• Conférence Christophe Fauré - VIVRE LE DEUIL AU JOUR LE JOUR

     

    Passionnant, réconfortant, cette conférence est à écouter par tous ceux qui sont touchés par le deuil de près ou de loin.  Qu'on perde un conjoint, un enfant, un ami, un parent, un animal, le processus du deuil est le même pour tous. Il permet aussi aux amis de comprendre ce que vit celui qui est en deuil et lui donne aussi les clés pour aider ceux qui vivent la perte cruelle d'un aimé. 

    La perte d’un proche, prévisible ou brutale, est un traumatisme dont les répercussions physiques, psychologiques, relationnelles, sociales et spirituelles se font sentir tout au long de la vie. Le deuil est différent selon la place de la personne que l’on a perdue et la manière dont celle-ci s’inscrit dans notre histoire. Mais dans tous les cas, il est fait d'un amalgame d’émotions et de réactions dont la complexité n’a d’égale que la violence qu’il cause.

    Répondant à des questions fondamentales – comment vivre sans lui/elle ?
    La douleur s’arrêtera-t-elle un jour ? Les autres peuvent-ils comprendre ? – cette conférence, indispensable aux personnes endeuillées et à leur entourage dit et analyse la déchirure.

     

    Qu'est-ce-que le deuil ? 

    Le deuil est un ami. Ce qui fait souffrir ce n'est pas le deuil mais la mort.  Celui-ci n'est pas un état mais le processus de cicatrisation. Il a pour rôle de nous préserver.  

    Faire son deuil n'a aucun sens, ça ne veut rien dire.  Cette expression invoque un début et une fin. Or il n'y pas de fin, le manque sera toujours là.  

    Le processus met  la peine, la douleur à sa juste place dans notre vie. 

    On n'oubliera jamais. Le lien avec la personne qu'on aime, ce n'est pas de la souffrance, c'est de l'amour. Plus on apaise la souffrance, plus on retrouve le lien d'amour. On n'oublie jamais ! 

     

    Qu'est-ce-que le processus de deuil ? 

     

    Le processus de deuil c'est préserver le lien en apprivoisant la souffrance

     

    C'est donc un processus de cicatrisation.  Ce qui le déclenche, c'est la rupture par la mort du lien émotionnel avec celui qu'on a perdu. 

    Mais c'est un processus d'ultime solitude. Il est impossible que les plsu proches de nous puissent nous rejoindre dans notre solitude.  Même lorsque la perte concerne plusieurs personnes.  Chacun vit son processus à son rythme et il est impossible qu'il puisse être synchrone avec un autre proche. 

     

    Le processus de deuil en 4 étapes. 

     

           * 1ère étape 

    Lorsqu'on perd un proche, lorsqu'il arrête d'être sur terre, son dernier souffle, c'est une idée inconcevable, incroyable pour les proches.  C'est une protection psychique, elle protège de la douleur, c'est une anesthésie émotionnelle qui peut prendre plusieurs mois.  

    C'est là que le rituel des obsèques est important. Il permet à notre esprit de voir qu'il y  a quelque chose de différent. Ce temps signifie qu'il y a un changement de relation avec la personne aimée.  Le rituel (qu'il soit religieux, laïque ou spirituel) aide à la transition vers la seconde étape. 

    Ne pas voir le corps, contrairement à ce qu'on prétend, ne bloque pas le processus de deuil. 

     

           * 2ème étape

    La seconde étape est une phase de fuite-recherche, une phase qui dure longtemps, environ 6 à 18 mois après le décès. 

    C'est une étape qui amène un grand stress parce que c'est le moment où on fuit, où on a besoin de se mettre en mouvement, le besoin de voir son défunt est plus que jamais présent. C'est le moment où on met des photos partout, où on réécoute le répondeur de son téléphone pour entendre encore sa voix. On a besoin de parler de lui tout le temps, de dire son prénom, d'être en lien avec lui continuellement.  C'est un moment normal.  On essaye de continuer le mouvement de la relation. On sait qu'il n'est plus là mais on parle tellement de lui, on regarde tellement de photos qu'à ce moment là on ne va pas si mal. 

    Et puis il y a les signes que beaucoup ressentent, les VSCD (Vécu Subjectif de Contact avec un Défunt ) sont quelque chose de connu et d'étudié.  Ce sont des manifestations très courtes, de l'ordre de quelques secondes qui ne sont pas des hallucinations.  Elles apparaissent dans les 6 - 8 mois après le décès et sont bénéfiques et positives. Mais elles sont indépendantes des liens d'amour vécu avec le défunt. 

    La seconde étape est le temps où on va chercher la personne donc *ce temps là, on ne va pas si mal que ça. 

     

           * 3ème étape 

    C'est l'étape de la prise de conscience qu'il n'y a plus de contact, et que notre aimé est mort, vraiment et définitivement mort.  La perte est irrémédiable. 

    C'est le temps du vécu du manque de l'absence.

    Plus le temps avance, plus on se sent mal, angoissé, de plus en plus seul. Cette étape commence souvent peu avant le 1er anniversaire de la mort et elle va durer longtemps.  Le lien émotionnel va déterminer le vécu du deuil et la durée de cette 3ème étape.  

    C'est l'étape la plus difficile et elle dure plusieurs années. 

     

           * 4ème étape

    C'est la phase de la restructuration. 

    La qualité de cette 4ème étape va dépendre de la façon dont on aura pris soin de nous. Cette étape peut avoir commencé dès la 1ère et se passer conjointement avec les autres.  Elle va durer jusqu'à notre mort. 

    Elle consiste  en : 

         - Une redimension de soi par rapport aux autres. On se rend compte que le coeur est suffisamment grand pour aimer encore. 

            - Une redéfinition de notre rapport avec celui qui nous a quittés. La relation devient intérieure et ne passe plus par les sens. Celui qui est parti a trouvé sa juste place en nous. 

           - Une redéfinition de soi par rapport à soi-même. Comment cet amour vécu m'a façonné.

    Savoir créer les conditions pour faire vivre l'aimer de la façon la plus harmonieuse à travers ce que nous sommes.

    Cette 4ème étape est un potentiel qui porte une vraie promesse. On n'a pas pu éviter la mort, on ne peut pas éviter la souffrance non plus. Alors comment on a pu survivre à ces événements incontournables de la vie ?  Grâce au processus de deuil. Grâce à lui on peut devenir un être  humain meilleur. On le devient grâce ou à cause du décès d'un être aimé.

     

    Comment pouvons-nous aider nos proches en deuil ? 

    D'abord en connaissant le processus de deuil et en acceptant l'idée que le cheminement est long et personnel à chacun. 

    Mais vous avez aussi la possibilité de les aider en posant 3 questions et ouvrant 5 tiroirs.  

           1ère question

    Qui as-tu perdu. Parle-moi de lui, d'elle.  Qui était-il ? Raconte-moi votre relation.  

    Sachez que revenir encore et encore à ces questions, ça aide.

           2ème question

    Raconte-moi ce qu'il s'est passé. N'aie pas peur de tout dire. 

    Là encore, ne pas avoir peur d'y revenir encore et encore. 

           3ème question

    Où en es-tu ?   et là sont les 5 tiroirs d'ouverture : 

     - au niveau physique : comment dors-tu ? manges-tu ? as-tu une activité ?

    - au niveau de l'expression de tes émotions : peur, colère, ambivalence

    - au niveau social. L'aide des associations est très utile.

    - au niveau financier : les difficultés sont grandes à ce moment-là 

    - au niveau spirituel (pas nécessairement religieux) chacun a un cheminement spirituel et philosophique tenant du rituel, personnel. 

     

    Conclusion  :

    Le deuil n'est pas un ennemi mais un bienveillant compagnon après la brutalité de la perte que nous avons vécu. 

    Il n'y a pas de deuil pathologique. Ce que nous ressentons, est normal, quoi que puissent en dire les autres. Chacun vit ses différentes étapes en prenant le temps qu'il lui faut. 

    Le deuil ne se termine jamais parce que notre défunt est toujours et à jamais avec nous. 

     

    Je vous invite à écouter Christophe Fauré. Ses explications pleines de bienveillance, font un bien fou. 

     

    https://www.youtube.com/watch?v=C9V7ESltxEs&t=45s

     

     

    Conférence Christophe Fauré - VIVRE LE DEUIL AU JOUR LE JOUR

     

     

     

    « Nous y voilà, nous y sommes. Fred Varga Mohamed Mbougar Sarr - La plus secrète mémoire des hommes »
    Pin It

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Mercredi 31 Août 2022 à 06:45

    C'est vrai que chacun(e) vit le deuil à sa façon... Jusqu'à maintenant, je n'ai "perdu" que des personnes plus âgées que moi (mes parents entre autres, mon père depuis près de 23 ans et ma mère depuis près de 13 ans.... je n'ai toujours pas supprimé le numéro de téléphone de ma mère de mon répertoire sur mon téléphone fixe et sur mon téléphone portable)....

    Très bonne journée et gros bisous.

    2
    Mercredi 31 Août 2022 à 09:02

    C'est très important de respecter les étapes du deuil, et surtout ne pas enfermer sa peine dans le déni. Certains décès sont plus insupportables que d'autres, mais le processus de deuil est toujours à respecter si l'on veut continuer à vivre. Le plus difficile est d'accepter que l'autre ne sera jamais plus là. Petit à petit la douleur se fait plus supportable, mais l'absence, elle, sera toujours là.

    3
    Mercredi 31 Août 2022 à 15:57

    bonjour brigitte,

     cela à fait sx ans au mois de mai le sept plus exctement mais la blessure est toujours béantte et cette plaie il me faudre je pense vivre avec le peu de temps qu'il me reste je t'embrasse brigite monette

     

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    4
    Mercredi 31 Août 2022 à 16:41

    Chaque personne vit le deuil à sa façon...

    Et on ne fait jamais le deuil d'un être cher. Le deuil ne se termine jamais parce que nos défunts vivent en nous... L'année dernière mon papa, il y a 6 ans mon mari... Au 1er janvier ma cousine... Plusieurs amis depuis... 

    Bises du mercredi 

     

     

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :