Caldera explore le monde d’une fillette atteinte de troubles mentaux. Ce court-métrage raconte la lutte des personnes contre la psychose mais aussi contre les effets des médicaments sensés les aider.

J’ai été particulièrement touchée par cette animation, par le regard triste, las et parfois vide de la jeune fille. Le monde de la maladie psychotique est étrange et angoissant. Il oscille entre deux réalités. Une dualité difficile à vivre. Mais difficile à vivre pour qui ? Pour le malade ou pour son entourage ? Pour faire entrer le malade dans le moule d’une pseudo-normalité, on le bourre de médicaments. Ces traitements enlèvent toute velléité mais aussi toute vitalité aux malades, elle leur fait vivre une petite mort pour la plus grande tranquillité des présumés normaux. La différence, quelle qu’elle soit, fait peur et exclut. Il faut bien avouer que ces malades font peur car on ne comprend pas comment ils fonctionnent, car on craint des actes irrépressibles les mettant en danger ou mettant l’entourage en danger.

Le réalisateur a transposé dans ce film le vécu de son père. Il nous explique : « Caldera est inspiré par la lutte de mon père atteint de troubles psychotiques. Dans ses états hallucinatoires, mon père a dansé sur les anneaux de Saturne, parlé avec les anges et fuit ses démons. Sa vie a été à la fois fantastique et hantée, mais invisible aux yeux de la plupart d'entre nous. A travers notre appréciation de la réalité, différente de la sienne, nous faisions aveuglément confiance aux médicaments, nous l'assimilions à notre culture excluante, passant ainsi totalement à côté de sa vérité »

http://www.youtube.com/watch?v=x7QqijTXvaU