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Le printemps des papillons de Florent Cardinaux
Décembre…
Le temps glacial paraît figé, la vie suspendue entre les arbres évanouis au cœur de la forêt. Mes pas crissent sur les rives gelées d’un petit étang de campagne. Je sais pourtant que des créatures vivantes m’observent immobiles, comme engourdies : elles chuchotent en silence. Leur sursis paraît immuable, éternel, et je me demande si le théâtre de la vie retrouvera un jour son souffle perdu…
Je m’évade bientôt par la pensée de cette nature taciturne pour rêver… au renouveau, à l’équinoxe… du printemps.
Le Printemps …
Bourdonnements et foisonnements discrets des êtres qui s’éveillent au bonheur. La musique naturelle du monde aiguise les oreilles de nos sens en jouant cette symphonie que reprennent en chœur les corps emplis de tumultes débordants.
Parmi tous ces elfes qui se redécouvrent chaque année, les papillons ont toujours exercé sur moi un charme indéfinissable, ils ont éveillé en moi la tendre poésie du monde naturel.
Aujourd’hui, c’est jour de printemps. Je décide de me rendre sur les rives de l’étant de l’hiver passé.
Métamorphose
Miracle de la vie. Ils sont là, mes papillons. Avec un bonheur candide, je m’allonge dans les herbes tièdes pour m’émerveiller de leur spectacle dansant.
Le Robert-Le-Diable a revêtu son habit orange d’apparat. Je le tutoie du regard, à quelques centimètres, je respire avec lui, près de lui…
Bientôt c’est une débauche d’énergie qui secoue l’endroit : les ailes chamarrées arrivent dans tous les sens et chacun rivalise pour posséder ce bout de terre, pour obtenir sa place au soleil… puis le calme revient et l’harmonie bienheureuse repose les esprits essoufflés.
Le soleil décline déjà et chacun écarte au maximum ses ailes pour se regorger de la chaleur environnante. Un à un, ceux qui ont cru au bonheur pour un après-midi repartent, frêles esquifs mais ô combien précieux dans cet océan de tendres verdures.
Demain je serai là, sûrement car je sais qu’ils seront au rendez-vous, fidèles, les papillons de la vie.
Florent Cardinaux (La Racontotte n°68)
La nature est un éternel recommencement, une succession de mort et de naissance, de renaissance, de métamorphose. Des cycles indéfiniment répétés. Pour illustrer le poème de Florent Cardinaux, j'ai trouvé cette superbe animation.
"Les frontières qui séparent la vie de la mort sont au mieux sombres et vagues. Qui dira où l'une se termine et où l'autre commence ?" - Edgar Allan Poe
Le réalisateur de ce court-métrage s'est basé sur cette citation d'Edgar Allan Poe et nous montre le cycle indivisible de la vie, son renouveau perpétuel.
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Tags : vie, papillons, printemps, cardinaux, nature
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Commentaires
Bel article, mais il faudra encore attendre pour le printemps....
Bon début de semaine, Brigitte
4Golondrina63AuvLundi 20 Janvier 2020 à 15:38Nous sommes tributaires des caprices du temps
Il faut prendre le meilleurs de chaque saison
Bravo pour ton article
@ demain si tu le veux bien
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Superbe article.
Bon lundi Brigitte.
Christian