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Pierre Emmanuel - Véronique
Véronique
Quand j’étais jeune dit le poète
Je me sentais juste Je croyais
Qu’il y avait un côté des Justes
Un chœur de lin blanc dont j’étais
J’ai vieilli
J’ai compris que des Justes
Des Indignés
Il y en a toujours sur la scène
Un demi-chœur de chaque côté.
Maintenant je n’ai plus rien à défendre
N’étant ni des leurs ni des leurs
Je n’ai pas le cœur à chanter les Principes
Avec le lyrisme du couperet
Quant à l’honneur les armées se l’annexent
Tant leur en faut qu’il ne m’en resterait
Je ne suis rien Je suis homme
Je suis l’homme tel qu’il se fait
N’importe quel homme
Sans Principes sans Honneur
Anonyme
Ma face est ma patrie
Ma face au lieu de toute injustice
De tout sacrifice
Là où sont seuls victimes et bourreau
Sans leurs grands hommes
Ni leurs grands mots
Où le bourreau se voit dans la victime
Où la victime a honte pour le bourreau
Honteux l’un de l’autre Honteux de moi-même
De mon pays et de mon espèce
Et des grands hommes
Et des mots.
O ma Véronique, ô ma honte
Tends-moi ce drapeau souillé
Ce drapeau de n’importe quel peuple
Pour essuyer la sainte face
La même face
De la victime
Et du bourreau.
Pierre Emmanuel
« Evangéliaire » édition du Seuil
Ste Véronique est la femme qui a essuyé le visage du Christ, lorsque celui-ci montait avec sa croix au Golgotha, recueillant ainsi l'image de la Ste Face sur son Linge.
J'ai rencontré pour la 1ère fois ce poème de Pierre Emmanuel au collège en 3ème. Il m'a aussitôt frappé pour son opposition entre bourreau et victime. Chacun de nous peut devenir bourreau et victime à la fois. Personne n'est exempt de faire du mal, et personne n'est protégé des blessures. Bien sûr de prime abord, ces vers ont été écrit contre les temps de guerre où chacun est l'ennemi de l'autre et pourtant chacun n'est qu'un homme avec son histoire, sa famille, ses amours, ses peines. Je n'ai jamais oublié ce poème, au point de me souvenir encore de la majorité des vers. J'espère que ces quelques vers vous marqueront autant qu'ils l'ont fait pour moi.
Je vous invite à lire cette méditation sur le voile de Véronique de Mgr Alexis Leproux, Vicaire général du diocèse de Paris
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Son voile recouvre le visage de la Charité, y recueillant les marques du sang, de la couronne et des crachats. Ce voile, Véronique le garde précieusement. Comme le suaire retrouvé au tombeau, ce voile est une icône de paix. Il a reçu les traits du visage parfait, un visage certes blessé, humilié et frappé, un visage défiguré mais qui est aussi celui de la bonté parfaite. Sous les injures et sous les coups, pas un instant ce visage ne s’est crispé d’un mouvement de colère ou de haine. On ne trouve, sur ce tissu sacré, aucune marque de révolte, aucun indice de désespoir. Implacable dans sa lutte contre l’esprit du mal, cet homme, Dieu lui-même, est venu chez les siens, rempli de l’Esprit Saint. Il a tenu ferme, résisté aux attaques de l’ennemi. Il demeure indéfectiblement lui-même, confiant et courageux, source de bonté pour ceux dont il prend soin.
Il ne cesse, en ce jour douloureux, de contempler, de soigner et de guérir. Ses bourreaux sont même ceux dont il prend le plus grand soin. Il les regarde avec une espérance qui ne déçoit pas, une intercession sans relâche. Il ne s’agit pas d’un soin visible et immédiat, mais de ce soin qui bouleverse les profondeurs de l’âme, une attention du cœur capable de changer le monde : « Vraiment, cet homme était fils de Dieu » ! Son regard transmet une lueur inédite à ce jour triste et violent. A qui ploie sous le fardeau, sa présence donne le repos. A qui peine sur le chemin, son silence ouvre une communion. Il y a ceux qui s’acharnent contre lui, ceux qui s’enfuient inquiets, ceux qui se tiennent à distance, témoins impuissants de sa persécution. A tous, il annonce les prémices d’un nouveau monde.
Seul, dans la nuit de sa prison, il porte les prisonniers de tous les temps, les criminels et les pécheurs. Sans défense, à l’aube de ce jour sanglant, il met un terme aux ténèbres du mensonge. Seul encore, au milieu de faux-témoins et de soldats, il se fait artisan de paix. Elevé sur le bois, il remet sa vie pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. Jamais il ne se résigne à ne plus aimer. Jamais, et surtout pas en ce dernier jour de sa vie, il ne renonce à transmettre la vie. Sa bonté est son être même, la communiquer sa mission constante. Et tels ces soignants et ces infirmiers, ces médecins des âmes et des corps, tels ces personnes consacrées aux plus fragiles d’entre nous, cet homme révèle la dignité de toute personne, celle dont on prend soin envers et contre tout, celle qui ne compte pas ses forces pour servir et soigner. En ces jours inédits pour notre petite planète, en ce jour singulier où l’on vénère la Croix du Christ, la bonté sans mesure continue de briller sur notre fragile humanité."
https://www.paris.catholique.fr/meditation-pour-le-vendredi-saint.html
Tags : victime, bourreau, face, homme, veronique
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Commentaires
Merci pour ce beau texte tout a fait approprié en cette période de Pâques. Bisous Bisous Joyeuses Pâques
Ce poèmes me fait penser à la prière de la cruche que je partage avec toi, elle me met toujours un peu les larmes aux yeux :
Seigneur, au cas où tu aurais besoin d'un saint,
Je suis venu pour la place : je ferai très bien l'affaire !
Le monde est rempli de gens parfaits :
Certains t'offrent tant de sacrifices qu'ils les notent sur un carnet,
De peur que tu te trompes en les comptant.
Moi, ça m'ennuie énormément, les sacrifices...
Et ce que je t'ai "donné" Seigneur,
Tu l'as toujours pris sans permission...
Tout ce que j'ai pu faire, c'est ne pas trop rouspéter. (...)
Les gens parfaits ont tant de qualités
Qu'il n'y a plus de place en leur âme pour autre chose...
Mais, Seigneur, un Saint, c'est un vase vide :
Tu le remplis de ta grâce et il déborde de ton amour !
Hors, je suis un vase vide... Avec un peu de boue au fond.
Pas très propre, certes,
Mais tu dois bien avoir quelque céleste poudre à récurer.
Et à quoi servirait l'eau de ton coté,
Sinon à nous laver avant usage ?
Si tu ne veux pas de moi,
Seigneur, je n'insisterai pas.
Réfléchis pourtant à ma proposition, elle est sérieuse.
Quand tu iras puiser le vin de ton Amour,
Rappelle-toi que tu as quelque part sur la terre
Une petite cruche à ta disposition.
(Tiré du mouvement chrétien des retraités de l’Essonne
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Samedi 3 Avril 2021 à 17:41
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5Sandrine MaertenMercredi 14 Avril 2021 à 07:39bonjour ma tite brigitte,
bien des fois à toi j'ai pensé dans ma grande absence tes beaux textes m'ont manqué te mes petits banquisards aussi pardonne moi les fautes de frappe mais en ce moment l'ophtalmo me soigne pour la DMLA j'ai un peu peur mais ne suis plus de la première jenesse enfin arrivera ce qui pourra belle soirée à toi et des sincères bisous monette
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Très beau texte
Que ta journée soit belle