Ousmane Sow, la force dans la sculpture

27.05.2014

dyn003_original_500_382_jpeg_2520752_5ada736c3e3c36291c22e1a85783fd67_2

Ousmane Sow est né à Dakar d’une ascendance guerrière et aristocratique. Son caractère, sa stature, son oeuvre en ont été influencé. Il commencera à sculpter dès l’âge de 7 ans alors qu’il est entré à la fois à l’école française et à l’école coranique. A dix ans il sculptait des blocs de calcaire trouvés sur la plage. C’est à la mort de son père que Ousmane décide de quitter son pays pour Paris. Il y vit de petits boulots et abandonne provisoirement son art pour achever ses études d’infirmier avant d’entreprendre une formation de kinésithérapeute. Il retourne au Sénégal avec son diplôme fraîchement obtenu et se remet à sculpter. Sa formation de kiné lui aura servi à triturer, façonner le corps humain. Peu à peu sa vie ne sera plus consacrée qu’à son seul art. Il a créé sa propre matière pour exprimer et donner de l’esprit à ses créations. Fasciné par les tribus ethnologiques, il imprimera la vie à des séries intitulées : Masaï, Peulh, Little Big Horn…

125b_ousmane_sow_Little_Big_Horn_-_copie

guerrier debout Masaï

Le passage au bronze amplifie encore l’esprit de ses créations. Victor Hugo à qui Ousmane voue une admiration sans borne, est représenté somptueusement. J’ai eu la chance d’admirer cette monumentale œuvre à Besançon.Ce bronze de Victor Hugo qui regarde sa montre, se trouve sur la place des Droits-de l'Homme, face à la mairie dans la capitale comtoise. Elle a été érigée pour une occasion particulière, celle du refus de la misère et de l’exclusion. La sculpture, mesurant 2 m 30, est accompagnée d’une citation de l’écrivain natif de la ville : « Je condamne l’esclavage, je chasse la misère, j’enseigne l’ignorance, je traite la maladie, j’éclaire la nuit, je hais la haine. »

Victor Hugo

Aujourd’hui le sculpteur travaille sur une série consacrée aux grands hommes de l’humanité : Gandhi, Mandela, Martin Luther King… mais aussi Moctar son père.

Élu à l'unanimité le 11 avril 2012 à l’académie française des beaux-arts, Ousmane Sow sera installé sous la coupole le 11 décembre 2013. Au cours de la cérémonie d’investiture, il a déclaré : "Mon élection du 12 avril 2011 a d'autant plus de valeur à mes yeux que vous avez toujours eu la sagesse de ne pas instaurer de quota racial, ethnique ou religieux pour être admis parmi vous. Comme mon confrère et compatriote sénégalais Léopold Sédar Senghor, élu à l'Académie française il y a trente ans, je suis africaniste. Dans cet esprit, je dédie cette cérémonie à l'Afrique toute entière, à sa diaspora, et aussi au grand homme qui vient de nous quitter, Nelson Mandela."