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Le meurtre du poète Hashem Shaabani
Aujourd'hui je vous ai copié l'article d'une bloggeuse dont je viens de découvrir le site : http://danilette.over-blog.com/article-le-jeune-poete-hashem-shaabani-a-ete-pendu-apres-que-sa-sentence-ait-ete-aprouve-par-le-modere-pre-122537523.html
Hashem Shaabani, poète et Hadi Rachedi, enseignant, ont été pendus le 26 janvier 2014. Ils étaient tous les deux issus de la minorité arabe des Ahvazis (d'Ahvaz) qui vit dans la province du Khouzistan.
Hashem Shaabani avait été arrêté en 2011, puis reconnu coupable en 2013 par le tribunal de la révolution islamique, d'avoir notamment voulu mener une guerre contre dieu et le régime chiite. Il a été condamné à mort avec les 14 autres détenus, jugés en même temps que lui pour délits d'opinion. Le président iranien Rouhani, en visite à Ahvaz, capitale du Khouzistan,
le mois dernier a ordonné leur exécution.Selon Amir Taheri qui a rapporté les pendaisons dans le quotidien Asharq al-Awsat, Shaabani, qui fut arrêté en 2011, a été torturé et des membres de sa famille ont été arrêtés pour qu’il « avoue » ses crimes.
Depuis sa prison, Shaabani écrit à sa famille qu’il ne peut plus ignorer les “crimes haineux contre les Ahvazis perpétrés par les autorités iraniennes, ainsi que les exécutions arbitraires et injustes.”
Dans une de ces dernières lettres à sa famille il avait écrit :
"J'ai essayé de défendre le droit légitime que tous les gens dans ce monde devrait avoir qui est le droit de vivre librement protégé par les droits civiques. Avec toutes les tragédies dont j'ai été témoin, je n'ai jamais utilisé une arme pour lutter contre ces crimes atroces, ma seule arme a été ma plume".
Depuis l'élection du président Rouhani, plus de 300 personnes auraient été exécutées dans le pays, selon les chiffres publiés par Iran Human Rights Documentation Centre (IHRDC).
Le poète Hashem Shaabani était notamment le fondateur du Dialogue Institute, un organe de promotion de la culture et la littérature arabes en Iran.
Ci-dessous en anglais, le poème Seven Reasons Why I Should Die par Hashem Shaabani :
For seven days they shouted at me:
You are waging war on Allah!
Saturday, because you are an Arab!
Sunday, well, you are from Ahvaz
Monday, remember you are Iranian
Tuesday: You mock the sacred Revolution
Wednesday, didn't you raise your voice for others?
Thursday, you are a poet and a bard
Friday: You're a man, isn't that enough to die?Durant sept jours, ils m'ont crié :
Tu a déclenché une guerre contre Allah !
Samedi, parce que tu es un Arabe !
Dimanche, et bien c'est parce que tu es de Ahvaz
Lundi, pour que tu te souviennes que tu es Iranien
Mardi, parce que tu te moques de la Révolution sacrée
Mercredi, n'as-tu pas élevé ta voix pour d'autres ?
Jeudi, tu es un poète et un barde
Vendredi : tu es un homme, n'est-ce pas suffisant pour mourir ?C'est effarant de voir à quel point l'obscurantisme règne encore dans le monde, à quel point la liberté de parole est un leurre et la liberté de penser tout autant. Après 2 ans de tortures, d'emprisonnement, ce jeune poète a été exécuté et pourtant, il n'avait fait que défendre les droits des humains. Il était professeur de littérature et de langue arabe dans un lycée, poète et avait à coeur de promouvoir la culture et la littérature arabe. Or il semble que c'est un crime en Iran que de vouloir sauvegarder et transmettre une tradition littéraire et c'est pour cette raison qu'il avait été arrêté. C'est sous la torture qu'on l'a contraint à avouer publiquement faire parti d'un groupe terroriste armé. En 2011 donc, il a été arrêté avec 4 autres personnes pour avoir fait la guerre contre Dieu (sic), semé la corruption sur la terre, fait atteinte à la sécurité nationale et pour avoir diffusé de la propagande anti république islamique. Bref, il a été condamné et exécuté pour délit d'opinion.
Le poème que vous avez lu à la fin de l'article avec sa traduction fait le buzz sur le net et montre la barbarie des mollahs. Et nous, tout ce que nous pouvons faire, c'est de dénoncer toute cette barbarie.
Autres sources traitant du sujet :
Tags : poète, Iran, liberté
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