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Patricia GAVOILLE  -  La retirada

Patricia GAVOILLE  -  La retirada

 

La retirada c’est l’exode, la fuite des républicains espagnols, leur exil en  France pour la plupart. En 1939 près de 500 000 espagnols républicains ont fuit Franco et c’est l’histoire de quelques-uns d’entre eux qui nous suivront dans ce roman poignant. Nous suivons particulièrement la famille Ruiz,  Rafa le père, Frasquita la mère et leurs 3 enfants.

Après le difficile passage des Pyrénées, où bien des Espagnols laissèrent la vie, l’arrivée en France attendue comme une libération, se trouve être l’arrivée dans un nouvel enfer. Les militaires sont là à les accueillir comme des criminels. Les hommes sont séparés des femmes et enfants. Ils vont passer des mois sans abris dans le sable des plages.

Les femmes et les enfants vont se retrouver dans un camp à Miellin dans les Vosges Saônoises abrités dans une usine désaffectée et malsaine sous la garde d’un directeur de camp inhumain et cruel. Entouré de barbelés et de soldats, c’est une prison.

La dysenterie va ravager une partie de la population du camp. Famine, maladies et manque de tout vont en emporter d’autres.  Il faut se battre au quotidien dans un environnement hostile pour survivre. Heureusement quelques militaires ont conscience que la situation est injuste et anormale et vont essayer d’adoucir au mieux les conditions de vie des femmes et des enfants.

L’arrivée des Allemands dans cette France désormais en guerre ne va pas arranger les choses.

Rafa va tout tenter pour retrouver les siens dont il ignore la localisation et dont il n’a plus aucune nouvelle depuis leur séparation forcée.

Une histoire dure et émouvante. J’ai été complètement happée par cette histoire. J’ignorais tout des conditions de vie des immigrés espagnols. Et je découvre qu’on les a reçus de la même manière avec le même rejet, les mêmes accusations qu’on reçoit les migrants aujourd’hui.  Le temps passe mais l’homme ne change pas.

Voici le discourt d’accueil du directeur du camp de Miellin lorsque les femmes et les enfants sont arrivés et ont été installés dans des conditions inhumaines :

« Mesdames, Messieurs, vous êtes ici au camp de concentration de Miellin. Je ne vous souhaite pas la bienvenue, c’est inutile. Vous habiterez ici. Ces bâtiments sont ceux d’une ancienne filature que nous avons nettoyée tant bien que mal. Nous y avons installé des châlits pourvus de paillasses et de couvertures. Vous n’aurez qu’à fignoler le travail si ça ne vous convient pas. Repas Sept heures, midi, dix-neuf heures. Un seau pour l’eau et une tinette par travée. Un poêle aussi.

Surtout retenez bien ceci : le mieux que vous ayez à faire est de retourner dès que possible chez vous. J’ai sur mon bureau tous les documents nécessaires. Il vous suffit de venir les signer. L’Espagne, franquiste ou pas, est votre pays ! Réfléchissez-y ! La Franche ne vous a pas invités. Elle vous tolère et vous loge. C’est déjà beaucoup. Pour ceux qui vont choisir de séjourner ici, il y a un règlement. Je n’accepterai aucun manquement…

Juste un point, pour commencer, mais il est fondamental : ici, pas question de promenades ! Personne n’est autorisé à sortir du camp. Je dis bien personne ! J’insiste ! Et ne venez pas me parler d’envoyer vos gosses à l’école du village, de toutes façons, ils n’y comprendraient rien. »

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