Yo-yo de Steinunn Sigurdardóttir

Martin Montag est oncologue.  Sa vie est entièrement tournée vers ses patients.  La relation avec eux est primordiale et parfois certains sortent du lot comme cet ancien patient, prénommé Martin lui aussi, qui fut clochard et qui aujourd'hui est son ami proche, comme cette jeune femme dont il est tombé amoureux et qu'il n'a pas pu sauvé. Puis il y a le patient qui lui laisse une étrange impression, comme un souvenir lointain, tapis.  Et cette fois, ce n'est pas la tumeur cancéreuse qu'il traque mais ce souvenir. Celui d'un yo-yo tatoué sur une main. La même main de ce patient et de celui qui avait abusé de lui alors qu'il n'était qu'un enfant.  Qui est ce monstre ?  Faut-il le mettre à mort ?  Puis-je vivre avec ça ?  autant de questions qui le hante, qui l'amène à retrouver cet individu, à découvrir son univers, la souffrance qu'il engendre chez les siens.  Avec l'aide de son alter ego, l'autre Martin va t'il pouvoir entrer en résilience ? Après avoir soigné tant de cancers chez ses patients, saura-t'il soigner le cancer de son âme ?

Un style quelque peu déroutant et pourtant quel roman.  Une histoire forte, raconté avec un brin d'humour qui traite du dur sujet de la pédophilie, du déni, du suicide mais aussi d'amour.  Et pourtant le roman n'est pas construit dans le drame, ça en fait toute sa force. J'ai beaucoup aimé