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Maud Lewis artiste folkorique canadienne
La vie de Maud Lewis est fait de courage, de persévérance, d'abnégation. Maud Lewis, née Dowley le 7 mars 1903 en Nouvelle-Écosse, (Canada) est l'une des artistes folkloriques canadiennes les mieux connues dans le monde.
Maud nait avec des malformations congénitales, une forme d'arthrite rhumatoïde juvénile dégénérative lui occasionnant une vie de souffrance dont elle a appris à s'accommoder de façon exceptionnelle. Evidemment la fillette avait une activité réduite. Elle ira à l'école jusqu'à l'âge de 14 ans. Sa maladie ne lui permettant pas de vivre une scolarité normale. Du fait de ses absences lors des crises douloureuses, sa scolarité s'est déroulée un peu plus longtemps que pour les autres enfants.
Néanmoins, ses parents ont accompagné leur fille le mieux possible. Sa maman l'a incité à développer son intérêt pour les arts. Elle a appris à jouer du piano, mais surtout sa maman l'a initiée à l'aquarelle. Celle-ci créait des cartes et des décorations de Noël qu’elle vendait de porte à porte. Au début des année 1920, une amie de Maud, propriétaire d'un salon de beauté, commençait à vendre dans son salon des cartes et des plateaux peints par notre artiste.
Lorsqu'en 1935 puis en 1937 les parents de Maud décèdent, sa vie s'en trouve bouleversée. Elle vivra peu de temps auprès de son frère ainé, Charles avant de se retrouver auprès d'une tante maternelle. Mais elle ne restera pas longtemps chez la tante. Elle découvre une annonce dans un magasin d'un vendeur itinérant de poissons, Everett Lewis, qui cherche une « ménagère (résidente ou non) » pour tenir sa petite maison de Marshalltown à quelques kilomètres de chez sa tante. Everett a été placé très tôt dans un établissement pour enfants sans ressources. Il n'a jamais appris à lire, ni à écrire mais a du travailler durement dès son plus jeune âge. Il est propriétaire de sa toute petite maison (4,11 mètres de façade par 3,66 mètres de profondeur et seulement 4,27 mètres de hauteur à son faîte) à pièce unique avec un grenier qui sert de chambre à coucher et s'absente souvent pour vendre son poisson porte à porte. La seule réponse qu'il reçoit pour son annonce, est celle de Maud. La première rencontre entre cet homme rustre et la jeune femme est difficile mais elle insiste
Ainsi Maud emménage chez Everett, tient son ménage tant bien que mal. Le couple se marie le 16 janvier 1938. Sa vie auprès d'Everett lui fait découvrir un monde de pauvreté qu’elle n’a jamais connu auparavant. Elle n'est pas en capacité dans son état de travailler pour contribuer aux finances du couple. Et très vite, elle ne peut plus non plus faire le ménage de la maison ; ses mains se crispent en des poings serrés, son dos et de son cou se bloquent rendant très difficile la montée les escaliers ou de porter des objets lourds.
Alors Maud se met à faire ce qu'elle sait le mieux faire : peindre. Elle peint les murs, les fenêtres, la façade de la petite maison. Des cartes de voeux, des petits tableaux sur des supports divers. Elle peint beaucoup en hiver et dès la belle saison elle accompagne Everett dans sa tournée en proposant à vendre ces cartes.
Puis elle commence à vendre directement ses œuvres. Au cours des années 1940, elle travaille à la fois sur les cartes et les tableaux, et prend également des commandes, comme une série de volets qu’elle peint pour une famille américaine ayant une maison de vacances dans la région. Everett s'occupe de lui trouver le matériel qu'il lui faut, de la vente. La notoriété de Maud devient de plus en plus grande.
Sa popularité croissante lui permet d'augmenter ses prix, mais de façon dérisoire, d'autant plus que son arthrite lui cause des douleurs constantes, qui sont exacerbées par les conditions restreintes dans lesquelles elle travaille, recroquevillée au-dessus d’une petite table alors qu’elle crée tableau après tableau. Malgré son état de santé, la précarité, les oeuvres de Maud sont pleines de lumières, de couleurs étincelantes et de joie. Grâce à l'essor touristique après-guerre, la petite maison devient le lieu que l'on vient visiter. Le couple ne fait aucune promotion, c'est le bouche à oreille qui fait vite la réputation du talent de Maud. Mais lorsqu'une journaliste indépendante de Halifax, Cora Greenaway, s'intéresse à l'artiste, on assiste à une véritable ruée sur les oeuvres de Maud.
Terrible paradoxe Maud meurt en 1970 dans la pauvreté en jouissant pourtant d’une renommée nationale. Ses oeuvres continuent de susciter de l'intérêt. De nombreuses sérigraphies ont été tirées des tableaux de Maud Lewis. La diffusion à plus grande échelle que des amis bienfaiteurs et des galeristes ont envisagée s’est heurtée à l’insistance de Maud et Everett à maintenir de bas prix pour les œuvres.
Aujourd'hui la maison de Maud et Everett, qui du temps du couple, n’a jamais eu d’eau courante ni d’électricité remise en état, a été au musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, où elle fait partie de l'exposition permanente Maud Lewis. A sa place se trouve un mémorial une sculpture en acier représentant la maison, conçue par l'architecte Brian MacKay-Lyons.
Ce n'est pas un art que j'apprécie habituellement mais j'ai découvert cette artiste dans un film : Maudie qui retrace sa vie. J'ai été infiniment touchée tant par l'histoire que par la personnalité de l'artiste Du coup je vois les oeuvres de Maud Lewis a travers les yeux du coeur. Et elles sont magnifiques
Une petite vidéo où l'on voit Maud, Everett, leur maison au bord de la route et quelques oeuvres
https://www.youtube.com/watch?v=AVNnEoGBcio
Tags : lewis, maud, canadienne, artiste, folkorique
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Commentaires
1Rose63Jeudi 11 Mai 2023 à 21:49Maigre l’endurance dont elle a fait preuve je suis admiratrice de ces personnes talentueuses Bonne soiréeRépondreMalgré ses problèmes de santé, elle était "lumineuse".... comme ses jolis tableaux !
Très bonne journée et gros bisous.
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