Pour répondre au défi de lutter contre le dérèglement climatique, de la sauvegarde de la planète, certaines personnes, voire villes sont rentrées dans une alternative éco-citoyenne, solidaire. Le documentaire a été filmé aux Etats-Unis mais nous avons également en France des initiatives de ce genre dans les villes ou villages en transition. Mais là, nous assistons à un phénomène nouveau : les gens s’approprient le moindre espace vert pour en faire des jardins partagés dans la ville permettant de proposer de la nourriture saine et locale à un prix peu élevé à ceux qui le souhaitent et qui sont vendus dans des commerces locaux dits de proximité.
Des gens de toutes origines, de toutes conditions sociales s’unissent et mettent la main dans la terre pour cultiver ensemble naturellement.
L’agriculture aujourd’hui
L’agriculture actuelle est très dépensière en énergie fossile, mais aussi utilisatrice de pesticides avec les risques sanitaires que nous connaissons tous maintenant.
De plus la politique de la monoculture instaurée par les états à coup de subventions a montré ses limites. Elle n’est pas viable sans engrais chimiques, désherbants, pesticides divers ; c’est donc une agriculture polluante, non respectueuse de la biodiversité, ni de la santé humaine. Même du point de vue de l'élevage, nous en arrivons à des élevages où les animaux vivent en surnombre dans une structure close et où pour pousser, il leur faut des additifs dangereux.
Le système alimentaire actuel est pauvre en nutriments, chargés en chimie, pollué et malsain. Nous allons vers une crise alimentaire si rien ne change et toutes les subventions n'y changeront rien.
La lutte s’organise
Mais de plus en plus de simples citoyens se rendent compte aujourd'hui du déséquilibre de ce système et s'organisent pour lutter contre.
Pour revenir en arrière, il faut revoir sa façon de vivre. L'entraide est essentielle. C'est en travaillant ensemble que l'on va arriver à changer.
Et économiquement, c'est une évidence, cela est dans l'intérêt de tous. Produire son alimentation, c'est économiser les frais de transport, c'est permettre de se nourrir à plus bas coup. Le collaboratif est la solution pour offrir un avenir à l'Humanité et à la planète. C'est une lutte pour notre futur qu'il faut entreprendre d'urgence.
Réapprendre à vivre au naturel
Travailler la terre n'est plus pour les générations actuelles un geste naturel. Travailler la terre, c'est déjà l'apprendre.
Apprendre comment elle vit, comment elle fonctionne, comment elle est organisée. Apprendre que les insectes ont un rôle essentiel, qu’il y a une chaîne alimentaire au sein d’un jardin. Qu’une mauvaise herbe n’est mauvaise que pour l’homme et qu’elle aussi a son rôle et indique les trop ou les manques de la terre. Que les plantes s’adaptent naturellement aux maladies qu’elles rencontrent et développent leur propre système de défense. Qu’un jardin c’est un écosystème en miniature et que la biodiversité en son sein est garante de réussite. Et on apprend à prendre du plaisir à observer la nature, les animaux, à vivre le cycle de la nature et à le respecter.
Tout cela entraîne une réflexion participative.
Cuba est le seul pays où l'agriculture urbaine soit massive. Avec l'embargo décrété par les USA et la chute de l'empire soviétique les privant de pétrole bon marché, il a fallu apprendre à fonctionner autrement pour survivre.
Et ce sont les vieux fermiers paysans qui ont appris au pays à cultiver la terre avec la traction animale, sans tracteurs, sans engrais, ni pesticides. Bref à retrouver les gestes ancestraux.
Ces années difficiles ont fait de ce pays le pionnier de la culture urbaine et un modèle du genre.
Dans certaines villes américaines, les quartiers s'organisent en cultivant la moindre parcelle de terre. Et sensiblement les choses changent. La jeunesse étant fortement impliquée, la violence baisse,
Les problèmes de santé publique tels la dépendance aux drogues, l'obésité commencent à amorcer un recul assez net. Mais le travail est difficile pour faire évoluer les habitudes des gens, les mentalités. Le concept bio a une réputation de concept bobo. Il faut expliquer encore et toujours pour que s'éveillent enfin les consciences. Manger sain pour pas cher fait souvent vite évoluer les gens. Peu à peu les habitants découvrent aussi tout l’intérêt des commerces de proximité.
L'autre bénéfice de ces jardins communautaires est que les gens doivent se parler, travailler ensemble. Ils se découvrent, s'apprennent et finissent pas se rendre compte qu'ils ne sont pas si différents que ça et que la couleur ou la condition sociale n'est rien.
Et une démarche participative
C'est une autre façon de concevoir la vie. On réapprend le partage, à cuisiner ensemble. On retrouve le goût des choses et du travail en commun.
Et l'éducation commence dès l'école. Peu à peu on découvre dans le reportage que l'alimentation moderne est responsable de troubles graves chez les enfants : convulsions, troubles de l'attention, allergie dus aux conservateurs et autres produits chimiques. En recommençant ou commençant à manger naturel, les problèmes de santé se sont améliorés pour la plupart de ces enfants. Et là aussi, il faut entreprendre toute une rééducation nutritionnelle au sein des familles habituées à manger des fast food, plats préparés... Apprendre que l'état de santé est en rapport avec le contenu de l'assiette est une découverte stupéfiante pour certains. Nous avons tellement perdu le sens du naturel que nous avons oublié ses bénéfices. Et on comprend qu'on est complètement interdépendant de la nature.
Chacun a quelque chose à apporter à l’autre : un savoir-faire, une connaissance, une paire de bras.
Et j’adore l’idée que les hommes et les femmes se réapproprient les espaces verts pour en faire un projet commun de jardinage écobiologique.
J’ai très envie de croire que cette façon de voir la vie, se propagera partout dans le monde. Nous sommes citoyens de la terre, il est de notre devoir de la protéger, il est de notre droit de s’y employer.
On ne peut pas attendre que les choses arrivent. A nous de prendre le pouvoir de nous sauver en sauvant la planète.
Regardons nos sociétés. L’indifférence y règne, la solitude, le chacun-pour-soi. Hommes et femmes sont malheureux, partout monte la violence, la haine. En nous éloignant de la terre, nous nous sommes éloignés de notre humanité. N’est-il pas tant de concevoir que nous sommes faits pour travailler ensemble, pour une même cause, dans le même objectif. Connectons-nous à la terre et réorganisons nos vies. Il est temps.
https://www.youtube.com/watch?v=qgUKRzwUCPM