• La pommade magique du pixie

     

    Une vieille sage-femme de grande expérience vivait autrefois près de Holne Par une sombre nuit d’orage, elle était déjà couchée quand, après quelques heures de sommeil, elle fut réveillée par des coups violents frappés à sa porte. Comme elle était sage-femme, elle était habituée à ce genre d’appel ; cependant, quelle ne fut pas sa surprise quand, ayant ouvert son huis, elle trouva un pixie aux yeux bigles !

    Celui-ci lui demanda avec insistance de la suivre car sa femme avait besoin de ses services sur-le-champ ; sans lui laisser prononcer un mot, il la fit monter sur son cheval, qui était noir comme le charbon et partit dans la nuit en faisant feu des quatre fers. Enfin, ils arrivèrent devant une minuscule chaumine, où l’épouse du pixie était en travail : l’enfant ne tarda pas à naître et la mère demanda à la sage-femme d’oindre les paupières du nouveau-né avec un certain onguent, qu’elle lui tendit. La sage-femme obéit, bien curieuse de savoir la raison de cette demande. Profitant d’un moment d’inattention de ses hôtes, elle s’en enduisit la paupière droite ; sur l’heure, tout changea elle n’était plus dans une chaumine misérable mais dans une imposante demeure, et la mère et l’enfant semblaient avoir la taille normale des mortels. Stupéfaite, elle se tint coite et laissa la pixie la raccompagner chez elle.

    Quelques jours plus tard, elle se rendit au marché de Moreton-hampstead pour faire des courses. A sa grande surprise, elle revit là le pixie bigle, qui volait effrontément différents objets sur les éventaires. Elle décida de lui demander des nouvelles de sa femme et de son enfant, mais à peine eut-elle posé la question qu’il la dévisagea d’un air stupéfait, et lui demanda si elle le voyait. La sage-femme répondit par l’affirmative, en précisant qu’elle se rendait bien compte de ce qu’il était en train de faire Tout de suite, le pixie poussa un cri : « La pommade ! La pommade ! » et il lui demanda avec quel œil elle le voyait.

    « Avec l’œil droit, sans doute, répondit-elle.

    - Dans ce cas, continua le pixie en fureur, voici pour t’apprendre à te mêler de ce qui ne te regarde pas ! »

    et d’un coup violent, il l’éborgna : jusqu’à sa mort, la pauvre femme ne recouvra jamais la vue de son œil droit.

     

    John Pegg

    extrait de « Les contes du Petit Peuple »

    de Pierre DUBOIS

     

    Les Contes du Petit Peuple - ANTHOLOGIE - Fiche livre - Critiques -  Adaptations - nooSFere

    « Les pouvoirs cachés des arbresMesurer le temps au Moyen Âge »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Vendredi 13 Mai 2022 à 06:38

    Et bien, elle n'a pas eu de chance, la pauvre ! 

    Très bonne journée et gros bisous.

    2
    Vendredi 13 Mai 2022 à 17:14

    bonsoir brigitte,

    oh mais qu'a t'il fait là sur cette pauvre femme??  bel fin d'après-midi et gros bisous monette

     

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :