• Alexandre Jollien

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    Alexandre Jollien est handicapé… oui, bon, certes mais à part ça ? Et c’est ce à part qui importe, Alexandre Jollien est un écrivain, un philosophe, un homme d’une belle spiritualité, un feu d’artifice de bonne humeur. Sa façon de voir la vie est une clé d’optimisme. Il revendique le droit d’être un homme à part entière, et il a lutté pour être heureux, pour être considéré comme normal. Il a fini par comprendre qu’il n’y avait que le détachement qui le réconcilierait avec lui, avec les autres. A partir de là, il a trouvé la voie menant à la joie.

    Et pourtant lui aussi côtoie la souffrance et voilà ce qu’il en dit : « « On ne perçoit que des bribes de l’angoisse subie par l’autre, de la douleur d’un malade. Si la joie, le bonheur se partagent aisément, la souffrance répugne, elle fait honte, elle isole. S’y greffe alors une autre torture : être jugé, incompris, porter seul un poids trop lourd quand plus que jamais une écoute amicale allégerait le tourment. Se mettre à la place du souffrant, voilà un exercice ardu. Rien n’est pire que la résignation béate des fatalistes qui, devant la souffrance des autres, se voilent les yeux et ne font rien, de ceux qui, condamnant les victimes, ont tôt fait de les taxer d’incapables et oublient que la souffrance pèse, alourdit, engourdit. Trop souvent elle anéantit. Avant d’accuser la victime et prétendre qu’elle se complaît dans la souffrance, peut-être convient-il de s’assurer si ce que l’on qualifiait de complaisance ne relève pas d’un désespoir abyssal. Prisonnier de la douleur, on perd aisément l’espérance et la force requises. Et chacun peut sombrer du jour au lendemain. Se peut-il que la routine, les creux du quotidien privent de l’essentiel : savoir pourquoi lutter, connaître sa raison d‘être ? Doit-on comprendre que trop de lutte épuise et tue ? »

    “Le Métier d’homme” (Le Seuil, 2002). »

    Bien que la souffrance soit inacceptable, on ne peut parfois y échapper. Alexandre Jollien nous fait comprendre qu’on peut la sublimer, la rendre utile. Qui mieux qu’un souffrant peut comprendre ce qu’est la souffrance. Elle donne une connaissance, car grâce à elle ou à cause d’elle on perçoit des choses dans la vie que l’on n’aurait jamais perçues autrement. Cette lutte quotidienne contre la souffrance ne donne d’autre alternative pour bien vivre que de garder l’espérance. Il semble paradoxal de constater que les grands souffrants ressentent une authentique joie de vivre et nous devrions en prendre exemple.  

    « Les faibles me montrent que tirer profit de la souffrance, c’est d’abord profiter, jouir de la vie. Célébrer ce qui en fait le prix ».

    « Si je me sens impuissant à l’endroit de ma propre souffrance, l’aide que je reçois m’invite à prêter attention aux blessures de ceux que je rencontre. Ainsi *l’algodicée requiert ce va-et-vient salvateur»

                             *L’algodicée signifie la connaissance par la souffrance.

     

    Un témoignage d’Alexandre Jollien où il parle des grandes étapes de sa vie, de ses souffrances, de ses cicatrices, de ses espoirs…  Un entretien à cœur ouvert où l’auteur s’ouvre totalement. Une formidable leçon de vie pour tous. Une chose à retenir : toute blessure donnée laissera des cicatrices à jamais.

     

    http://www.dailymotion.com/video/x29y23v_un-temoignage-avec-alexandre-jollien_school


    Un témoignage avec Alexandre Jollien par supervielle

     

    Pour la sortie en 2012 de son livre “Petit traité de l’abandon”, Alexandre Jollien est invité à l’émission « Grand Entretien » de François Busnel, sur France Inter. Il aborde avec beaucoup d’intelligence, de sensibilité de l’abandon mais aussi de la spiritualité. Toute la souffrance accumulée, toutes les brimades, moqueries, le regard des autres si pesant… toutes ces expériences malheureuses, il les a regardés en face avec lucidité et a su en faire une force ainsi c’est vers un chemin de sagesse qu’il nous entraîne. Se dépouiller, s’abandonner, accepter de vivre dans son corps quel qu’il soit, c’est se libérer et la joie est possible en toute circonstance.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=HhxZQpUE4oY

     

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  • Commentaires

    1
    renal
    Jeudi 25 Juin 2015 à 08:13
    Un homme profond, et courageux. Moi je partage ces extraits, et toi tu parles de lui. Merci Pestoune.
      • Pestoune Profil de Pestoune
        Jeudi 25 Juin 2015 à 09:11
        Ce qui me touche, c'est la passion avec laquelle il défend son droit d'être comme les autres : un homme avec ses forces et ses faiblesses. Il a su faire de ses faiblesses une force et essaye de nous transmettre ses cheminements intérieurs pour nous aider nous aussi à progresser dans la compréhension de l'autre mais aussi dans notre propre compréhension. Bonne journée Renal
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