Par Pestoune
Il était une fois dans une cour de prison des hommes prisonniers qui firent une Jeune Fille de neige le jour de noël.
Mais pour ne pas qu’on la remarque, ils la vêtirent comme un jeune garçon.
Chacun donnant un vêtement.
Toute la promenade fut nécessaire pour la façonner.
Quand ils remontèrent dans leurs cellules ?
Ils se mirent tous à la fenêtre pour regarder son reflet danser sur le miroir de la Lune.
A ce moment, le gardien du mirador qui avait peur des évasions, ouvrant le feu tira sur la Jeune Fille de neige.
La Jeune Fille de neige, par ses plaies, saignait une eau pure tandis que derrière les barreaux tous les garçons enfermés pleuraient des glaçons.
Depuis, tous les ans… A Noël, les prisonniers dans la cour de promenade derrière les hauts murs font une Jeune Femme de vents. Chacun la sculpte avec la chaude buée de l’hiver qui sort de leurs bouches et l’échafaudent avec des stalactites et des stalagmites si transparentes que le gardien dans le mirador ne les voit pas.
Voilà pourquoi, par grand froid, tous les hommes soufflent dans le creux de leurs mains, chacun fabriquant un nez ou une oreille, un pied ou un menton jusqu’à créer une jeune fille clandestine et résistante et… Pour fabriquer du rêve contre la solitude.
D’ailleurs pour écrire cette histoire, le conteur a soufflé de l’air tiède sur une vitre et avec le doigt a calligraphié les mots un à un… Regarde à travers ? Tu vois ? Tiens, le gardien du mirador croit que tu le surveilles…
- Au fait qui es-tu ?
- Parfois une petite fille d’amour faite de pensées et parfois un petit gars d’amour fait de pensées… comme les fleurs. Et toi ?
- Un évadé des déserts sans fêtes… chut…
A. H. BENOTMAN (L'oeil à la clef)
http://www.moinillon.net/post/2008/12/20/bonnefemme-de-neige
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