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Sylvain TESSON - La panthère des neiges

Sylvain TESSON - La panthère des neiges

 

Un merveilleux voyage à la fois physique et intérieur à la poursuite de la panthère des Neiges au cœur du Tibet qui nous est raconté dans ce superbe livre.  Quand le photographe animalier vosgien, Vincent Munier, invite Sylvain Tesson a l’accompagner sur les traces de cet animal mythique en voie de disparition, comment aurait-il pu refuser ?

Et c’est la beauté du règne animal qui se révèle à l’écrivain, la beauté avec sa splendeur et sa cruauté. Mais pour cela ce sont des longues heures d’attente à l’affût, une attente qui amène à des réflexions intérieures. On découvre les vertus de la patience. « J’avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer. Elle invitait à s’asseoir devant la scène, à jouir du spectacle, fût-il un frémissement de feuille. La patience était la révérence de l’homme à ce qui était donné.

Quel attribut permettait-il de peindre un tableau, de composer une sonate ou un poème ? La patience. Elle procurait toujours sa récompense, pourvoyant dans la même fluctuation le risque de trouver le temps long en même temps que la méthode pour de pas s’ennuyer ;

Attendre était une prière. Quelque chose venait. Et si rien ne venait, c’était que nous n’avions pas su regarder. »

Et de faire des constats, les animaux sont des survivants à la propagation de l’homme : « L’homme : créature la plus prospère de l’histoire du vivant. En tant qu’espèce, rien ne le menace : il défriche, bâtit, se répand. Après s’être étendu, il s’entasse. Ses villes montent ver le ciel. « Habiter le monde en poète », avait écrit un poète allemand au XIXè siècle. C’était un beau projet, un vœu naïf. Il ne s’était pas réalisé. dans ses tours, l’homme du XXIè siècle habite le monde en copropriétaire. l a remporté la partie, songe à son avenir, lorgne sur la prochaine planète pour absorber le trop-plein. Bientôt, les « espaces infinis » deviendront sa vidange. Il y avait quelques millénaires, le Dieu de le Genèse (dont les propos avaient été recueillis avant qu’il ne devînt muet) s’était montré précis : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la Terre, et l’assujettissez ». On pouvait raisonnablement penser (sans offenser le genre clérical) que le programme était accompli, la Terre, « assujettie », et qu’il était temps de donner repos à la matrice utérine. Nous étions huit milliards d’hommes. il restait quelques milliers de panthères. L’homme ne jouait plus une partie équitable. »

Une merveilleuse aventure que nous raconte Sylvain Tesson mais qui laisse un goût amer : « Munier m’avait offert de soulever un coin du voile pour contempler l’errance des princes de la Terre. Les dernières panthères, chirous et hémiones survivaient traqués, réduits à se cacher. Apercevoir l’un d’eux, c’était contempler un très bel ordre disparu : le pacte antique des bêtes et des hommes… 

La Terre avait été un musée sublime.

Par malheur, l’homme n’était pas un conservateur. »

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G
Ah oui ça me parle ce livre <br />  <br /> Bisous 
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M
J'ai lu le livre récemment... je l'ai dévoré car je voulais "rester dans l'ambiance"....C'est un livre "très fort"...<br /> Très bonne journée et bisous
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