comment mieux parler de ce livre, qu’en recopiant la 4ème page de garde. Tout y est dit.
Coiffé de sa parure et sous les peintures de chef de guerre, Raoni avait fait sensation, il y a vingt ans, en entreprenant un tour du monde inédit - en 60 jours - avec le cinéaste Jean-Pierre Dutilleux et Corbeau Rouge, le chef sioux nord-américain. Débarquant à Paris, il est alors reçu par le maire, Jacques Chirac, puis par le président François Mitterrand à qui il remet le couvre-chef des guerriers de la tribu des Kayapos (Amazonie). Puis c'est le prince Charles, le roi Juan Carlos en Espagne, le pape Jean-Paul II et de nombreuses personnalités dans 15 pays.
Son message : prendre conscience des valeurs de la forêt amazonienne menacée par les hommes. Chez lui, les chercheurs d'or ("gripeiros") envahissent des territoires grands comme des départements et en chassent les indiens. Raoni se retire dans sa tribu sur une victoire : la délimitation du territoire des Kayapos, le Xingu, une zone grande comme six fois la Belgique. Elle a pu être démarquée grâce aux dons réunis dans le monde entier par les douze fondations qui se sont créées sur son passage.
Vingt ans après de nouveaux problèmes surgissent : la grande réserve est menacée. Même le cacique Raoni âgé d'environ soixante-quinze ans, aussi respecté soit-il par son peuple, a du mal à léguer les valeurs ancestrales aux jeunes générations, dont les plus impatients brûlent leurs illusions dans les lumières des faubourgs de Brasilia.
D'où ces "Mémoires", d'où ce cri.
Raoni raconte placidement sa vie, son combat. Dans son tour du monde rien ni personne ne semble l'avoir impressionné. Ou plutôt tout ça n'a pas d'importance, ce qui compte c'est son combat pour sa terre. Entre la ruée vers l’or, l’extraction de minerais, la culture de la coca, du soja, l’exploitation intensive des bois précieux, l’élevage de bovins, l’Amazonie se meurt. Les conséquences de cette déforestation massive sont dramatiques. Un déséquilibre s’est installé dans ce que l’on appelle encore le « poumon vert de la Terre », tant sur le plan de la faune et de la flore que sur le plan climatique. Une sècheresse s’est installé sur l’Amazonie et les précipitations deviennent de plus en plus violentes entraînant la modification de l’écosystème. Au train où va la dévastation, la forêt vierge aura disparu dans 30 ans, d’ailleurs toutes les forêts vierges de la planète sont en passe de disparaître. Ne nous leurrons pas, nous sommes tous responsables de cette situation, tous quelques soient le coin du monde dans lequel nous habitons et la solution ne peut venir que de nous tous, ensemble et le temps presse.
Une interview de Raoni
http://www.youtube.com/watch?v=LENj7FTd4M4
Pour le reportage suivant, ne manquez pas de cliquer sur le plus de l’explication sous la vidéo
http://www.youtube.com/watch?v=A4_lYXDII2Y
Pour info, copié du site Survival http://www.survivalfrance.org/
Barrage de Belo Monte
Une série de méga barrages est planifiée dans le cadre du Programme de croissance accélérée du Brésil, qui tend à stimuler la croissance économique du pays par la construction de gigantesques infrastructures telles que routes et barrages, principalement en Amazonie.
L’ampleur de ces projets menace de détruire d’immenses territoires dont de nombreux groupes indiens, y compris des Indiens isolés extrêmement vulnérables, dépendent pour leur survie.
Le barrage de Belo Monte que le gouvernement brésilien projette de construire sur le Xingu en est un exemple.
Ce barrage, s’il est construit, sera le troisième plus grand au monde, il inondera un immense territoire, assèchera certaines parties du Xingu, détruira la forêt et réduira le stock de poissons dont les Indiens, tels que les Kayapó, les Arara, les Juruna, les Araweté, les Xikrin, les Asurini et les Parakanã, dépendent pour leur survie.
Les moyens de subsistance de milliers d’Indiens qui dépendent étroitement de la forêt et de la rivière seront détruits.
L’afflux d’immigrants dans la région que suscitera la construction du barrage provoquera d’inévitables conflits et introduira des maladies mettant la vie des Indiens en danger.
La FUNAI, le département des affaires indigènes du gouvernement brésilien, a réuni les preuves de la présence d’Indiens isolés dans la région affectée par le barrage. Les Indiens isolés qui ont très peu d’immunité contre les maladies introduites par les étrangers sont ceux qui courent les plus grands risques.
Les Kayapó et d’autres groupes indiens de cette région manifestent contre le barrage depuis que sa construction a été planifiée dans les années 1980.
Dans une lettre adressée au président Lula, les Kayapó ont déclaré : ‘Nous ne voulons pas que ce barrage détruise les écosystèmes et la biodiversité dont nous avons pris soin depuis des millénaires et que nous pouvons continuer à préserver’.
Les Indiens affirment qu’ils s’opposeront au barrage quel qu’en soit le coût et que si la construction a lieu, le Xingu deviendra une rivière de sang.
Le bureau du procureur de la République du Brésil ainsi que de nombreuses organisations locales et internationales appellent à l’annulation de la licence de construction du barrage, invoquant le fait que les études d’impacts environnementaux ont été menées de manière partielle et que les Indiens et les autres populations affectées n’ont pas été consultés de manière adéquate.
Le monde entier doit savoir ce qui se passe ici, il doit se rendre compte à quel point la destruction des forêts et des peuples indigènes signifie sa propre destruction.
Si la construction du barrage a lieu, des milliers d’Indiens perdront leurs foyers, leurs moyens de subsistance et leur vie-même. Pour survivre, les peuples indigènes ont besoin de la terre où ils vivent depuis des siècles et avec laquelle ils entretiennent un lien profond et spirituel.
Aucune mesure compensatoire ne pourra remplacer leur terre ancestrale.
Hélas toutes les oppositions dans le monde n’ont pas abouti. Juin 2011 Mme Dilma Roussef a signé l’autorisation de la construction du Grand Barrage de Del Monte. Au détriment du bon sens, malgré toutes les voix qui se sont levés contre ce projet, il sera construit au détriment les humains et de la planète.
http://www.youtube.com/watch?v=3QtKDXyuoM8
Mais la guerre contre ce fameux barrage n’est pas finie. Une nouvelle décision de justice a suspendu les travaux le 28 octobre dernier. Jusqu'à ce que les magistrats de ce tribunal se réunissent en collège et statuent sur la validité de cette décision, le chantier restera donc au point mort.
Hélas, je crains que face aux enjeux économiques, la survie d’une région même si elle signifie la survie de la planète, ne signifie rien. Encore et toujours, on sacrifie l’être humain sur l’autel de l’argent.
Tags : barrage, indien, monte, raoni, construction, écologie
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