• La Sieste de José-Maria de Hérédia

    La Sieste

    Pas un seul bruit d'insecte ou d'abeille en maraude,
    Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
    Où le feuillage épais tamise un jour pareil
    Au velours sombre et doux des mousses d'émeraude.
    Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
    Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
    De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
    Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude.

    Vers la gaze de feu que trament les rayons
    Vole le frêle essaim des riches papillons
    Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves;

    Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
    Et dans les mailles d'or de ce filet subtil,
    Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.

     

                                                 José-Maria de Hérédia

     

    La Sieste  de José-Maria de Hérédia

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Avril 2020 à 14:36

    José Maria de Hérédia, je ne l'avais plus lu depuis mon adolescence, je l'adorais ainsi que quelques autres.

    Merci Brigitte pour ce petit moment poétique,

    Annie

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