• Soleil à son lever de Amina Saïd

     

     

    Chaque jour tu rattrapais la lune

    qui fuyait

     

    Chaque jour tu approchais de mon silence

    pour y mêler le tien

     

    Je me voyais poser la main sur une ombre

    Moi-même j’étais une ombre

    sans paupières

     

    Nous étions notre propre désert

    pierre au vif des sables

    et source dans l’amour du monde

     

    Nous étions l’oiseau blanc

    qui porte le nuage entre ses ailes

    Nous étions le vol et l’oiseau

    fendant le ciel du regard

    quand s’abolit la distance

    et que renaît le feu

     

    Soleil à son lever

    chaque jour tu rattrapais la lune

    qui fuyait

     

    Nous étions la lune et le soleil

    et la couleur qui soutient le ciel

    et son commencement

     

    Nous étions lumière et ténèbres

    Nous étions la roue

    qui assemble le jour et la nuit

     

    Nous étions l’homme la femme

    et l’enfant que je voyais en toi

     

    Chaque jour tu approchais de mon silence

    pour y mêler le tien

     

    Nous étions la totalité

    des voyelles et des consonnes

    que scellaient nos bouches de chair

     

    Nous étions le feu vif et la cendre

    et nos propres décombres

     

    Nous étions tout ce qui n’eut pas lieu

    et qui dure

     

     

    Amina Saïd « soleil à son lever », La douleur des seuils

     

    Soleil à son lever de Amina Saïd

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  • Commentaires

    1
    smara
    Vendredi 12 Avril 2019 à 14:41

    Ca fait un moment que je relis ce poème et la fin m'interpelle toujours autant .. je ne sais comment la comprendre .

      • Vendredi 12 Avril 2019 à 17:14

        Amina Saïd aime les oxymores. Cette figure de style permet d'interpréter selon son propre ressenti un texte. 

         

        Nous étions tout ce qui n'eut pas lieu et qui dure. 

        Nous étions les ratés, les actes manqués et qui continuent à ne pas se produire. Nous étions le vide, l'attente, l'espoir...  C'est comme ça que je le ressens. 

    2
    smara
    Vendredi 12 Avril 2019 à 17:31

    Merci de ta réponse :)

     

    Moi je le ressentais comme : nous étions tout ce qui ne se raisonne pas, ce qui s'offre gratuitement , ce qui est don et cela dure par delà toute fin .

    C'est donc bien vrai que ça permet au lecteur d'interpréter comme il ressent :D 

      • Vendredi 12 Avril 2019 à 19:25

        Ton interprétation est plus optimiste, plus ouverte sur la vie que la mienne. J'aime beaucoup. 

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