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Points de chute de Paul Valet

 

Contre moi

Il n'y a pas de remède

 

Il n'y a pas de règle

Pour sombrer

 

Chacun porte son vide

Où il peut

 

Une grande époque

Fait ses monstres hors mesure

 

A la cime des gloires

Les vautours font leurs nids

 

Les poètes aboient

La poésie passe

 

On ne traverse pas intact

Une forêt de paroles 

 

Tout au bout de la nuit

La même nuit recommence

 

Ma mémoire est criblée

De poèmes Hérissons

 

Tout poème souverain

Est tributaire de l'enfance

 

Toutes les petites choses 

Nous implorent de rester parmi elles 

 

Ces menus objets qui nous gardent

Les cuillères les assiettes et les bols

On tant besoin de nos mains

 

Je suis dépassé par mon ombre

 

En moi

Coulent des fleuves et des torrents puissants

Tous ils se jettent dans la mer morte

 

Chaque larme

Me rapproche de la mer

 

La nécessité 

Est une maîtresse de choix

 

Le poète

N'a qu'une seule dimension

 

Prendre sur soi

L'homme entier

 

Entre quatre murs de paroles

Protéger ses oublis

 

Scier distinctement

Le vieux tronc qui nous porte

 

Sombrer consentant 

Dans l'abîme du futur 

 

     Paul Valet

      extrait de "La parole qui me porte et autres poèmes"

 

Points de chute de Paul Valet

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R
beau poème mais quelque peu triste. Bisous doux dimanche
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M
Un beau poème... mais pas très "gai".... Par contre, la photo "reflet" est sublime !<br /> Très bon dimanche et gros bisous.
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