• L’Etranger de Charles Baudelaire

     

    — Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?

    — Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.

    — Tes amis ?

    — Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.

    — Ta patrie ?

    — J’ignore sous quelle latitude elle est située.

    — La beauté ?

    — Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.

    — L’or ?

    — Je le hais comme vous haïssez Dieu.

    — Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

    — J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages !

     

                           Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1869

     

    L’Etranger de Charles Baudelaire

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 24 Septembre 2016 à 21:34

    Encore un beau poème. Merci Pestoune, bonne nuit.

      • Samedi 24 Septembre 2016 à 21:51

        Bonne nuit à toi aussi Renal. Bisous

    2
    Mercredi 28 Septembre 2016 à 18:40
    Séverine

    Ahhhh encore les nuages ! Je me disais aussi que l'étranger n'était pas de Baudelaire, forcément, ici c'est un poème, moi je pensais au livre ! Rhoooooo, faut pas m'embrouiller mes neurones fatigués en ce moment !

      • Mercredi 28 Septembre 2016 à 19:40

        Ton étranger à toi est de Camus. Pardon, pas fait exprès de semer l'embrouille. Je ne le referais plus. Snif

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