• Le retour de Moha (extrait) de Tahar Ben Jelloun

     

    De là où je me trouve

    Aucun souffle ne déplacera les montagnes.

    Les arbres les plus hauts se pencheront jusqu’à toucher le sol pour accompagner mes paroles

    Et les mettre dans la violence du vent.

    La morale, mes amis !

    La morale est un miroir qui ne renvoie plus rien

    Il ne réfléchit que notre vanité.

    L’utopie

    Celle qui faisait chanter les enfants

    Est tombée en désuétude.

    Elle est loin derrière le roc de nos désillusions.

    Le monde chavire

    Le monde bégaie

    Et nos paroles tombent dans le silence.

    Je peux tout dire

    Rien de la vérité ne m’est épargné.

    C’est le besoin de parler pour ne pas étouffer

    Pour ne pas être piétinée par les morts ni par les vivants

    Pour continuer à voir et à transmettre

    Pour dominer toute douleur

    Et renaître du plus profond de la souffrance. (…)

     

                                                                          Tahar Ben Jelloun

     

    Il s’agit d’un extrait d’un long poème qui se continue en prose tiré du recueil « Les Pierres du Temps ». Ce texte est magnifique, je ne saurais trop vous conseiller de le lire.

     

    Sans titre 1
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  • Commentaires

    1
    marialis
    Samedi 23 Janvier 2016 à 17:36
    Un très beau texte ; merci de nous le rappeler! Toujours aussi efficace et aussi vrai... BISES
      • Pestoune Profil de Pestoune
        Samedi 23 Janvier 2016 à 21:17
        Bises à toi.
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