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Parfois de François MIGEOT
Parfois
refermant l’instant dans tes yeux
tu partais par éclipses
aux dédales du dedans
divaguer dans les limbes
et revenais en fantômes
à tâtons hanter le présent
Sorti de tes gonds
et fenêtres enfoncées
sans feu ni lieu
tu vivais en absence
au soleil de l’oubli
et chaque jour pour t’escorter
ton ombre s’amenuisant
En vain les mots lancés à tes trousses
et les pronoms pour te reprendre
Ils revenaient piteux
égaré dans la trace
plus une âme qui vive
Partie se noyer au large
de ce matin d’octobre
elle t’exclut du respir
et t’enchâsse dans les dates
tandis que depuis le canot de la vie
on sauve du naufrage ton image
tombée à la mer des mémoires
Les marins meurent
mais persistent les fanaux
car où rien demeure
où rien ne nous reste
que ton froid et la geste des vivants
où tout dire est abus
abus de la vie brève sur la mort éternelle
il reste à veiller l’horizon
Droite flamme blanche
ta silhouette est soufflée
mais l’astre de ta mort
n’est pas encore éteint
François MIGEOT (extrait du recueil « Traces »)
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Commentaires
Punaise ce poème me touche .. chaque mot me parle .Un poème en forme de Patrick , mon frère .
Qu'a du vivre ce poète pour décrire si bien cette errance ...
J'y ai pensé surtout après notre échange d'hier. Le hasard a voulu que ce soit le même jour que ce poème devait être publié. Le hasard ? Je n'y crois pas. Pour moi tout a une raison d'être.