• Les enfants ouvriers dans le textile au 19ème siècle

    Les enfants ouvriers dans le textile au 19ème siècle

     

    Une exploitation révoltante des enfants de l’ère industrielle.

    Entre 1840 et 1850, selon la Statistique générale de France, il y a 143.665 enfants travaillant dans la grande industrie dont 93.000 dans le secteur textile, pour une main d'œuvre totale de 1.055.000 ouvriers. Rien que dans les Vosges sur les 49 usines de filage et de tissage, 1856 enfants y travaillaient, doit 23% de la main d’œuvre textile globale et 83% de la main d’œuvre enfantine du département.

    Leur petite taille, leur agilité, leur habileté en plus d’un faible salaire journalier en faisait de la main d’œuvre recherchée. On peut parler d’esclavage. C’était une main d’œuvre bon marché pour les industriels.

    Mais le salaire de l’enfant même sous-payé est nécessaire à la survie de la famille alors que le pain coûte de 12 à 15 centimes (la livre), la viande 45 centimes (la livre) et le lait 15 centimes (le litre). Le salaire d’un ouvrier, au début du XIXè,  est d’à peine (au  mieux) 2 francs par jour, celui de l’ouvrière 1 franc et celui d’un enfant de moins de douze ans, 45 centimes et 75 centimes s'il a entre 13 et 16 ans.

     

    Dénonciation des abus du travail des enfants

    En 1840 le Dr Villermé dénonçait dans son « Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie » (http://classiques.uqac.ca/classiques/villerme_louis_rene/tableau_etat_physique_moral/tableau_etat_physique_intro_tyl.html) dénonce, entre autre, le travail des enfants, les graves abus que ceci doivent subir et fait apparaître la responsabilité du patronat en la matière. Son texte a une influence notable sur l’élaboration de la loi qui, en 1841, limite le temps de travail des enfants. Car jusqu’à présent les enfants travaillaient comme les adultes soit 15 h par jour, parfois de nuit aussi, subissaient des maltraitances et n’avaient accès à aucune éducation.

     

    Les enfants ouvriers dans le textile au 19ème siècle

    Loi sur le travail des enfants de 1841

    Suite aux différentes dénonciations sur les abus, une loi est promulguée mais difficilement appliquée.

    Ainsi ne pouvait plus être embauché que des enfants à partir de 8 ans. La durée de travail journalier des enfants de 8 à 12 ans ne devait pas excéder 8 h par jour.  Et celle des enfants de 12 à 16 ans pas plus de 12 h par jour.

     

    Loi sur le travail des enfants de 1874

    L’âge d’embauche est passé à 12 ans, sauf pour le textile où il est de 10 ans.

    La durée journalière du travail passe à 6hrs par jour et à 12 h au-dessus de 12 ans.

     

    Loi Ferry de 1882

    « L’instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 13 révolus… »

    La loi Ferry repousse donc l’âge d’embauche des enfants au-delà de 13 ans. Sauf pour ceux qui auront réussi à passer le certificat d’études primaires avant. On voit donc des enfants de 11 ans au travail.

     

    Loi de 1892

    L’âge d’embauche est de 13 ans, 12 ans pour les enfants ayant eu le certificat d’études primaires.

    La durée journalière de travail est de 10 h en-dessous de 16 ans et 11 h pour les 16-18 ans.

     

    Et aujourd’hui ?

    Aujourd’hui l’exploitation des enfants dans le textile et l’habillement continue. Une trentaine de pays sont montrés du doigt pour cette raison notamment le Bangladesh, la Chine, l’Ethiopie, l’Inde, le Népal, le Brésil, l’Indonésie, le Pakistan ...

    168 millions d’enfants sont encore exploités dans le monde dont 12 millions dans le secteur textile.

    Par exemple, au Bangladesh 15% des enfants entre 6 et 14 ans des bidonvilles de la capitale Dacca, travaillent 64 heures par semaine dans l’industrie du textile. Ce chiffre s’élève à 50% pour les enfants de 14 à 16 ans. Pour 256 heures par mois, un enfant au Bangladesh gagne, en moyenne, 8 euros par semaine, 30€ par mois. https://www.capital.fr/economie-politique/faut-il-boycotter-les-marques-qui-emploient-des-enfants-1232094

    Ce que nous pouvons faire ?  Boycotter tous ces vêtements et tissus bon marché. S’ils sont aussi peu chers, c’est parce que la main d’œuvre,  en grande partie enfantine, ne coûte rien.  Ne rien faire c’est accepter l’esclavage moderne des enfants.

     

     

    https://www.youtube.com/watch?v=CDoc-LgR9kQ

    « Les aventures des banquisards Une histoire du salariat - 19ème siècle - un travail sans contrat de travail »
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  • Commentaires

    1
    Jeudi 30 Novembre 2023 à 06:33

    Heureusement que les enfants ne peuvent plus aller travailler (tout du moins dans notre Pays et dans certains autres)... Dans d'autres régions du Monde, c'est une main-d'oeuvre indispensable mais c'est révoltant...

    Très bonne journée et gros bisous.

    2
    Jeudi 30 Novembre 2023 à 07:05

    Ce billet montre ce qui jamais n'aurait  dû exister , c'est glaçant 

    ça fait froid dans le dos de voir partir ce petit enfant dans l'engrenage de la mécanique 

    C'est innommable 

    Lors d'un voyage en Egypte j'avais visité un atelier de tissage , effectivement il y avait QQ enfants en bas âge ce qui m'avait choquée et de ce fait je n'ai rien acheté  et je l'avais dit au guide le pourquoi de mon refus d'acheter un souvenir de mon passage 

    Les responsables aussi ce sont les grandes marques honteusement  qui savent et continuent à exploiter ces enfants même de nos jours 

    Merci pour ton billet 

    Bises

     

    3
    Jeudi 30 Novembre 2023 à 09:35

    Un article très instructif.

    Bon jeudi Brigitte.

    Christian

    4
    Jeudi 30 Novembre 2023 à 16:08

    bonjour Brigitte

      oui dans notre pays soit les lois existent mais au delà ces enfants oui je dis ces petits comment font'ils pour concilier école et travail douce soirée et des gros bisous monette

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