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Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains
"SI TOLLIS LIBERTATEM TOLLIS DIGNITATEM"
"Si tu enlèves la liberté, tu enlèves la dignité"
Saint Colomban
Luxeuil est une ville Haute Saônoise en Franche Comté. Connue bien avant la conquête de la Gaule par les Romains pour ses sources thermales et tirant sans doute son nom du dieu celtique Lussoius, ville prospère à l'époque gallo-romaine, elle s’appelait à cette époque Luxovium. Célèbre pour ses charcuteries fumées, sa dentelle, ses thermes, elle est aussi une ville patrimoine avec une richesse historique, architecturale et spirituelle incontestable. L’abbaye St Colomban participe fortement à l’influence de la ville.
http://www.youtube.com/watch?v=z8ZV_fFw0pA
En 590, saint Colomban, moine venu d’Irlande, décida de fonder un monastère parmi les ruines de l’antique Luxovium, détruite par les Huns au Vème siècle. St Colomban décida de quitter son Irlande natale et de parcourir l’Europe occidentale pour évangéliser la population. Tout le long de son périple, il fonda des abbayes dont le rayonnement ne cesse de s’accroître. Austère, ascète, ce cénobite aussi dur avec lui-même qu’avec les autres, soumettait ses moines à une rigueur ferme, très rude et châtiait les plus petites fautes, car il croyait aux vertus de la pénitence, rajouté à cela l’obligation d’un lourd travail physique pendant 12 heures quotidiennement. On peut affirmer que St Colomban est la source des racines de la chrétienté en Europe. Le plus célèbre de ses monastères est sans aucun doute celui de Luxeuil où affluèrent des moines francs, gaulois et burgondes.. Dès son installation, il édifia une petite église autour de laquelle vinrent se grouper les cellules de ses premiers disciples. Depuis cette époque, les constructions, transformations, d’églises se succèdent toujours sur le même emplacement.
L’actuelle basilique Saint-Pierre continue cette lignée vieille de quatorze siècles.
Les Abbés successifs au cours de l’histoire ont donné au monastère gloire et puissance. C’est son troisième Abbé, l’ermite St Valbert, qui l’emmène au plus haut point de son rayonnement. Bien que peu attiré par les lettres, Valbert a souhaité donner au monastère une renommée littéraire. Peu à peu les moines abandonnèrent les travaux de la terre pour le travail de l’esprit. La règle de St Colomban fut remplacée par celle de St Benoît.
Bientôt, l’abbaye de Luxeuil passait pour être l’une des plus riches et des plus sévères de la Gaule Mérovingienne.
Ce monastère était renommé pour son scriptorium (atelier dans lequel les moines copistes réalisaient des livres copiés manuellement, avant l'introduction de l'imprimerie en Occident. Le terme a quelquefois été repris pour désigner, de nos jours, une salle consacrée aux travaux d'écriture), actif dès le milieu du VIIe siècle, et probablement le lieu de naissance de la première écriture calligraphique en minuscules, avec une ornementation marginale empruntée à la grammaire décorative de l'Irlande. Un de ses manuscrits le plus célèbre est le Lectionnaire de Luxeuil composé à la fin du VIIe siècle.
Lectionnaire de Luxeuil. Manuscrit lat. 9427., f° 144, de la Bibliothèque Nationale.
L’histoire de l’abbaye se poursuivra dans les aléas de l’Histoire. Entre guerre, destruction, elle n’a eu de cesse de se relever. Complètement détruite, elle fut entièrement reconstruite aux XVIIème et XVIIIème siècle.
Sous la domination de Louis XVI, l’abbaye va perdre progressivement ses droits seigneuriaux.
Les bourgeois de la petite ville de Luxeuil avaient conquis dès le moyen âge des franchises qu'ils surent conserver et même étendre. Les habitants des villages de la terre abbatiale restèrent, jusqu'en 1789, assujettis à la condition la plus dure, et l'abbaye devait finir tristement ses jours au milieu des cris de colère et de haine de ces malheureux serfs, opprimés depuis tant de siècles
Mais en 1634, la charge d'abbé commendataire fut supprimée, et Luxeuil fusionna avec la Congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe. À en croire un rapport de la "Commission des Réguliers", rédigé en 1768, la communauté semble être redevenue florissante, et la règle respectée.
Les moines furent chassés après la Révolution. Vendus comme biens nationaux, les bâtiments du monastère ont pour l'essentiel disparu sous la ville actuelle, à l'exception de la chapelle du XIVe siècle, à la superbe architecture gothique, et du cloître et des dépendances conventuelles qui, jusqu'à la Loi sur les associations et à la loi de Séparation des Églises et de l'État en 1905, servirent de séminaire pour l’archevêché de Besançon jusqu’en 1985, et ont été maintenu en état.
Aujourd’hui les illustres bâtiments accolés à la Basilique St Pierre sont occupés par un Centre Pastoral et Culturel (Abbaye St Colomban) et par un collège catholique (Collège St Colomban). La quiétude des lieux chargés d’un passé de prières, la beauté architecturale tout concourt à nous donner une ambiance propice à la réflexion, à la méditation afin de se ressourcer.
Il me reste à évoquer les Grandes Orgues prestigieuses de la Basilique. La première grande orgue de cet instrument a été installée au tout au long du XVIIème siècle. Il s'agit du plus vieil orgue de Franche-Comté, édifié sous l'abbé Antoine de la Baume. C’est depuis le milieu de la nef que l’on a une vue d’ensemble des grandes orgues, dont le buffet constitue l’un des fleurons de l’église. Ce buffet d'orgues sculpté est l’un des plus beaux de la région voire de France. L'ensemble est l'œuvre du sculpteur Jean Dognadec. Pour la plus grande joie des mélomanes, des concerts sont régulièrement donnés où nous avons la joie d’entendre les magnifiques envolées de l’instrument.
http://www.youtube.com/watch?v=JJkZuzQSuEA
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Tags : colomban, luxeuil, siecle, monastere, moine
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Commentaires
bonjour Brigitte , oui merci d'avoir refait car je trouve ton article , photos et infos complet ! moi je n'écris pas beaucoup hi hi ! une jolie ville et on a une belle aire de Ccar , et donc cette abbaye waouh et l'orgue et ... j'aime +++ gros bisous beau dimanche a+