Ce livre n’a rien de zoologique. Il s’agit d’histoire, celle d’un animal qui fut vénéré, déifier, considéré comme le roi des animaux avant d’être honni grâce au christianisme, accusé d’être un représentant du Malin puis au final qui finit par prendre sa revanche en devenant l’ami des enfants et des cœurs tendres sous forme de peluche : l’ours.

Un essai qui retranscrit le parcours de l’ours et de l’homme qui commence aux environs de 80 000 ans avant JC jusqu’à nos jours. A travers la mythologie, les histoires de la Chevalerie, le Roman de Renart, contes, chroniques et autres histoires nous allons essayer de comprendre pourquoi l’ours est devenu peu à peu un être malfaisant, inintéressant pour l'humain jusqu’au milieu du XXème siècle où l’homme a pris conscience que l’espèce ursine était en voie de disparition.

Lointaine image de l’homme par sa bipédie, cela a suffi pour personnaliser l’ours et en faire un être à vénérer pour sa puissance physique mais aussi présumée sexuelle puisqu’on lui prêtait même des attirances pour des jeunes femmes qu’il aurait enlevé afin de les violer.

Nous voyons dans ce livre comment les préjugés peuvent influencer d’un côté ou de l’autre l’opinion de la masse. Idolâtré, humilié puis diabolisé, nous assistons à la lente déchéance de la réputation de l’animal. Cette fois encore la religion chrétienne a beaucoup contribué à sa décadence, d’abord par le verbe en le gratifiant de tous les maux, puis par les armes.

L’ours est passé de la splendeur à l’éradication quasi-totale de l’espèce, sachant qu’aux temps de la Gaule, il était présent partout y compris dans les forêts du bord de mer. Dès l’an mil, une politique de défrichement fut menée, un accroissement de la chasse d’abord réservé  à la seule noblesse en raison de son statut d’animal roi puis de la population une fois le roi déchu, l’ours a peu à peu fui vers les montagnes, des Vosges aux Pyrénées avant de disparaître complètement jusqu’à peu où quelques spécimens ont été réintroduits au grand dam de certains.