Comment l’administration pénitentiaire transforme de jeunes détenus en fauves et comment elle détruit leur avenir.

Ces jeunes détenus étaient tous des enfants des quartiers d’insécurité, tous sauf un, Benji, jeune étudiant de fac de 17 ans tombé pour 3 g de cocaïne. Une descente aux enfers à laquelle il n’était pas préparé. Il avait écopé de 3 mois de prison avec sursis et se retrouvait après une erreur de retranscription d’une greffière avec une condamnation de 3 mois ferme. La machine judiciaire était en marche, plus rien ne pouvait l’arrêter. Et il se retrouve au cœur d’un monde où la sauvagerie côtoie la violence. Agneau dans la fosse aux tigres, il n’était pas de leur milieu et on le lui faisait payer cher. Alors lorsque la mutinerie éclata, Benji se retrouva sur le toit de la prison avec les plus durs puis enfermé dans le quartier disciplinaire des adultes avec les meneurs. Pas de lit, pas de douche, pas de fenêtre, juste des murs et des barreaux, à l’isolement.

Les meneurs s’appellent Djet, 18 ans tombé pour proxénétisme, racket, trafic de stupéfiant ; Tox, pas de nom, pas de passé, illuminé mystique soupçonné d’avoir voulu empoisonner un réseau d’eau potable ; Métal, condamné pour vol avec violence, tentative d'homicide volontaire, infraction à la législation sur les armes de guerre, et en quartier de sécurité depuis 18 mois.

Chacun de ces 4 jeunes va vivre ce temps au mitard d’une façon différente, de la passivité, à la haine en passant par la folie et la dépression.

Ce roman terrible et pourtant indispensable dénonce les conditions d’incarcération des jeunes. La prison est-elle vraiment la réponse pour lutter contre la délinquance ?  N’entretient-elle pas plutôt cet état de violence et de haine ? Lorsqu’il n’y a plus d’espoir, lorsqu’on vit dans  la promiscuité qui exacerbe les sentiments les plus durs comment espérer que ces jeunes puissent sortir meilleurs de cette épreuve ? Non vraiment pour espérer une réinsertion, la prison n’est pas le meilleur endroit pour un jeune délinquant.