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Aravind Adiga Le tigre blanc
C’est l’histoire de Balram Halwai surnommé le Tigre Blanc en raison de sa vivacité d’esprit. Mais c’est aussi l’histoire de ces millions d’exclus dans l’Inde des temps modernes. Ces hommes, ces femmes qui vont passer leur vie à servir les riches en étant déconsidérés, maltraités.
Mais Balram veut une vie meilleure, il se bat donc pour être chauffeur de maître. Il force un peu sa chance et entre au service de Mr Ashok qui rentre avec une jeune épouse des Etats-Unis. S’il est heureux au début, peu à peu la méfiance s’installe et le refus de vivre une vie d’esclave. Et il se donne les moyens de vivre une autre vie, les moyens basés sur le meurtre et le vol de son maître.
C’est Balram lui-même qui raconte sa vie au 1er ministre chinois qui a annoncé sa visite en Inde. Il ne cache rien de sa vie, de ses crimes, de l’existence et des travers de ses compatriotes.
Un livre sans condescendance, sans complaisance avec un soupçon d’amoralité qui nous livre crûment la vie des indiens. Corruption, rapacité, chantage, vol, meurtre, féodalité sont les travers de cette société qui fait se cohabiter la technologie la plus à la pointe avec l’irrespect de l’humain. Le pauvre doit rester pauvre, rien ne peut le faire sortir de sa condition à moins d’entrer dans le cercle de l’immoralité et du crime. On assiste dans ce pays à un boum économique qui broie l’homme faisant partie des mauvaises castes.
Un livre surprenant mais intéressant à lire car sans concession nous découvrons cette Inde à deux vitesses très éloignée de l’image touristique qu’on nous offre trop souvent. L’inde d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le rêve des maharadjahs, rien à voir avec tous ces stéréotypes dont on nous abreuve. Je crois que pour connaître un peu plus la réalité de ce pays, il faut avoir lu ce livre.
Tags : Littérature
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