Par Pestoune
Contre moi
Il n'y a pas de remède
Il n'y a pas de règle
Pour sombrer
Chacun porte son vide
Où il peut
Une grande époque
Fait ses monstres hors mesure
A la cime des gloires
Les vautours font leurs nids
Les poètes aboient
La poésie passe
On ne traverse pas intact
Une forêt de paroles
Tout au bout de la nuit
La même nuit recommence
Ma mémoire est criblée
De poèmes Hérissons
Tout poème souverain
Est tributaire de l'enfance
Toutes les petites choses
Nous implorent de rester parmi elles
Ces menus objets qui nous gardent
Les cuillères les assiettes et les bols
On tant besoin de nos mains
Je suis dépassé par mon ombre
En moi
Coulent des fleuves et des torrents puissants
Tous ils se jettent dans la mer morte
Chaque larme
Me rapproche de la mer
La nécessité
Est une maîtresse de choix
Le poète
N'a qu'une seule dimension
Prendre sur soi
L'homme entier
Entre quatre murs de paroles
Protéger ses oublis
Scier distinctement
Le vieux tronc qui nous porte
Sombrer consentant
Dans l'abîme du futur
Paul Valet
extrait de "La parole qui me porte et autres poèmes"
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