Simon 9 ans vit à Paris principalement avec son papa Paul, sa maman étant fréquemment, trop fréquemment en déplacement professionnel au pays des kangourous. Mais très entouré par son père, il vit assez bien cet éloignement jusqu’à ce jour fatidique où il trouve son père enfermé dans le lave-vaisselle. Paniqué, Simon appelle Lola sa grand-mère. On lui dit que son papa est très fatigué, qu’il faut l’hospitaliser pour qu’il se repose. Simon sent bien qu’on ne lui dit pas tout. Cela l’agace lorsqu’on lui dit ou fait sentir qu’il est trop petit, qu’il faut attendre d’être plus grand pour comprendre. C’est maintenant qu’il a besoin de comprendre. Il ne se sent pas si petit que ça, il suffirait juste de lui expliquer simplement. Heureusement à l’hôpital, il rencontre Lili une étrange petite fille. Elle saura lui expliquer la maladie de son papa : la dépression. Elle le guidera pour qu’il sache à quoi s’attendre devant cette apathie de son papa, comment se comporter. Ayant mis des mots sur les choses, Simon apprendra à mieux gérer la maladie de Paul, sa vie. Il aurait besoin de sa maman mais celle-ci ne peut rentrer, toute prise par son métier. Alors c’est seul avec l’aide de Lili, de Lola et de ses amis déjantés qu’il avancera jusqu’à ce qu’une vérité inattendue éclate.

Un magnifique roman, un petit bijou. Un enfant n’est jamais trop petit pour comprendre, il suffit de choisir les mots. Mieux vaut lui expliquer les choses que de le laisser dans l’ignorance, une ignorance qui le fera extrapoler et l’amènera à de mauvaises déductions.  Lui expliquer, lui apprendre à faire face, c’est lui apprendre à grandir. Il n’y a rien de pire pour lui que de s’entendre dire : tu es trop petit, tu comprendras plus tard. Non il n’est pas trop petit, c’est maintenant qu’il a besoin de comprendre ce qui l’angoisse. Il n’y a pas de mauvaises vérités à dire, il y a juste une façon de la dire.

Je crois que l’auteur n’a pas oublié l’enfant qu’il était et c’est là la force de son écrit.