• Theresa Kachindamoto, femme d’exception

    Theresa Kachindamoto, femme d’exception

     

    Theresa Kachindamoto est depuis 2003, cheffe du district du Dezda, une région du troisième pays le plus pauvre du monde selon le FMI, le Malawi. Elle a travaillé, auparavant comme secrétaire dans une université pendant 27 ans, ce qui lui a permis d’ouvrir les yeux sur les méfaits de certaines traditions.

     

    Le mariage des fillettes

    Dans son pays, il est courant que les petites filles soient obligées de quitter l’école pour se marier, parfois même dès l’âge de 9 ans. Une situation qui révolte Theresa qui, bien que cheffe, est aussi une mère et pionnière dans la lutte pour les droits des femmes et des enfants. Elle a décidé de faire contre cet état de fait, son cheval de bataille. Et si elle doit se battre contre les institutions, elle doit aussi le faire contre les familles et une tradition établie depuis longtemps. Et les menaces de mort ne manquent pas et sont loin de la décourager.

     

    Theresa Kachindamoto, femme d’exception

     

    La dot améliore les conditions de vie de la famille

    Au cœur de la pauvreté, la dot que rapporte une fillette offerte en mariage, n’est pas négligeable pour assurer un mieux à la famille et surtout pour éponger une partie de sa dette.

    Les conditions de vie au Malawi sont dramatiques. L’espérance de vie n’y est que de 54 ans, le VIH y fait de nombreux ravages ; en effet 10% de la population est touchée par le virus. Les fillettes mariées subiront les grossesses prématurées avec toutes les séquelles que l’on peut imaginer (1 femme sur 36 mourra en couches), mais aussi la violence conjugale, les abus sexuels.

     

    Le mariage précoce : un droit coutumier

    Le mariage précoce devient la bête noire de Theresa qui met tout en œuvre pour abolir ce que l’on appelle un « droit coutumier » (accord entre les chefs de village et les parents qui permet de contourner la loi et de valider le mariage d’une enfant mineure) car l'âge minimum légal pour se marier est 18 ans.

    La première étape a été de convoquer les 50 chefs adjoint et de leur faire signer un accord qui interdit cette pratique et qui annule tous les mariages déjà célébrés. Et si l’un d’eux refuse d’obtempérer, elle le suspend de ses fonctions. Ainsi pas moins de 850 mariages ont été annulés en trois ans. Mais le combat continue, car il faut convaincre les familles, leur offrir une autre façon de s’en sortir et les amener à autoriser les filles à aller à l’école.

     

    Theresa Kachindamoto, femme d’exception

     

    L’éducation des filles avant tout

    Car on ne cessera jamais de le répéter, c’est par l’éducation que les filles trouveront la force de résister aux traditions faisant d’elles des esclaves.

    Ainsi elle finance les frais de scolarité des filles dont les familles n’ont pas les moyens de le faire. Mais elle invite également des célébrités nationales qui motivent les familles, les filles et aident au financement des études pour les plus démunis. « Si vous envoyez vos enfants à l'école, vous aurez tout à l'avenir » leur dit-elle.

    Et pour l’aider,  un réseau secret de parents, convaincus du bien-fondé de la lutte de Theresa, s’est  constitué qui veille à ce que soient respectés  les accords et signale  tout écart.

     

    Les camps d’initiation sexuelle

    Mais la lutte ne s’arrête pas là. Car il y a au Malawi des camps d’initiation sexuelle où les familles envoient leurs très jeunes filles afin qu’elles perdent la poussière de l’enfance autrement dit afin qu’on leur fasse perdre leur virginité. Il s’agit d’un rituel séculaire qui donnerait aux filles le statut d’adulte. Non seulement elles y perdent leur virginité mais elles y apprennent comment satisfaire un homme. C’est un commerce lucratif qui permet de vendre la virginité des fillettes à des hommes malades qui se persuadent que cela va les guérir ou à des chefs.  (source : http://www.dailymail.co.uk/news/article-2552195/The-sex-initiation-camps-Malawi-ten-year-old-girls-sent-families-lose-virginities.htmlhttp://edition.cnn.com/2014/02/04/health/malawi-girls-initiation/ ).

     

    Theresa Kachindamoto, femme d’exception

     

    Autant dire que la lutte est difficile pour Theresa Kachindamoto, car elle se bat contre les mentalités mais aussi contre le poids de tradition. Elle fait partie des femmes d’exception dont il est bon de parler afin de les sortir de l’anonymat. Son combat est celui de toutes les femmes et elle a besoin du soutien de tous.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 1er Mai 2016 à 22:33

    Bonsoir Pestoune,

    Difficile de se battre contre des coutumes car pour les gens de ce peuple, leurs coutumes sont forcément bonnes puisqu'elles sont celles de leurs ancêtres!!!!

    Il faudra beaucoup de générations pour abolir définitivement cette sauvagerie mais même dans les pays dits "civilisés" la femmes est toujours considérées comme un être inférieur, alors on la bouscule, on la tripote, on lui balance des réflexions à connotation sexuelle, on l'harcèle, on la tabasse et parfois même on la tue!!!!

    Je tire mon chapeau à cette femme pour son courage et sa ténacité!

    Bonne soirée à toi

      • Dimanche 1er Mai 2016 à 23:14

        Pour les femmes le droit de vivre libre est un combat quotidien. Et bizarrement c'est dans les peuples dits primitifs qu'elle a son autonomie et le respect. Dans les sociétés dites civilisées, elle est encore trop souvent vu comme un objet. On entend encore bien trop souvent : "sois belle et tais-toi".

        Non, sois belle et gueule de toutes tes forces pour t'affirmer. Sans la femme, l'humanité serait éteinte. Et que feraient les hommes sans les femmes ?

        Bonne soiirée et bonne nuit Patricia

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