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Hymne au soleil, Edmond Rostand

Hymne au soleil, Edmond Rostand

 

Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière,

Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,

Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,

Se divise et demeure entière

Ainsi que l'amour maternel !

 

Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,

Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu

Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître,

L'humble vitre d'une fenêtre

Pour lancer ton dernier adieu !

 

Tu fais tourner les tournesols du presbytère,

Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,

Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère,

Tu fais bouger des ronds par terre

Si beaux qu'on n'ose plus marcher !     ...

 

C'est toi qui, découpant la sœur jumelle et sombre

Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,

De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre

A chaque objet donnant une ombre

Souvent plus charmante que lui !

 

C'est toi qui, découpant la sœur jumelle et sombre

Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,

De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre,

A chaque objet donnant une ombre

Souvent plus charmante que lui !

 

Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,

Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !

Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !

Ô Soleil ! toi sans qui les choses

Ne seraient que ce qu'elles sont !

 

Hymne au soleil, Edmond Rostand

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R
Très beau poème que je connais et aime beaucoup. Bonne journée.
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