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Méditation du Vendredi Saint : Le voile de Véronique
« Son voile recouvre le visage de la Charité, y recueillant les marques du sang, de la couronne et des crachats. » Une méditation de Mgr Alexis Leproux, vicaire général du diocèse de Paris, pour entrer dans le mystère de la Passion.
Son voile recouvre le visage de la Charité, y recueillant les marques du sang, de la couronne et des crachats. Ce voile, Véronique le garde précieusement. Comme le suaire retrouvé au tombeau, ce voile est une icône de paix. Il a reçu les traits du visage parfait, un visage certes blessé, humilié et frappé, un visage défiguré mais qui est aussi celui de la bonté parfaite. Sous les injures et sous les coups, pas un instant ce visage ne s’est crispé d’un mouvement de colère ou de haine. On ne trouve, sur ce tissu sacré, aucune marque de révolte, aucun indice de désespoir. Implacable dans sa lutte contre l’esprit du mal, cet homme, Dieu lui-même, est venu chez les siens, rempli de l’Esprit Saint. Il a tenu ferme, résisté aux attaques de l’ennemi. Il demeure indéfectiblement lui-même, confiant et courageux, source de bonté pour ceux dont il prend soin.
Il ne cesse, en ce jour douloureux, de contempler, de soigner et de guérir. Ses bourreaux sont même ceux dont il prend le plus grand soin. Il les regarde avec une espérance qui ne déçoit pas, une intercession sans relâche. .... lire la suite ici ....
Et je ne peux pas ne pas vous partager ce poème que j'avais appris adolescente et que je n'ai jamais oublié, tellement il m'a marqué, ce poème de Pierre Emmanuel
Véronique
Quand j’étais jeune dit le poète
Je me sentais juste Je croyais
Qu’il y avait un côté des Justes
Un chœur de lin blanc dont j’étais
J’ai vieilli
J’ai compris que des Justes
Des Indignés
Il y en a toujours sur la scène
Un demi-chœur de chaque côté.
Maintenant je n’ai plus rien à défendre
N’étant ni des leurs ni des leurs
Je n’ai pas le cœur à chanter les Principes
Avec le lyrisme du couperet
Quant à l’honneur les armées se l’annexent
Tant leur en faut qu’il ne m’en resterait
Je ne suis rien Je suis homme
Je suis l’homme tel qu’il se fait
N’importe quel homme
Sans Principes sans Honneur
Anonyme
Ma face est ma patrie
Ma face au lieu de toute injustice
De tout sacrifice
Là où sont seuls victimes et bourreau
Sans leurs grands hommes
Ni leurs grands mots
Où le bourreau se voit dans la victime
Où la victime a honte pour le bourreau
Honteux l’un de l’autre Honteux de moi-même
De mon pays et de mon espèce
Et des grands hommes
Et des mots.
O ma Véronique, ô ma honte
Tends-moi ce drapeau souillé
Ce drapeau de n’importe quel peuple
Pour essuyer la sainte face
La même face
De la victime
Et du bourreau.
Pierre Emmanuel
« Evangéliaire » édition du Seuil
La Sainte Face ou le Voile de Véronique,
oeuvre de Francisco de Zurbarán 1658
Musée national de la sculpture
Valladolid
Tags : visage, voile, bourreau, veronique, jesus, vendredi, saint
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Commentaires
merci pour ton article
et pour cet écrit
bonne journée
kénavo